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Loïck G.
344 abonnés
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4,0
Publiée le 26 septembre 2019
Un homme qui a consacré 15 ans de sa vie à son métier se voit prié de démissionner pour une décision incroyable, prise sans en informer la direction. Franck demeure pourtant convaincu qu’il lui a ainsi évité la faillite annoncée. Ou le portrait d’un bon serviteur et fidèle compagnon obnubilé par son travail et le bonheur de sa famille qu’il dorlote à tout prix. Même si le retour d’ascenseur est inexistant, voire totalement en panne. Il est désespérant de le regarder s’enraciner dans son conformisme laborieux qui le range tel un supplétif, lui l'homme indispensable à l’ordre économique qu’il sert, servile et consciencieux. Olivier Gourmet une fois encore maîtrise ce premier film tout aussi bien réalisé par Antoine Russbach . Un film habile et intelligent sur le monde du travail … Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
le cinéma social dans toute sa noblesse servi par Olivier Gourmet phénoménal éblouissant . la chute d'un cadre supérieur après avoir pris une décision dramatique. pour sauver l'entreprise. l'aspect moral et immoral du chômage .avec une mise en scène simple limpide sans chichi . une superbe description de la société de consommation dans ce qu'elle a de plus pervers,,un film dur sans concession malheureusement très actuel.
Avec « Ceux qui travaillent », Antoine Russbach distille un malaise à pas feutrés, doublé d’une précision chirurgicale, ce qui mine de rien, aboutit à un véritable uppercut que l’on reçoit en pleine face ! En partant de l’histoire et de l’univers de ce Franck qui s’est construit à la force du poignet et dont Olivier Gourmet en fait le portrait de manière plus que magistrale, le cinéaste met en place des rouages ingénieux afin d’analyser la personnalité de ce cadre supérieur pris à son propre piège au sein de son entreprise de fret maritime, ceci suite à sa décision radicale et monstrueuse ! Et par là même, ce sera toute une réflexion extrêmement pertinente et intelligente sur notre diabolique système capitaliste qui va émerger petit à petit... La grande force de cette réalisation tient justement à l’approche de ce personnage courageux, efficace mais austère et sans état d’âme, qui deviendra ainsi le centre de nos observations et préoccupations quant à son cheminement, ou tout au moins ce que l’on espère être son cheminement intérieur ! On suit au quotidien cet homme dévasté par la perte de son emploi, au sein de son univers familial et dans sa quête d’un renouveau professionnel, tout en se demandant ce qui le taraude vraiment au plus profond... En effet, si la culpabilité ne semble pas en cause chez lui, le réalisateur réussit fort bien à faire évoluer ce personnage tout en lui gardant une part de mystère sur son ressenti profond... Toute la dualité entre le monstre froid et cynique et le bon père de famille apparaît nettement et pourtant on s’attend toujours à une certaine introspection qui conduirait à un changement de comportement ou de mode de pensée. Ce n’est alors que l’opportunité d’un nouveau départ qui nous renseignera de façon effrayante sur ses véritables motivations et valeurs. Si son histoire nous atteint de plein fouet, c’est aussi et surtout par toute la mécanique implacable de ce fonctionnement capitaliste impitoyable qui nous broie, et dont Franck en est un des représentants indéniables, ainsi que tout un chacun que nous sommes en tant que complice de cette société de consommation qui préfère de très loin la rentabilité et le profit, à l’humain ! Un manifeste glaçant et effarant qui résonne encore plus justement par les temps qui courent, quand on mesure les inégalités et injustices galopantes dont nous sommes témoins au jour le jour dans la course inexorable de ce système financier...
C'est un très bon film qui parle d’un homme, qui, sous la pression d’événements imprévus, ayant pris une décision absolument impardonnable, va perdre son job et son âme. La course aux gains, aux profits, cette règle capitaliste absolue, dépouille cet homme de son être même. C’est puissant, implacable, terrible.
Le personnage de Frank comprend être la victime du système capitaliste dont il se croyait seulement bénéficiaire — “profiteur“ serait plus exact. On le hait tout en le plaignant à la fois, en particulier lorsqu’il constate la fragilité de sa “réussite” reposant sur le fait qu'il est juste un pion "éjectable" pour la société qui l'emploie et qu’il est juste un tiroir-caisse pour toute sa famille (exception faite de sa plus jeune fille, encore épargnée par la fièvre consumériste). Et puis ce film prend à son dernier tiers un chemin dérangeant pour le spectateur, plongeant crûment dans les coulisses des marchés de gros alimentant le confort occidental. Cela montre parfaitement bien l'inconscience aveugle des consommateurs que nous sommes. Si ce film ne fera malheureusement pas devenir décroissants les gens, au moins il matérialise les ravages du matérialisme. Un des chocs de la rentrée et la découverte d’un excellent réalisateur.
Olivier Gourmet nous a habitués à des rôles pour lesquels son personnage se trouve tiraillé par des sentiments contraires et fait face, autant que faire se peut. Ce rôle-là « parmi ceux qui travaillent » était assurément fait pour lui et amènera à ce film non seulement les spectateurs maintenant fidèles de l’acteur mais, espérons-le, un public plus large. Pour un film qui en rejoint d’autres sur le registre du travail, de ses souffrances, des injonctions contradictoires, et de la vulnérabilité au final des salariés, y compris les cadres, dans un système qui les dépasse et qui a d’autres enjeux que leur simple personne. Ce personnage principal a été élevé à la dure. Il est à son tour dur à la tâche. Trop dur pour ses enfants peut-être aussi bien que ceux-là semblent gâtés, avec une vie d’aisance grâce justement aux efforts du père dont il n’est pas dit (pour les plus grands) qu’ils aient une juste reconnaissance. Paradoxalement, Franck Blanchet (Olivier Gourmet) en deviendrait par ricochet presque antipathique. On le suivra. Il trempera dans une affaire peu reluisante malgré son impression (jusqu’où ?) d’avoir fait son travail. On craindra qu’il perde pied. La tension au moment où il commence à vaciller rappellera à chaque spectateur ses propres faiblesses avec la crainte, de plus en plus prenante, de passer de l’épreuve sociale au fait divers le plus dramatique.
Bien entendu que cet homme avait le choix, il a tout simplement pris la plus mauvaise décision et il a sacrifié une vie humaine tout cela pour ne pas mettre en péril la société pour laquelle il travaille. Plus tard, spoiler: il acceptera un nouveau travail très bien payé pour faire un peu du sale boulot, tout cela pour garder son train de vie familial hyper confortable . Ce film démontre qu'un être humain ne vaut finalement rien face aux lois du marché, à l'économie capitaliste sauvage et au maintien de son petit train de vie aisé et égoïste. Sinon, ce film a ambiance très froide et très dure.
Ce film dramatique est assez anxiogène globalement. Il tire à boulets rouges sur le capitalisme, le libéralisme et c'est très juste et réaliste. Où comment un homme est responsable de la mort d'un autre homme, au nom du capitalisme et peu importe du moment que la boîte continue de fonctionner et du moment que ce monsieur et sa famille gardent leur excellent train de vie. Implacable !
Intéressant mais sans intérêt. Est-ce une critique du consumérisme ? Nous ne voulons pas savoir comment est fabriqué et transporté tant que l’on peut consommer ? Ou bien je suis passé à côté du message.
Ce drame social aurait pu marquer les esprits, fendre l'âme et toucher les coeurs, le sujet en avait largement la possibilité en tous cas... Olivier Gourmet incarne un cadre supérieur s'occupant de fret maritime, il est également le père de cinq enfants. Il s'investit à 200% dans son métier quand un beau jour, il doit faire face à une situation très compliquée : il prend alors une très lourde décision qui va le conduire au chômage et à une remise en question totale vis-à-vis de sa famille. Ce film est vraiment très décevant dans son ensemble tant on survole un sujet grave sans s'y plonger profondément. Le réalisateur est resté trop frileux à mon sens, on suit cette histoire avec intérêt mais sans réellement s'attacher aux personnages ou aux situations, malgré un acteur principal qui assure totalement côté crédibilité. Une oeuvre volontaire et contemporaine, mais trop lisse et trop introvertie pour vraiment sortir du rang. Site www.cinemadourg.free.fr
Je suis allée voir ce film pour Olivier Gourmet toujours tellement juste et pour le thème. Je n'ai pas été déçue. L'ambiance du film nous saisit, la détresse d'une vie professionnelle et familiale nous touche au plus profond.
Dans un premier temps, nous adhérons à une HISTOIRE, filmée de manière magistrale est servie par un acteur prodigieux. Mais dans un second temps, on cherche à nous impliquer dans un PARCOURS. Et là, ça s'enlise un peu. Plusieurs chemins latéraux semblent être des cul-de-sac, et plusieurs méandres nous échappent Autrement dit, toute la première partie repose et sur le scénario. Et la seconde partie repose sur la virtuosité de l'acteur.. Mais impossible de rester insensible à ce très beau scénario.
Agé de 35 ans, Antoine Russbach a passé sa jeunesse à Genève. Il a ensuite suivi des études de réalisation/scénario à l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-La-Neuve, en Belgique. Après la réalisation de 2 court-métrages, "Ceux qui travaillent" est son premier long métrage. Présenté au Festival de Locarno en août 2018, il s’agit du premier volet d’une trilogie consacrée aux équivalents contemporains des 3 ordres de l’ancien régime : tiers-état, noblesse, clergé. Le deuxième volet devrait avoir pour titre "Ceux qui combattent" et le troisième," Ceux qui prient". Il est rare qu’un premier long métrage soit aussi riche et aussi pertinent que "Ceux qui travaillent". Plutôt que de s’en prendre systématiquement aux autres et au système, commençons par balayer devant notre porte, nous dit Antoine Russbach. Dans ce film passionnant, Olivier Gourmet, présent dans pratiquement tous les plans, est tout simplement prodigieux.