Il est important (essentiel), pour comprendre le phénomène "Sound of Freedom" (un succès retentissant aux USA, une virulente polémique partout ailleurs), de s'intéresser au contexte de création de l’œuvre, même rapidement. Ainsi, vous aurez le recul nécessaire pour voir que ce film cherche à appâter le spectateur amateur d'histoires vraies touchantes (celle du trafic sexuel d'enfants en Amérique Latine, une atroce réalité... peut-être le seul point sincère du film), en marchant sur des œufs constamment (il se garde bien de prononcer une seule fois le mot "adrénochrome), en glorifiant et auréolant (d'une sacro-sainte lumière) un homme pourtant très loin d'être un brave type (euphémisme). Bon. Est-il besoin d'aborder toutes les personnes toxiques qui gravitent autour de ce film (assez inoffensif car ayant l'intelligence d'un gamin de 4 ans).... Mais le film, dans tout ça ? Il ne sert à rien si ce n'est cirer les pompes de son public-cible déjà convaincu avant d'aller le voir, et arnaquer les autres spectateurs curieux en leur faisant miroiter une "histoire vraie" honorable (oui, ces missions de sauvetage d'enfants existent heureusement - même si les chiffres du film sont exagérés -, et le trafic sexuel est à l'inverse malheureusement un fléau grossissant chaque année...) qui met en scène un personnage qui a assez de casseroles au derrière pour faire tinter toute l'Amérique Latine. On est d'ailleurs vite épuisé par tous les plans larmoyants de Jim Caviezel, qui soupire son texte, sur chant pieux d'un enfant et lumière aveuglante (sortez vos lunettes de soleil), essayant péniblement de peindre un portrait parfait de son héros (il y croit, on le sent bien). Le film est long, n'a aucune finesse, colle des vidéos d'archives de rapts d'enfants un peu partout pour appuyer son propos, a une mise en scène christique ultra clinquante (avec les dialogues niais qui vont bien : un sermon du dimanche n'oserait pas ces facilités) qui fait du mal aux personnes croyantes (la majorité qui n'est pas dupe de ces clichés). A part son sujet non négligeable de la traite des enfants, rien ne justifie de voir ce film plein de bons sentiments, de mise en scène et jeux d'acteurs atroces, qui s'arrange vraiment beaucoup avec la vision de son héros. Si vous tentez tout de même l'expérience (par curiosité), prenez un immense recul sur le contenu, peut-être en vous éloignant croiserez-vous le "Sound of Freedom" : son concerto de casseroles.