Connue pour ses chroniques franches et cocasses, j'étais très curieux de découvrir Nora Hamzawi dans un premier rôle au cinéma concocté sur-mesure par son grand frère, Amro, dont c'est la première réalisation. Je l'ai vu il y a une semaine et malheureusement, il ne m'en reste pas grand chose car "Eléonore" s'essaye au portrait d'une trentenaire déprimée, perdue et en quête d'identité. Déjà, on a pas les bases d'un scénario super original... Et le point de vue que propose Amro Hamzawi n'est pas insolite : questionnement sexuel, satire de la bourgeoisie, famille moralisatrice... ! Notre héroïne est une rebelle dans l'âme aux cheveux verts, maladroite et blasée, vivant d'un petit boulot et rêvant d'écrire. Le film s'ouvre sur sa prise de conscience : "non, j'ai 35 ans, faudrait peut-être que je fasse quelque chose de ma vie !" Elle se tourne alors vers sa soeur et sa mère, qui apparement, ont déjà planifié toute sa vie, de son travail à ses fréquentations... Le film ne se regarde pas sans déplaisir, à l'instar d'un téléfilm sympa sans prétentions. Nora Hamzawi se révèle tout doucement, se lâchant de plus en plus dans le jeu, même si je trouve qu'elle manque de folie dans l'ensemble. Des scènes avec André Marcon se dégage une belle complicité, pleine de tendresse et d'écoute, qui fait tout le charme de "Eléonore". Et celles avec la mère et la soeur sont interessantes mais un peu cliché, les faisant passer pour deux folles toxiques, sans sentiments. Mais le reste ne m'a pas marqué. Les dialogues sont souvent anecdotiques et manquent de piquants. Les scènes du psy sont presque gênantes. Et les maladresses de mise en scène sont assez flagrantes, notamment quelques faux-raccords impardonnables, qui rendent le film bancal et brouillon. Le point de vue aurait pu être plu aiguisé et les partis pris plus excentriques, à l'image de son personnage. L'évolution d'"Eléonore" est touchante mais trop sage, trop banale pour qu'on s'en souvienne.