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Un visiteur
3,5
Publiée le 28 août 2015
Sous le sable de François Ozon est énigmatique. Cette femme (Charlotte Rampling) a perdu son mari mais rêve encore qu'il est près d'elle. Elle ne se résout pas à sa perte. Son étrange comportement de normalité étonne jusqu'au mal-être. Elle vit son quotidien comme si rien n'avait changé. Rien. Aussi, elle inquiète ses proches. Elle s'autorise une aventure sexuelle. Une entrevue avec sa belle-mère nous fait douter de sa santé mentale. Son mari d'ailleurs se serait possiblement suicidé. Lui dépressif, elle à moitié folle, ou plutôt la belle-mère ? Finalement, on retrouve le corps de son mari, authentifié avec une certitude de 90%. Reste les objets qu'il portait sur lui. Tout concorde mais ce n'est pas sa montre... Ozon s'attache ici à dépeindre, dans un doute constant de bout en bout, la psychologie de son personnage. Intriguant, le film nous laisse toutefois sur notre faim, car l'exercice de style n'offre pas de réel scénario. L'intrigue est intrigante, le personnage principal l'est également. Tout est bizarre. Est-ce génial ? Voilà encore de l'incertitude. Finalement, toute la tension d'incertitude qui traverse le film serait peut-être son sujet. Auquel cas c'est une réussite de funambule.
Magnifique mélodrame intimiste et mystérieux. Le film devient un hymne à l'amour quand cette femme vit en rêve avec son mari disparu. C'est superbe. Quel beau film.
Merveilleuse Charlotte, lumineuse, sensible, qui s'accroche à la vie, qui refuse le drame de la perte. Sur un sujet difficile, j'ai plongé avec l'héroïne et j'ai aimé.
Un drame assez pesant, terne et ambigu sur la vie d'une femme qui n'arrive pas à faire le deuil de son mari. Ozon aime filmer de façon monotone des couples dans leur quotidien et ne nous épargne pas les longueurs. Heureusement la britannique Charlotte Rampling porte le film à elle seule, dans la retenu et la sensibilité, et embarque le spectateur dans sa folie et ses doutes. (Moyen)
Pour son quatrième long-métrage, François Ozon brouille les cartes avec un calme et une adresse impressionnants. La force du film réside dans cette perpétuelle incertitude concernant le mélange entre fantasme et réalité, rendu possible par la confrontation de la preuve à la croyance. Et si l'aspect troublant du film devient plus mécanique et par conséquent plus prévisible dans la seconde partie, Ozon aura en partie réussi son coup en préservant le mystère jusqu'à une dernière séquence riche en interprétations et émotionnellement forte. De grands acteurs et une belle mise en scène (qui aurait gagnée à être encore plus épurée) pour un film parfois fascinant.
Il y a comme ça dans la carrière des actrices des heureuses rencontres. Charlotte Rampling s’offre donc avec François Ozon la possibilité de reprendre une carrière laissée en suspens depuis quelques années. Entourée de Bruno Cremer elle nous brosse le portrait d’une femme qui ne peut se résoudre à accepter le probable suicide de son mari dépressif. Pourquoi ? Sans doute a-t-elle peur de se trouver confrontée à la dure réalité de son couple et de son attitude qui a permis à son époux de sombrer tout doucement à côté d’elle sans qu’elle ne veuille jamais déranger son confort intellectuel. Le rôle est magnifique mais très dur à soutenir. On imagine que Charlotte Rampling a du puiser au tréfonds de son âme et peut-être de ses expériences personnelles pour trouver le ton juste et rendre palpable le désarroi de cette femme qui tout en sombrant s’efforce de rester digne. Les scènes avec celui qui tente de la séduire sont particulièrement pénibles et nous montrent bien que les gens dépressifs n’hésitent souvent pas à faire souffrir autrui estimant égoïstement que rien ne peut égaler leur chagrin. La scène finale sur la plage où l’on voie courir Rampling après une silhouette qui au loin lui fait croire que son mari est toujours vivant est d’un pathétisme renversant tant on sait que cette petite femme qui s’enfuie court vers les abîmes de la folie. Quand les attaches avec la réalité se coupent, le chemin du retour à celle-ci est souvent très aléatoire.
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3,5
Publiée le 1 septembre 2019
Beau drame intimiste illuminè par la radieuse Charlotte Rampling, tout en douleur contenue, sous la camèra à fleur de peau de François Ozon qui signait là son cinquième long-mètrage! Sensible, pudique, bouleversant, tout se met en place dans "Sous le sable" : un couple au bord de la mer! La mari disparait : noyè ? cachè ? La femme attend [...] Difficile sur le coup de ne pas penser à Monica Vitti dans "L'avventura" de Michelangelo Antonioni! Une actrice accomplie qui n'a jamais peur de se mettre en danger, un jeune cinèaste un rien provocateur...Rampling / Ozon, une belle rencontre autour d'un scènario inspirè d'une histoire vècue dans l'enfance du rèalisateur! Le spectateur est sous le charme de Rampling! On l'aime pour les moments où elle est effectivement très belle et les moments où elle est plus dèmunie et dèfaite...
Sorte de Sixième sens à la Française en beaucoup moins flippant mais non moins fascinant. Bannissant tout artifice facile et tout sentiment de démonstration, Ozon réalise un drame psychologique fort, avec une Charlotte Rampling touchante de bout en bout. Un film puissant, tendu et maîtrisé. La mer a beau être loin, on ressent un vent glacé dans notre dos.
Un drame plutôt sensible et pudique,avec des accents fantastiques par le réputé(exagérément?)François Ozon. "Sous le sable"(2001) parle de la manière impossible de faire son deuil lorsqu'il n'y a pas de corps,ni de réponses aux questions. C'est ce qui arrive à une femme dont le mari de 60 ans disparaît,alors qu'elle se prélasse sur une plage des Landes. Suicide? Enlèvement? Fuite? On ne le saura jamais,Ozon préférant laisser le mystère intact et se concentrer sur les états d'âmes morbides et hallucinatoires et de son héroïne. Charlotte Rampling,de tous les plans,garde son flegme tout du long,mais tout autant sa tristesse et une certaine forme de sécheresse. Comme souvent chez Ozon,l'argument est succinct,le film se développe sous forme d'anecdotes révélatrices d'un comportement. À dire vrai,le fil est ténu entre l'ennui et le génie. Ozon fait des choix de mise en scène quasi fantasmatiques. Le quotidien même,semble ne pas exister. Ce qui nous laisse distant et songeur,tout en offrant son meilleur rôle à Miss Rampling.
Un film assez décevant. Le film est lent, répétitif et sans évolution. Vraiment dommage car François Ozon a souvent l'habitude de signer de très bons films. Ce film sur le deuil est plutôt raté, Ozon devrait rester dans son genre de films.
Il y a toujours chez François Ozon une manière de filmer ses personnages, de les aimer, de les comprendre, qui nous touche sincèrement et durablement. « Sous le sable » ne fait pas exception à la règle, cette étrange histoire d'obsession et d'auto-persuasion dégageant quelque chose de fort, voire d'assez dérangeant. C'est d'ailleurs pour cela qu'on s'identifie un minimum à cette femme très particulière, subtil équilibre entre abnégation totale et profonde fragilité. Alors c'est sûr : certains seront plus sensibles que d'autres à ces élucubrations parfois vraiment particulières, si bien qu'on se dit parfois que c'est un peu trop. De plus, ce côté « on idéalise à 500% un homme qui n'a pourtant pas l'air si exceptionnel que cela » a parfois ses limites, même si l'héroïne n'est évidemment pas la première à faire cela. Reste que l'on y croit la plupart du temps, le mérite en revenant aussi à Charlotte Rampling, impérial dans un rôle compliqué et légèrement ambigu. Jolie utilisation enfin des personnages secondaires, présents sans non plus encombrer le récit d'une femme par définition seule... Bref, pas le meilleur Ozon, mais comme toujours chez le cinéaste un regard profond et subtil, faisant de « Sous le sable » une œuvre digne d'intérêt.
Le deuil, le temps qui passe, l'absence, sont les thèmes périlleux auxquels s'attaque avec succès François Ozon dans ce film où Charlotte Rampling interprète un de ses plus beaux rôles.
ce film porte sur l'absence de l être cher et le dénis ou le refus d'accepter la triste vérité. L'actrice principale vit donc entre fantasmes et réalité et le metteur en scène nous fait vivre cette situation. Le tout manque malgré tout un peu de ressort et peut presque concurrencer un téléfilm de semaine sur F3.
Une femme dans la cinquantaine perd son mari dans des conditions particulières. C'est un film tout en finesse, porté admirablement par l'extraordinaire Charlotte Rampling. Toujours aussi belle et ténébreuse elle nous oblige à l'accompagner dans ses illusions, voir dans les prémisses de sa folie. La réalisation très sobre accroit l'intensité des scènes et du parcours intérieur des personnages. Voilà un film français psychologique comme il en sort plein chaque année, sauf que celui là à la grâce de sa mise en scène et de son interprète principale.
Durant l’été un couple de quinqua tranquilles rejoint leur résidence secondaire au bord de l’océan. Sur la plage alors qu’elle est assoupie ; lui, part nager, et ne revient pas. Noyade, suicide, fugue ; elle hésite, mais la réalité est tellement plus pragmatique. Devant la dureté de la disparition, elle se réfugie dans le déni et repousse au maximum un deuil pourtant incontournable. Voilà un Ozon bien ancré dans la réalité. Dégraissé de toute provocation ou manipulation, son film brosse un portrait de femme livrée à toutes les étapes d’une reconstruction difficile. Mais refusant fermement cette mort, elle réinvente une vie à son mari ; la réalité la rattrape pourtant presque quotidiennement. Tellement heureuse d’avoir un mari, même virtuel, plutôt que mort. Mais le spectateur, lui, ne se fait jamais d’illusion sur la mort réel du mari ; mais pas non plus sur la santé mentale de la veuve. Ce film est donc intégralement porté par la performance d’actrice de Charlotte Rampling car le scénario ne laisse que peu de place aux surprises. En çà c’est très loin de nombreux films d’Ozon. Encore un François Ozon surfait… ne mérite pas le détour