Le réalisateur palestinien Elia Suleiman est-il condamné à n'avoir à son actif qu'un seul chef d'œuvre, "Intervention divine", en 2002 ? En 2009, le long métrage suivant, "Le temps qu'il reste" était particulièrement décevant. 10 ans se sont écoulés depuis, et "It must be heaven", couronné par une mention spéciale à Cannes 2019, tout en étant beaucoup plus réussi, n'arrive pas à retrouver toute la verve et la force de "Intervention divine". Certes, il y a dans ce film de nombreux gags réussis, mais ils sont souvent trop étirés, ce qui nuit à leur efficacité, et, entre chaque gag, le temps parait souvent un peu long. Les gags les plus réussis font souvent appel à des membres des forces de l'ordre, histoire de montrer que, avec le temps, c'est la planète entière qui s'est mise à rassembler à la Palestine. On note aussi une scène très réussie avec un petit moineau qui s'acharne à venir camper sur l'ordinateur du réalisateur, lequel le repousse sans arrêt. Que ce soit à paris ou à New-York, Elia Suleiman, figure lunaire coiffée d'un éternel petit chapeau, ne disant pas plus de 4 ou 5 mots durant tout le film, cherche à trouver auprès de producteurs les moyens financiers qui lui permettraient de réaliser un film sur la paix au Moyen-Orient mais, que voulez vous, on le trouve ou pas assez palestinien ou trop palestinien. Les palestiniens, le seul peuple qui boit pour se souvenir au contraire de tous les autres peuples qui boivent pour oublier ! En fait, si vous souhaitez voir un film que Elia Suleiman aurait pu réaliser au meilleur de sa forme, allez voir "Le miracle du saint inconnu" du réalisateur marocain Alaa Eddine Aljem. Il sort le 1er janvier 2020.