Bravo Kery James
Quelle belle œuvre!
C’est ce que j’appelle vision et fidélité
Tous les prolétaires du monde, tous les aspirants à l’émancipation, entrepreneurs et bâtisseurs devraient regarder ce film.
Utiliser le cinéma pour mener un combat. Comment on a pensé a tout.
Ce film m’a laissé sous émotions, il aborde tellement de sujets à la fois. La division des classe, la condition des noirs et arabes en banlieue , la victimisation, le crime, les bavures policières, le défaitisme, les injustices mondiales, la souveraineté Européenne face à l’Afrique. L’éducation a une place majeure dans ce film qui à travers ses personnages montre l’influence des amitiés et de l’environnement. Mais surtout met en exergue la force des mots. Fort en motivation, ce film est comme un résumé de tous les albums de Kery mis en clichés.
Il compile ses phrases fortes, ses maximes et citations. Les intervenants et les figurants sont tellement bien choisis. Les personnages évoquées qui sont des figures influentes, légendes qui reviennent des discours du Rap et de la vie en banlieue. Les musiques alors n’est parlons pas, j’ai confortablement vécu cette immersion accompagné par les synchronisations réussies. En plus le fait d'avoir fait tout un ensemble de singles inédits qui ont entouré la sortie du disque, on peut voir que le projet a créé un double impact du cinéma a la musique. "A qui la faute " avec Orelsan est le plus marquant pour ma part.
Ce projet est très soutenu par la répétition, qu'il s.agisse des paroles des chansons de Kery ou celles du film. D'ailleurs on peut voir que la scène du concours d’éloquence dans le film présente le même contraste abordé par Orelsan et Kery James dans leur morceau. Mais, on peut voir cela sous l'angle du fait que la répétition est la force que celui qui n'a rien possède. Un positionnement qui fait dire que l’instance paye. L'insistance paye quand on est fidèle.
Même si le film est un drame, la scène la plus émouvante est celle du concours d’éloquence dans lequel on associe l’art, l’éducation et le discours pour faire passer un message. Interprétée avec talent, l’exerciez de rédaction de cette scène a dû être scrupuleusement pensé. C’est abouti je dirai. Le poids des mots. Intervention d’opposition entre deux étudiants qui traitent du sujet de la place de l’Etat et la responsabilité des peuples. Tous coupables, question de choix.
Je retiens surtout que ce film a un rôle tactique dans une stratégie et est un élément pour atteindre un but. Celui d’éveiller les consciences et d’appeler à faire bloc. Depuis plus 25 ans Kery est fidèle à son principe « On n’est pas condamné à l’echec », c’est aux grands de montrer la route au petits. C’est peu être l’Afrique Française qui est montrée ici mais c’est surtout la situation de ce d’en bas. Comment grimper l’échelle sociale sans crimes? sans dérives? C’est l’exemple que Kery montre à travers sa carrière.
1er film, 1er coup bien réussi. C’est un succès d’ailleurs. Il instaure encore par là une révolution, la banlieue dans le cinéma, mais vue par l’angle des problèmes à résoudre
Rappelons que « Banlieusard » un titre de Kery sorti dans son album « A l’ombre du Show business » il y a 11 ans. Ce film a pris 05 ans pour voir le jour. Le résultat en témoigne bien. Vivement que ses retombées sur la plan social et humain soient grandes. C’est ça qu’on appelle construire « Je m’en fous de ce que tu gagnes, ce qui m’importe c’est ce que tu partages »
Voilà ! Fier de voir ça...
Je n’abuserai pas si je dis que Kery a la meilleure carrière du Rap Français. En impact, consistance , pertinence et en valeurs. Le combat continue... Je retiens de ce film un message "Comment on gagne?"