En Iran, une femme mariée ne peut quitter le territoire national sans avoir obtenu au préalable l’autorisation de son mari. On n’est pas surpris d’apprendre que certains hommes abusent sans vergogne de ce pouvoir, sûrs de leur bon droit. Parmi ceux-ci, il en est qui, pour une raison ou pour une autre, en profitent pour se venger de leur épouse.
C’est le cas dans ce film. Afrooz, une femme capitaine d’une équipe de futsal qualifiée pour participer à un match devant se dérouler en Malaisie, découvre à l’aéroport qu’elle ne peut effectuer le voyage, faute d’avoir la permission de son mari. Or Afrooz n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds sans réagir. Elle s’engage donc aussitôt dans un combat destiné à faire revenir son mari sur sa décision, combat d’autant plus âpre que les deux époux, qui vivent séparés depuis un an, sont en instance de divorce. Or, tant que celui-ci n’est pas prononcé, le mari conserve tous ses droits.
Animateur de télévision, ce dernier essaie, par tous les moyens, de garder la tête haute et de donner la preuve de son autorité. Le réalisateur prend soin, cependant, de ne pas le caricaturer. Il n’est, en somme, que le reflet d’une mentalité trop répandue en Iran. Quant aux femmes, leurs rôles, dans le film, ne manquent pas de contrastes. S’il en est de révoltées comme Afrooz, il en est aussi qui restent soumises, voire complices d’une loi qui ne leur est pourtant pas favorable.
Pour être totalement captivant, il manque à ce film quelques ressorts dramatiques ou quelques rebondissements supplémentaires. Tel qu’il est, il a au moins le mérite, et ce n’est pas rien, de dénoncer une loi archaïque, une parmi toutes celles qui, de par le monde, contribuent encore et toujours à l’inadmissible assujettissement des femmes.