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Laurent C.
255 abonnés
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3,0
Publiée le 20 janvier 2020
Une bande-annonce sait donner envie d'un film dont on pressent l'humour cinglant et malicieux dès les premières images. C'est à peu près le sentiment général qui ressort de ce nouveau long-métrage du très palestinien Elia Suleiman, donnant à voir une critique acerbe et drôle des Etats-Unis, de la France et de son propre pays. "It must be Heaven" est construit comme une œuvre autobiographique. On part en voyage avec le réalisateur lui-même, à travers une série de scénettes, souvent drôles, burlesques, et authentiquement ironiques. Mais derrière ce regard comique, on ressent le désenchantement dans un monde où la question palestinienne, les parcours migratoires continuent de générer beaucoup d'interrogations.
Pourtant, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas vraiment dans le film. Le silence du réalisateur face aux autres comédiens traduit bien la posture d'un cinéaste qui regarde la société qu'il filme. On a du mal à percevoir le message implicite de Suleiman qui tente de raconter la difficulté pour un cinéma indépendant d'exister. Le film souffre peut-être d'une écriture parfois hasardeuse où l'on ne parvient pas à trouver le fil conducteur principal de son récit. L'expérience est drôle, certes, mais elle s'efface très vite de la mémoire, comme un nuage qui se dissiperait faute de consistance.
Le cinéaste palestinien Elia Suleiman promène son spleen de Paris à New-York en passant par Nazareth. Un conte burlesque sur le statut d'étranger, qui lorgne vers Tati, où l'obsession sécuritaire est présente partout mais où là la jeunesse est porteuse d'espoir et de changement. Un film séduisant, avare en mot, mais on s'ennuie un peu et on pense souvent à autre chose.
« À la fois étonnant et drôle ! Le film « It must be heaven » est une satire philosophique qui interroge sur l’identité, la nationalité et l’appartenance à un pays : « Où peut-on se sentir chez soi ? » Le réalisateur Elia Suleiman fuit la Palestine à la recherche d’une nouvelle terre d’accueil, il se filme de face à observer le Monde, le comportement des gens dans trois lieux : chez lui, à Nazareth, à Paris, à New-York. Coiffé d’un chapeau et aux grands yeux ouverts, il se pose en tant observateur sociologique. Il contemple les gens et repère des situations visuellement comiques et absurdes qui se déroulent sous ses yeux naïfs ! Il cherche sa place dans le Monde qui se change beaucoup et ... qui devient fou ! Son regard est ironique ! Élia Suleiman est, pour moi, un mélange des artistes qui se sont déjà amusé à se moquer de notre société : Woody Allen, Buster Keaton et Sempé ! Ces artistes se sont déjà eux aussi interrogés sur leur place dans la société. Ce que j’ai beaucoup aimé, c’est qu’à chaque fois qu’il repère une situation absurde, il y a une forme d’autodérision, de mélange d’étonnement et d’acceptation des bizarreries de notre Monde ! Un bon film burlesque avec très peu de mots ! Eh oui, on se rapproche du cinéma muet ! J’ai beaucoup aimé ... Enfin, le film « It must be heaven » est aussi une intéressante réflexion philosophique sur l’existentialisme si on se rapproche à ce qui se passe en moment : nous vivons dans la société où les nouvelles mesures politiques nous sont imposées. On peut être amené à nous interroger si ces mesures sont justes, légitimes ou même absurdes ! Nous observons également le train de vie des gens pour comprendre, réfléchir si leurs actions sont justes ou responsables ...
Elia Suleiman revient avec son personnage d'une autre époque, observateur muet du monde. Ici il promène son regard d'observateur candide entre la Palestine, la France et les Etats-Unis. Une fois encore son sens de l'espace et des déplacements des personnages dans le cadre fait merveille. Le réalisateur palestinien maîtrise à merveille sa mise en scène poétique et toujours signifiante.
It must be Heaven est une brillante vision de notre société moderne. Une aventure pleine de positivité, tout en finesse, qui joue très habilement avec les clichés des différents pays. Une ode à la liberté, calme et sereine. Des petits instants de vie captés à la volée.
Le silence est une grande arme pour montrer l'absurdité du monde.Elia Suleiman a toujours des problèmes avec ses voisins. Quand il se décide à voyager dans le monde, le bat blesse un peu. Car s'il sait troquer le désordre du monde à travers ses cadres et ses plans très ordonnées, ses voyages ne l'inspirent pas plus que cà et ses peintures parisiennes et new-yorkaises manque de véracité (n'est pas Tocqueville qui veut), malgré quelques jolies scènes (l'oiseau on a déja vu, mais ca reste imparable). Le monde est affreusement en désordre, Elia Suleiman promène son sourire triste, regarde ses concitoyens s'écharper ou danser, et sait nous amener dans sa ronde.
C’est pour quand la paix, en Palestine ? « C’est pas encore le Paradis! »
Pour Elia Suleiman, c’est encore et toujours le noeud de l’affaire… Dans un univers insolite et poétique, drôle, Elia Suleiman garde son sérieux et nous transporte de Nazareth, vers Paris, puis à New-York. À Nazareth, le voisin se croit tout permis ! À Paris, les chars sont dans la rue ! À New-york, une femme »sans arme » est bâillonnée et celles qui en ont courent librement les rues…. Le monde est fou !
On aime passionnément les films intelligents. Pas nécessairement les plus spectaculaires. Au contraire, ce sont souvent les plus introvertis, les moins tournés vers le désir de plaire à tout prix, mais soucieux en tout cas de traiter de choses essentielles. De ce point de vue, on est gâtés avec les films d'Elia Suleiman. Certes, ce n'est pas là un réalisateur prolifique, mais ses films ont la saveur des denrées rares. Dans le dernier opus du maître palestinien, il est question de voyage. Elia - qui joue son propre rôle - est en quête de financements pour un de ses projets cinématographiques. Qu'à cela ne tienne : il tentera sa chance en allant d'abord à Paris, puis à New York. Parti de Nazareth, il y reviendra à la toute fin du film et la boucle sera bouclée. Entre-temps, il n'aura cessé d'observer le monde qu'il découvre et qui lui procure un étonnement permanent. Ainsi se succèdent une multitude de saynètes qui ont tantôt le sel de gags burlesques, tantôt celui d'instantanés d'une drôlerie irrésistible et qui correspondent assez bien à l'esprit d'un Sempé ou d'un Chaval. Car Elia Suleiman privilégie l'humour dans son approche du monde. Un humour pince-sans-rire où se lisent des influences évidentes dont celle de Buster Keaton - l'homme au chapeau canotier qu'Elia adopte sous la forme du panama irrésistiblement vissé sur sa tête - ou de Tati dont il conserve l'aspect déphasé et en même temps profondément poétique. Cela dit, Elia Suleiman est tout sauf un amuseur professionnel. Viscéralement attaché à la réalité géographique, historique et humaine que représente la Palestine, il demeure un porte-parole de cette terre à laquelle il dédie son film. Et le voyage d'Elia - qui a quelque chose de voltairien ou de swiftien - est prétexte à une critique socio-politique dans laquelle le monde est perçu dans sa violence permanente (mais attention ! aucune image n'a de quoi choquer, bien au contraire la douceur - du moins apparente - est de rigueur...), dans cette espèce de paranoïa qui livre les sites "incontournables" de la planète touristique à des policiers et des militaires toujours sur le qui-vive. Certaines scènes parisiennes ou new-yorkaises sont de ce point de vue hilarantes et ne sont pas sans rappeler les meilleurs gags de l'âge d'or du cinéma burlesque. Ajoutons pour renforcer le parallélisme le fait qu'Elia demeure imperturbablement muet du début à la fin du film, sauf lorsqu'un chauffeur de taxi new-yorkais lui demande d'où il vient et qu'il répond : "De Nazareth". Non, décidément Elia n'est pas près d'oublier qu'il est avant tout un cinéaste palestinien et qu'il défend malgré son humour à froid les revendications d'un peuple humilié.
Elia Suleiman a une vision de notre époque à la fois drôle et tragique, son regard est indéniablement original même si la fable qu'il nous propose avec "It must be heaven' semble parfois du coup un peu trop abstraite. Elia Suleiman, à la fois devant et derrière la caméra est un témoin impuissant de l'absurdité de notre monde. Un regard perpétuellement étonné, peu de mots et des situations qui ne cessent de l'étonner, c'est contre toute attente à Buster Keaton qu'on pense le plus en visionnant ce film. Mais les éclats de rire que provoque les gags de Buster Keaton ne sont ainsi que quelques sourires devant cette quête identitaire.
Dans ce film dédié à la Palestine, le réalisateur Elia Suleiman se met en scène entre Nazareth, Paris et New York dans des séquences absurdes qui évoquent Jacques Tati – son personnage quasi muet est une sorte de Monsieur Hulot contemporain – et dont plusieurs séquences font penser au cinéma de Quentin Dupieux. Certains passages sont très poétiques (Paris comme vidée de ses habitants), d’autres sont très drôles quand d’autres sont moins réussis. Dans l’ensemble, si It must be heaven possède un certain charme, il manque d’une ossature qui rendrait l’ensemble plus cohérent : on peine parfois à suivre la logique du cinéaste, même si l’on comprend que son regard mordant sur les angoisses occidentales est une manière d’alerter sur l’état du monde de façon plus large. Attachant mais trop éparpillé pour être pleinement convaincant.
Cela partait mal et je me suis ennuyé pendant la première partie du film. Mais progressivement, notamment à partir de l'arrivée du personnage principal à Paris, j'ai adhéré à la poésie et l'ironie de ce film et à sa mise en scène pour le moins originale, qui décrit subtilement et avec humour certains absurdités de notre époque. Un film qui sera surtout apprécié des cinéphiles.
Absurde, burlesque et satirique, le film l'est assurément et bien que Suleiman n'ait rien inventé, il est un disciple très honorable des maîtres qui l'ont inspiré et ce ton décalé est suffisamment rare aujourd'hui pour être parfaitement rafraîchissant. La première partie, en Palestine, est exotique et savoureuse, probablement la plus originale. La deuxième en France, est la plus impressionnante et la plus réussie. La troisième à New York est malheureusement ratée et la fin un peu bâclée. Ainsi, bien qu'agréable, le film n'est pas tout a fait abouti et la succession de saynètes comiques apparaît finalement bien légère et quelque peu anecdotique.
Un film palestinien à l'affiche, c'est assez rare pour être évoqué et éveiller ma curiosité. Et pourtant, malgré des critiques presse dithyrambiques, la déception est au rendez-vous. On suit le réalisateur et acteur principal, Elia Suleiman dans son périple à Paris et à New-York. Le film démarre très bien à Nazareth où les situations cocasses s'enchaînent. Malheureusement, son personnage mutique aligne les saynètes absurdes pour un résultat peu convaincant (sauf peut-être le repas au SDF). Le rythme est d'une lenteur incommensurable et malgré une touche de poésie, j'ai trouvé ce film ennuyant la plupart du temps.
Un film qui a un aspect minimaliste et assez peu de dialogues et d'histoire. Le réalisateur palestinien qui se filme le plus souvent de face à observer le monde, le comportement des gens dans trois lieux : chez lui à Nazareth, à Paris et à New York où il se déplace pour présenter son travail sans trop de succès. C'est calme, suffisamment original, se voulant parfois cocasse voire burlesque, comme ces poursuites de policier qui font un peu penser aux débuts du cinéma. L'intérêt est limité mais il y en a cependant dans ces parallèles et ces observations sans fard bien qu'elles soient peu signifiantes et malgré tout assez fabriquées.
Cela n’est pas un film à sketches mais une succession de saynètes : même si certaines sont drôles (spoiler: 1ère scène, juste avant le générique, où un pope orthodoxe perd son calme devant la porte fermée d’une église à Nazareth ) ou absurdes [spoiler: voisin d’Elia Suleiman qui lui vole, sur ses arbres, des citrons mais aussi les arrose (métaphore d’Israël vis-à-vis de la Cisjordanie ?), balayeurs parisiens jouant au golf avec leurs balais et des canettes, le caniveau faisant office de trou, policiers (omniprésents à Paris) prenant les mesures d’une terrasse de café, rencontre avec Gael Garcia Bernal qui veut faire un film sur la conquête hispanique des Amériques mais dont les producteurs souhaitent qu’il soit tourné en anglais] , d’autres sont inutiles (spoiler: couple de Japonais cherchant Brigitte, lutte prédatrice de chaises dans le jardin du Palais Royal, Elia Suleiman donnant une « master class » à des étudiants américains déguisés en animaux pour Halloween, femme arabe portant une cuvette dans un champ d’oliviers ). D’où l’intérêt de faire plus court (1h37). Le film est la vision de la France (surtout de Paris déserté au 14 juillet, y compris dans le métro, ligne 12) et des Etats-Unis (spoiler: citoyens faisant leurs courses en étant surarmés, policiers poursuivant une femme déguisée en ange dans Central Park, à la façon des comédies burlesques muettes du studio américain Keystone ) par un Palestinien mutique, façon Buster Keaton ou Jacques Tati (avec une façon similaire de filmer, en plans fixes), au chapeau de paille vissé sur la tête ; il y a, certes, de la poésie (spoiler: moineau intrusif sur le clavier de l’ordinateur Apple du cinéaste ) mais le film est brouillon, désordonné et part dans tous les sens. Dommage car il y a une vraie question que pose le réalisateur, dans une scène : un cinéaste palestinien peut-il parler d’autres choses que de la Palestine ? C’est autour d’elle [où le producteur Vincent Maraval, fondateur de la société de distribution Wild Bunch (impliquée réellement dans le film lui-même), joue son propre rôle] qu’aurait dû être construit le film ; spoiler: 2 scènes y font allusion : l’une où une cartomancienne annonce au cinéaste qu’il y aura une Palestine mais pas de son vivant, l’autre où un arabe lui dit que les Palestiniens boivent pour se souvenir et non pour oublier comme les autres peuples. spoiler: spoiler: