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marinayaguello
1 abonné
3 critiques
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5,0
Publiée le 8 décembre 2019
Film totalement génial, intelligent, fin, subtil, constamment drôle tout en étant hyper politique. L'image est constamment magnifique. Bravo au chef op'. Il faut absolument le voir et même plusieurs fois.
Elia Suleiman offre un pur moment de poésie du silence, très pince-sans-rire où la dénonciation du sort des Palestiniens, sans colère aucune, est encore plus forte ; sa dédicace finale en est un bel hommage. Son personnage muet, coiffé d’un chapeau aux yeux grands ouverts sur le monde qu'il observe, fait penser autant à Jacques Tati, Charlie Chaplin et Buster Keaton. Dans ce conte burlesque, où l'on rit de son observation quant à l'absurde de nos situations, le cinéaste observe silencieusement le monde tel qu’il va, tel qu'il est... bien triste au fond
Compliqué d'expliquer la sensation que me laisse ce film qui est très intéressant sur l'analyse qui est faite de l'appartenance à un pays, sur la propriété (scènes cocasses avec le voisin qui entretient les citronniers et se sert), sur les pseudo démocraties que seraient l'occident mais les scènes jouées façon Tati ou Keaton me laissent perplexe. Elles n'effacent pas cette langueur, je dis bien langueur; ce malaise qui m'étreint. Heureusement qu'il y a cette scène finale qui galvanise.
Un film d'un humour touchant, surréaliste et aigre doux. nous fait rire de l'absurdité de notre monde à travers différentes ville où, à chaque opportunité, le réalisateur met à nu le non sens de nos sociétés. un portrait drôle et piquant de nos vies.
"It Must Be Heaven" est une oeuvre d'art atypique et curieuse. Je ne connaissais pas le cinéma du réalisateur palestinien Elia Suleiman et j'ai été plutôt séduit par son point de vue décalé et osé, cernant très bien les rouages de nos sociétés occidentales et de notre monde contemporain. Sous forme de film à sketches et via un cynisme presque muet, le réalisateur dresse un portrait bancal du monde et pose la question de l'appartenance à un pays. Où peut-on se sentir "chez soi" alors que l'état d'insécurité se généralise, que ce soit à Paris ou à New-York ? Doit-on encore se considérer comme des étrangers d'un pays à l'autre et ne voir que nos différences ? Comment dissimule-t-on la misère ? Dit comme ça, c'est plutôt pessimiste et peu attrayant mais le réalisateur s'empare de ce contexte pour en extraire une vision burlesque, poétique et politique. Ces saynètes, avec pour protagoniste principal le réalisateur lui-même, s'enchainent et portent une réflexion sur les dérives absurdes de notre existence. Tel Charlie Chaplin, Elia Suleiman se tient là, muet, observant cette réalité qui nous échappe alors qu'elle est pourtant si proche. Les scènes dans un Paris déserté sont assez étonnantes et rares, tout comme celle dans Central Park où un ange tente d'échapper aux forces de l'ordre... J'ai trouvé la plupart de ces messages forts et percutants. D'autres, par contre, sont beaucoup plus anecdotiques et répétitifs. Le rythme global, par conséquent, en pâtit et devient irrégulier, passant de coup de maitre à des tableaux purement esthétiques et mal inscrits dans la narration globale. C'est dommage car il y a tout de même une proposition très personnelle, jamais vue et belle. "It Must be Heaven" mérite sa distinction au Festival de Cannes et devrait marquer les cinéphiles et les curieux !
J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce film qui devrait être visionné par tous les jeunes étudiants en école de cinéma tant il repose énormément sur le langage cinématographique ou comment, face à un personnage principal totalement muet, on peut arriver à évoquer, transmettre et dénoncer uniquement par le cadre et la mise en scène. Chaque plan, parfaitement symétrique et pratiquement tous fixes par ailleurs, est d'une précision incroyable et regorge d'idées et de détails évocateurs. La force des scènes et des plans pour dénoncer tout un système, que ce soit les institutions, la non-action et/ou omniprésence de la police, la culture ou encore les valeurs parfois absurdes de tout un pays, constitue le fil rouge du film accroché au thème de l'appartenance à une nation et au rapport à l'identité. Tout est très bien pensé et c'est ce qui fait la très grande qualité de ce récit. C'est puissant, intelligent, drôle et absurde. On traverse la Palestine, Paris et New York. Bien que certaines scènes peuvent s'inspirer de clichés, et que certaines scènes de Paris ne sont pas forcément représentatif de la réalité comme spoiler: la police en hoverboard ou en roller, c'est quand même rare dans Paris, ça court pas les rues , c'est le message et l'idée dégagée qui était assez jouissif à décrypter à chaque fois. Les scènes de Paris totalement vide (merci le 14 juillet pour le tournage) étaient quand même assez saisissantes car c'est un point de vue rare qu'on a pas beaucoup l'occasion de voir, à part en carte postale ! La réalisation est donc extrêmement cinématographique, chorégraphié et mise en scène avec précision dans des décors naturels très bien choisis.
Ce n'est pas le film du siècle, et Suleiman aurait pu faire plus court sans inconvénient. Mais cela est peut-être nécessaire d'être fataliste et patient quand on est palestinien de cœur sinon de passeport!
Après avoir visionné récemment l'âpreté des Misérables, l'antisémitisme ambiant de J'accuse, la violence des gangs chinois ou napolitains, lla violence des flics de Detroit en 67, voilà enfin un film qui nous amène de la poésie, du rafraîchissement, objet atypique, sorte de comédie muette à la Buster Keaton matinée de Jacques Tati. Suleiman filme des espaces parisiens anormalement vides, à l'architecture toujours sublime, et fait surgit des images absurdes ou caricaturales mais toujours inspirées de sa perception de notre "réalité". La deuxième partie new-yorkaise est plus courte mais aussi gentiment décapante. Il ne lui restait plus qu'à rentrer chez lui et constater que son voisin avaitspoiler: pris soin de "ses" citrons. Un souffle d'air frais est passé, le noeud gordien palestinien n'est pas tranché, mais Suleiman nous a fait sourire le temps d'une séance. Cinéma -décembre 19
Un film dont l'absurdité distille une saine poésie. Ce n'est pas désagréable à regarder mais on s'y ennuie quand même un peu ( voire beaucoup). Et finalement le film ne m'a pas vraiment parlé. Il manque d'engagement , on aurait voulu plus d'insolence . Un film qui a du charme mais qui est assez vain surtout sur la partie qui se passe en France .
Suleiman pense qu'on peut faire un film sans écrire de scénario ni de dialogues. Resultat, un film creux et nombriliste, où seules quelques rares situations burlesques (qui figurent toutes dans la bande annonce...) nous sauvent d'un ennui mortel. A fuir.
Le problème des films à sketchs, c'est que les meilleurs sont dans la bande annonce, et qu'on passe le temps du film à regretter de ne découvrir que les moins bons... It must be heaven ne raconte rien, se moque un peu mais sans message. On a la vague impression de voir des vignettes de télévision mises bout à bout...
Il y a dans le cinéma d'Elia Suleiman un aspect prétentieux qui me gêne vraiment. J'ai l'impression que le réalisateur toise le spectateur de son air supérieur, exactement comme le personnage qu'il campe dans le film le fait avec le reste du monde. Silencieusement.
L'extrême formalisme du film, son parti-pris de découpage sous forme de vignettes tatiesques, ses allusions politiques parfois difficilement compréhensibles (la scène de la boîte de nuit), ses clichés éculés (ah, les belles femmes de Paris) ne contribuent pas à rendre le film aimable.
J'ai oscillé entre l'indifférence polie, la curiosité amusée (rarement) et l'énervement policé. Une scène m'a vraiment semblé bienvenue, c'est celle du jardin des Tuileries. A ce moment-là, l'acuité de l'observation se conjugue parfaitement avec l'aspect guindé de la réalisation, et le réalisateur s'efface. C'est, avec celle de l'oiseau, les deux seules qui m'ont vraiment convaincues.
Vous risquez fort d'être déçu, car les critiques surestiment à l'évidence le froid talent de Suleiman.