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velocio
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5,0
Publiée le 25 septembre 2019
Agé de 35 ans, Antoine Russbach a passé sa jeunesse à Genève. Il a ensuite suivi des études de réalisation/scénario à l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-La-Neuve, en Belgique. Après la réalisation de 2 court-métrages, "Ceux qui travaillent" est son premier long métrage. Présenté au Festival de Locarno en août 2018, il s’agit du premier volet d’une trilogie consacrée aux équivalents contemporains des 3 ordres de l’ancien régime : tiers-état, noblesse, clergé. Le deuxième volet devrait avoir pour titre "Ceux qui combattent" et le troisième," Ceux qui prient". Il est rare qu’un premier long métrage soit aussi riche et aussi pertinent que "Ceux qui travaillent". Plutôt que de s’en prendre systématiquement aux autres et au système, commençons par balayer devant notre porte, nous dit Antoine Russbach. Dans ce film passionnant, Olivier Gourmet, présent dans pratiquement tous les plans, est tout simplement prodigieux.
Chaque matin, le réveil de Frank Blanchet (Olivier Gourmet) sonne à 5h45. Dans une maisonnée endormie, il se lève le premier, passe sous une douche glacée, prépare le café de sa femme et de ses enfants, revêt costume et cravate et s'en va travailler. Cet autodidacte s'est fait une place dans une société suisse de transport maritime. Sa vie s'écroule après qu'il a pris une décision difficile dont sa direction lui fait porter seul la responsabilité.
Ceux qui travaillent est un drame social sur le monde du travail. Ce n'est pas le premier. Ce ne sera sans doute pas le dernier. Dans "Le Couperet" de Costa-Gavras, José Garcia incarnait un cadre prêt à assassiner ses concurrents pour retrouver un emploi. "In the Air" mettait en scène un consultant cynique, joué par George Clooney, chargé d'aider des employés licenciés à rebondir. Jean-Paul Darroussin interprétait dans "De bon matin" le rôle d'un employé de banque suicidaire.
Comment réagit-on à la perte de son travail lorsqu'on a organisé sa vie autour de lui ? Comment regagne-t-on l'estime de soi ? Comment annonce-t-on la nouvelle à sa famille ? Comment réagit-elle ? Telles sont les questions que pose "Ceux qui travaillent" qui a une façon surprenante d'y répondre, dans un dénouement aussi sobre que glaçant. Mais le problème de ce film est qu'il installe son héros dans une situation bien particulière.
Franck Blanchet, on l'a dit, travaille dans le transport maritime. Un capitaine le contacte en urgence : un clandestin s'est glissé à bord de son bateau durant l'escale de Monrovia. L'équipage l'a isolé, craignant le virus d'Ebola. Que faire ? Revenir au Liberia et débarquer le clandestin discrètement ? Continuer la route jusqu'à Marseille avec le risque que le bateau et son équipage soient mis en quarantaine ? Ces deux options présentent un coût que la compagnie de Franck Blanchet, en situation financière fragile, ne peut supporter. Le dilemme auquel il est confronté est déchirant.
Antoine Russbach aurait pu se focaliser sur ce sujet : comment les lois du capitalisme obligent-elles ses acteurs à des choix cornéliens ? Il choisit d'en traiter un autre, plus convenu. Dommage...
C'est un très bon film qui parle d’un homme, qui, sous la pression d’événements imprévus, ayant pris une décision absolument impardonnable, va perdre son job et son âme. La course aux gains, aux profits, cette règle capitaliste absolue, dépouille cet homme de son être même. C’est puissant, implacable, terrible.
Je n'avais initialement pas prévu d'aller voir ce film, mais porté par de bonnes critiques et une tendresse pour Olivier Gourmet, je me suis laissé tenté, hélas.
Ce premier film du Suisse Antoine Russbach ne présente en effet aucun intérêt notable, semblant réchauffer de nombreuses problématiques déjà abordées mille fois au cinéma : l'homme qui perd son boulot et fait semblant de continuer à y aller pour sauver les apparences (façon Jean-Claude Romand), la dureté du capitalisme mondial (vraiment, certains n'ont aucun scrupule), la facilité de prendre des décisions impliquant la vie des autres en ne quittant pas son écran d'ordinateur (une variante de l'expérience de Milgram), l'aspect désincarné des relations en entreprise, la charge mentale qui pèse sur les cadres, etc.
De tout cela il ne ressort rien d'original ou de simplement crédible. Tout est survolé sans approfondissement (la famille potiche en est une bonne illustration) et comme le jeu de Gourmet est bien trop monotone, on s'ennuie ferme, le réalisateur étirant les scènes sans raison (le film dure 1h42).
Seule éclaircie bien timide, l'escapade dans le port belge avec sa fille empêche Ceux qui travaillent d'être absolument catastrophique.
Le point de départ est original, mais très vite l'histoire tourne en rond et le message est par trop appuyé. La scène de la rencontre fortuite dans un hôtel belge est, en outre, invraisemblable et grotesque. J'ai passé mon temps à regarder ma montre pendant tout le film...
le film nous montre Olivier Gourmet qui , à la suite d ' une décision malvenue dans son travail ( se débarrasser d ' un clandestin retrouvé dans la cale d ' un bateau de transport de son entreprise ! ) va se retrouver licencié, lui qui ne vivait que pour son travail et sa réussite .la première moitié du film est formidable qui nous montre la duplicité du milieu des affaires! Olivier Gourmet est bien sûr magistral ! malheureusement ,la deuxième partie est plus faible , on ne sait pas très bien ce que veut nous dire le réalisateur Antoine Russback !
Plutôt glaçant et glacial, ce premier long-métrage est entièrement porté par l’interprétation d’Olivier Gourmet qui parvient à rendre humain un homme que l’on aimerait détester. Fidèle serviteur du système capitaliste, l’homme a gravit un à un les échelons et se retrouve à prendre des décisions de plus en plus ardues. Il franchit une fois la ligne rouge de la moralité et se retrouve mis au ban de cette société dont il pensait connaître et maîtriser tous les codes. Lui, l’homme partisan du travail acharné se retrouve démuni face à ce rejet soudain. Nous suivons donc cette prise de conscience soudaine par le menu, entre tentation d’en finir, volonté de changer de vie pour finalement retomber dans le même processus afin d’assurer une aisance matérielle à une progéniture pourrie-gâtée que l’on n’apprécie pas. Film intelligemment fait, Ceux qui travaillent est intéressant mais suscite difficilement l’empathie de par le peu de sympathie dégagé par l’ensemble des personnages. C’est voulu, bien évidemment, mais cela pèse un peu à force.
Je suis allée voir ce film pour Olivier Gourmet toujours tellement juste et pour le thème. Je n'ai pas été déçue. L'ambiance du film nous saisit, la détresse d'une vie professionnelle et familiale nous touche au plus profond.
Sans spoiler, le film pourrait s'appeler "nous sommes tous complices" (et ceux le niant en sont encore plus coupables) C'est froid, c'est descriptif, c'est réel, c'est le mercantilisme (pas que capitaliste) et l'individualisme qui sont montrés. Glauque ? Pas que, il y a l'espoir de la candeur juvénile (formidable la petite Mathilde qui est le rayon de soleil dans la noirceur de ce monde) Olivier Gourmet en impose comme d'habitude, on réussit à avoir de l'empathie malgré ses décisions car, ne soyons pas hypocrites, beaucoup feraient pareil avec encore moins de compassion (oui oui, vous aussi qui lisez) Il n'y a pas de jugement mais un constat. Et même si les Pays Occidentaux se mettraient à devenir raisonnables (belle utopie) il y a 5 milliards de personnes derrière qui poussent dans le sens inverse pour "tuer" son voisin pour atteindre ce "niveau de vie" qui n'est qu'un "niveau de survie" superflus et déshumanisé. Le Monde est beau quand on enlève la couche de superflus . . . Mais la couche est TRÈS épaisse. Et les enfants ne sont même plus de vrais espoirs puisque vite corruptibles par le Système qui se nourrit et se détruit constamment. Comme le chantait TRUST en 1980 dans "Bosser 8 Heures" , l'Institution n'a plus de valeur ! Et oui, la valeur travail n'est plus reconnu, c'est "use toi , tu es remplaçable par moins cher" !! La valeur famille n'existe plus non plus, le père, absent sentimentalement (à part pour la petite dernière) n'est qu'un porte-monnaie pour les autres, même pas un repère ou un pilier (on obéit quand il est là pour avoir une certaine tranquillité de façade mais sinon, c'est le bordel en son absence physique) Beaucoup considèrent que "Travail - Famille - Patrie" est une devise raciste . . . Et si elle voulait simplement dire "pensons à l'humain, à soi sans oublier l'autre" Allez, souriez, votre commande internet arrive dans une heure depuis l'autre côté de la planète.
Ce film est un pur bijou. Il est parfait de bout en bout. L'acteur Oliver Gourmet est tellement imprégné du rôle, qu'il nous transporte dans ce monde professionnel ou la recherche du gain à tout prix a remplacé le respect et l'amour de l'autre. Son personnage révèle les robots du productivisme que notre société a créés mais qui sont avant tout des humains qui peuvent se révéler sur le tard. À voir à tout prix.
Le monde du travail intéresse depuis longtemps les cinéastes français ou étrangers. L'entrée par la perte d'emploi a ému de nombreux cinéastes, particulièrement quand le chômage n'est pas assumé par l'homme de la famille qui se voit contraint de le cacher à ses proches. Le long-métrage d'Antoine Russbach reprend la trame narrative d'un film japonais bouleversant, "Tokyo Sonata" qui racontait la démolition identitaire d'un père de famille, cadre, qui perd son emploi. Franck est responsable des transports maritimes dans une entreprise qui ne semble pas en meilleure forme ; il se fait renvoyer à cause d'une gestion irresponsable de l'introduction d'un migrant sur un des navires de marchandises, et l'on apprend en fait que ce renvoi était prémédité à cause de son âge. Pourtant, Franck a tout donné à son boulot, au mépris peut-être de sa famille, même s'il leur a apporté une aisance matérielle indéniable.
Olivier Gourmet excelle dans ce type de rôles. Froid, déterminé, il interprète cet homme sûr de lui, au bord de craquer quand il perd son emploi. Il demeure toutefois un véritable défaut dans l'écriture du film : si l'homme est accablé par la perte de son travail, les conséquences monétaires sont totalement évincées de l'histoire. Certes, l'on comprend bien qu'il ne s'agit pas du thème principal du récit, pour autant, il est presque insultant de raconter le drame de la perte d'un emploi chez un senior sans évoquer les effets économiques délétères que cela entraîne dans une famille.
Il y a donc une véritable ambiguïté dans le film. Incontestablement, on est porté par l'acteur principal, même si, force est de constater que Gourmet fait du Gourmet. Mais le spectateur est hanté par les risques financiers qu'encourt la famille, et le sujet est tellement ignoré que toute la vraisemblance du scénario s'en trouve ébranlée. La situation matérielle de la famille paraît presque insultante quand on considère les ravages que le chômage provoque dans les ménages. D'ailleurs, l'homme retrouve assez facilement un contrat et la simplicité avec laquelle il s'en sort est presque suspecte. Néanmoins, le long-métrage ne démérite pas et constitue un évènement d'une particulière actualité, à l'aune de la négociation par le gouvernement de l'âge de départ à la retraite.
Vu en avant première le 23 août. Rythme assez lent. Réalisateur super intéressant, mais son film l'est moins. Comme il l'a dit lui-même, ce n'est pas "mainstream". Je lui souhaite néanmoins de pouvoir réaliser sa trilogie.
Bon film, belle interprétation mais faux cul au possible. Tourné en SUISSE, ce que j'ignorais, près de Genève, on voit le lac et la "Golden Coast" pour ceux qui connaissent, ils sont tous vénaux, lui bien que "viré" spoiler: se couche à nouveau devant une belle proposition enfin bref, rien ne change dans ce monde de pseudo "réussite" obligatoire à tout prix et totalement amoral ; qui ose encore donner des leçons de probité au reste du monde, bref, la SUISSE... ! :-( Pendant ce temps là, c'est près de 160.000 "collabos économiques" qui traversent quotidiennement la frontière pour travailler en SUISSE tous les jours, éblouis par la chute de l'Euro face au CHF pour se payer moult PORSCHE etc... Honteux. :-( Et ils osent encore traiter nos hommes politiques de corrompus ?... Mais eux, ne font-ils pas de même ?... Pour le reste, bon film, belle interprétation mais du déjà vu ! :-(
Magnifique film vu en avant première sur le monde du travail et la manière dont il déshumanise l'être. Impressionnante prestation d'Olivier Gourmet dans un rôle à la fois réaliste et très touchant. Bravo !