The Golem est un film assez original, curieusement, cette créature a été peu traitée au cinéma. Toutefois, il faut bien le dire, ce film est loin d'être parfait. Visuellement, les décors sont plutôt bons. On croit à ce village juif lituanien du XVIIe siècle, la photographie est plutôt belle, il y a un sentiment d'authenticité bien présent. Reste que la mise en scène est un peu plate, en particulier dans les scènes d'attaque. Peu nombreuses, malheureusement elles sont également trop brusques, peu soignées, voire carrément bordéliques. Les réalisateurs ont sûrement cherché à compenser leur budget limité, mais ça ne suffit pas à expliquer tous les partis pris, pour certains franchement frustrants. Frustrant car en plus il y a une certaine violence graphique, mais là aussi, très mal mise en valeur. Quant aux effets visuels, c'est assez inégal, mais globalement assez discrets et passables pour un film avec ce genre de budget. En revanche, le choix pour le golem laissera sûrement pas mal de spectateurs sur leur faim. Pourquoi pas je dirais, mais de mon point de vue, tout en renforçant la dimension tragique et émotionnelle du film, en diminue considérablement l'impact visuel, voire, frise le ridicule parfois.
Le scénario part d'une bonne idée. Le golem est une créature rare, le cadre lituanien et juif est original, il y a d'intéressantes trames dramatiques, en revanche, il faut le reconnaître, le déroulé de l'intrigue est laborieux. Le film est lent, et surtout, le golem arrive super tard dans le film. Alors certes, l'ensemble est à peu près intéressant, il n'y a pas vraiment d'ennui car on sent la précision dans la description de la vie juive et les personnages ont un certain relief, mais dans un même temps le récit traine. Les 20 dernières minutes sont pleines de relief et de rebondissements et le climax tragique est au top, mais l'ensemble manque d'équilibre.
Côté casting, les interprètes sont franchement bons, avec une mention spéciale pour l'acteur jouant le mari, qui incarne de surcroît un personnage avec une vraie complexité. C'est aussi un des aspects positifs du film, les personnages sont abordés sans manichéisme. Ils ne sont ni blanc ni noir, mais gris, et ça fait plaisir pour le coup, car on aurait vite pu tomber dans les jugements à l'emporte-pièce, tant sur l'obscurantisme religieux que sur les actes répréhensibles des personnages.
En somme, Le Golem est un petit film avec de vrais atouts, même s'il faudra apprécier son rythme lent et la présence quasi anecdotique du golem pour vraiment prendre plaisir à le visionner. Et passer également sur une mise en scène un peu trop fade. 3.