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Jorik V
1 278 abonnés
1 952 critiques
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3,0
Publiée le 20 novembre 2018
Petite sortie confidentielle pour ce premier film, québecois de surcroît, une cinématographie qu’on a rarement l’occasion de voir sortir chez nous en dehors des premiers films de Jean-Marc Vallée et Denis Villeneuve ou de cas à part tels que « Starbuck », « La grande séduction » ou encore « Les invasions barbares » ; ces derniers devant leur visibilité à leur contenu (facilement exportable) ou à leur carton en salles sur leur terre d’origine (signe potentiel de succès chez nous pour leur distributeur). « Chien de garde » est plus du genre qu’on remarque dans les festivals et il a su attirer l’attention de l’un d’entre eux qui se risque à le diffuser dans l’hexagone dans une poignée de salles. Mais il ne faut pas s’attendre à un côté dépaysant car la majorité du film se déroule en quatre murs, soit dans un appartement, soit dans un bar.
L’intérêt de « Chien de garde » est ailleurs, dans l’intime, dans la psychologie. L’histoire qu’a écrit Sophie Dupuis est assez forte dans les relations familiales qu’elle dépeint et se suffit à elle-même. Le film compte un quintet de personnages bien écrits dont on comprend les fêlures, les faiblesses et les doutes. Une mère divorcée, deux fils, un oncle et la petite amie de l’un des fils. Les rapports entre eux sont délicats, justes et toujours dans le concret. Le réalisme de ce drame qui vogue vaguement avec le polar est accentué par le choix du procédé de caméra à l’épaule, parfaitement justifié et qui ne donne pas mal au crâne, fort heureusement. L’histoire est somme toute assez banale, voire insignifiante, mais elle ne souffre d’aucune baisse de rythme et sa fluidité est exemplaire, de la présentation des personnages aux différents ressorts dramatiques, jamais forcés.
Il est clair que « Chien de garde » ne laissera pas un souvenir impérissable au spectateur, qu’il manque d’intensité et même de cinéma, mais il est plaisant et permet surtout de découvrir un comédien sensationnel en la personne de Théodore Pellerin. En effet, c’est l’électron libre du scénario, le grain de sable venant faire exploser la trivialité du script. Il incarne le plus jeune frère de la fratrie, un adolescent de dix-neuf ans qui a certainement souffert du manque d’un père et de de cadrage mais qui est surtout hyperactif, fou et imprévisible. Un personnage extrême dans ses réactions, qu’elles soient violentes ou pleine de sensibilité. Un personnage qui aurait pu sombrer dans le ridicule mais que l’interprétation du jeune comédien rend intense et impressionnante. C’est le fil perturbateur du récit et c’est par lui que naissent les moments d’émotion, beaux ou tristes mais toujours forts. Mais c’est surtout le genre de performance dont on se souvient et qui risque de mener loin.
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J’ai adoré ce film car il sort réellement des sentiers battus. J’étais même bluffé que pour son premier film, Sophie Dupuis est prise le risque (payant) de cette histoire forte en caractère. Jean-Simon Leduc sera celui qui veut progresser dans sa vie. J’ai beaucoup aimé son jeu très posé, il se dégage quelques choses de lui. Il sert de pilier dans cette famille constamment au bord de l’implosion à cause de Théodore Pellerin qui a énormément de folie, et on sent qu’à n’importe quels moments cela peut partir en vrille. Ça apporte une tension à ce film. C’est un des points qui m’a le plus plu, ne pas réussir à prévoir ce qui va advenir car Vincent peut dégoupiller à chaque instant. Théodore Pellerin est tout simplement exceptionnel dans ce rôle. C’est autour de cet électron libre que va reposer le rythme du film mais aussi que va graviter la thématique des liens familiaux. On voit un véritable amour fraternel entre JP et Vincent mais qui est détruit par l’attitude de ce dernier. Il focalise toute l’attention de la famille et finit par lui nuire. Maude Guérin sera la mère incapable de gérer son fils et qui sombre dans l’alcoolisme pour oublier la peur qu’elle a de lui. C’est donc un drame très fort qui nous est proposé là avec une vue sociologique sur cette famille passionnante. Chacun pourrait presque se reconnaître dans un de ses membres : celui sur qui tout repose, celui qu’on ne peut pas canaliser ou celui qui lâche prise. Sa pré-sélection pour représenter le Canada pour les Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère est donc amplement mérité. CHIEN DE GARDE avec son mordant ne vous laissera pas indifférent.
Mouais pas terrible du tout ! Cela part pourtant bien avec des personnages haut en couleur et on se dit qu'on va passer une bonne soirée, entre émotions et scènes un peu choc mais en fait le scénario devient vite lassant et brouillon et je n'ai pas réussi à m'attacher aux sorts de ces personnages ! Un raté... je suis dégoûté !
4 652 abonnés
18 103 critiques
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1,0
Publiée le 14 août 2021
Ce sont les personnages et les acteurs les plus ennuyeux et les plus stupides que j'ai vus depuis longtemps dans un film. Il y a le jeune frère fou puis il y a l'oncle dealer violent et il y a la mère alcoolique collectionneuse d'amants et pleurnicharde qui ne profite même pas de sa vie. Ho et le bon gars qui est né dans une famille de criminels et qui veut secrètement s'éloigner de la violence mais qui ne peut pas parce que la loyauté et tout ça vous savez. En bref c'est une mauvaise copie bon marché des films de gangsters des années 70 et encore ils étaient beaucoup mieux avant...
JP tente de canaliser son frère impulsif et instable. Leur mère Joe est devenue alcoolique. La fiancée de JP vit avec eux. Rien ne semble évident pour personne et Vincent monopolise les instants de chacun. Au même titre que cette famille, « Chien de Garde » va littéralement vous bouffer votre énergie. Le jeune Théodore Pellerin nous étonne à chacun de ses films et il bouillonne ici dans sa personnalité incontrôlable. Sur fond de thriller, ce film canadien est avant tout l’histoire de deux frères et d’une mère. Ce premier long-métrage de Sophie Dupuis est maîtrisé et la direction artistique est parfaite. Un film hystérique qui prend aux tripes. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Un thriller familial sombre et oppressant, au scénario inabouti, mais porté par une interprétation excellente, et notamment celle de Théodore Pellerin dans le rôle du petit frère névrosé et imprévisible.
J'ai passé 1h30 pénible en regardant ce film, qui dès le démarrage m'a déplu tant les personnages dépeints sont antipathiques, et la situation déjà vu et bien mieux développée dans d'autres films. Deux frères travaillent pour une crapule locale, en rackettant les commerçants et trafiquants du quartier, tout en vivant chez leur mère alcoolique collectionnant les amants. Le grand frère est sympathique, sa copine aussi, mais quant à son immature et déjanté de petit frère et même de sa mère c'est difficile de s'attacher. Le grand frère veut aller habiter avec copine et arrêter ces basses besognes, ce qui déplait à sa mère et au petit frère, qui voudrait bien continuer à jouer les caïds.... Franchement sans intérêt, un drame qui coule par manque d'empathie et de profondeur pour ses personnages.
La réalisatrice a eu le souci de montrer la réalité des quartiers pauvres de Montréal, loin des clichés habituels et surtout sans idéalisation de la société humaine. C'est une oeuvre contemporaine, permettant ainsi aux spectateurs d'imaginer la fin de l'intrigue. En effet, le film ne présente pas vraiment de situation finale : il s'arrête à la fin de l'élément de résolution. Jérémy 2nd9
Ce film est une vrai œuvre d’art ; à tous niveaux. D’abord par l’histoire qui est très touchante et accrochante, qui reste connecté avec le monde qui nous entoure et les problèmes de notre "quotidien" comme le trafique de drogue et l’argent.
Par son titre et par sa mise en scène intelligente et sensitive, Sophie Dupuis arrive à rendre chaque personnage aussi intéressant en les y identifiant : que ce soit J.P. , chien de garde par son rôle de père, qui essaye tant bien que mal de sortir sa famille et surtout son frères des eaux troubles du quartier de Verdun (au Québec), tout en préservant sa relation avec sa petite amie Mel ; Vincent, chien de garde par son attitude animale et son impulsivité ; David chien de garde par le fait qu’il ramène de mla nourriture pour cette famille ; ou encore Mel, chien de garde qui reste le seul élément stable au milieu de ce chaos.
Ensuite la manière de diriger les acteurs qui laisse une énorme place à l’improvisation, et puis le jeu des acteurs et plus particulièrement le talent de Théodore Pellerin (Vincent), cette bombe à retardement qui peut passer d’un état à l’autre en une fraction de seconde. Il sait nous toucher par sa naïveté et sa fragilité semblables à celles d’un enfant de 10 ans, mais tout en restant imprévisible et empli d’une énergie débordante.
Mais il y a en arrière plan tout un travail qui permet de nous plonger entièrement dans ce quartier sombre et angoissant. Les plans sont très sombres, n’y a presque jamais de lumière et les couleurs sont froides.
De plus, la réalisatrice colle au plus près de son personnage principal rendant le moment très étouffant et éprouvant, limitant ses cadres, resserrant ses plans et ne laissant aucune porte de sortie possible.
Et c'est d'ailleurs la plus grosse qualité du film : savoir créer une ambiance lourde, pesante toute autant que fascinante à partir de peu, montrant les crocs quand il le faut. Cette approche bestiale et agressive, se retrouve aussi dans le sound-design du film qui n'y a pas un moment qui ne soit pas envahi des bruits parasites et assourdissants, renforçant le caractère très anxiogène de l’œuvre.
En quelque mots, Chien de garde est percutant, envoûtant, fascinant, malaisant.