C'est en croisant plusieurs chantiers imposants, alors qu'il amenait sa fille à l'école, que le réalisateur a eu l'idée d'Exit : « En faisant quelques recherches, j’ai trouvé une version condensée de l’Europe, avec sa dynamique entre les nationalités et différentes catégories de travailleurs, de la main-d’œuvre à bas salaire aux ingénieurs et cadres spécialisés. Ce microcosme associé à cet univers visuellement incroyable m’a fasciné ».
Avec Exit, Rasmus Kloster Bro veut proposer une expérience corporelle et claustrophobe, en jouant avec tous les moyens techniques possibles au cinéma. S’inspirant de « L’Enfer », première partie de La Divine Comédie de Dante, il explique que « la descente sous terre doit transcender le cinéma et le corps du public. Les espaces se rétrécissent, la machine apparaît comme un animal et le monde souterrain se prépare à nous dévorer. Tout devient sale, compliqué et impitoyable quand la coexistence se transforme en survie. Jusqu’à la fin, où nous sommes tous dans le pétrin, ensemble ».
Si Exit a pu se tourner, c'est grâce à la participation de Metroselskabet (la société qui détient le métro danois) et des partenaires italiens de la Copenhagen Metro Team, qui ont donné à l'équipe un accès illimité à leurs chantiers. Ils n'ont jamais interféré dans la production, malgré l'aspect survival du récit. Le réalisateur se réjouit d'avoir pu coopérer avec des entités si importantes, tout en conservant son intégrité artistique : « Je pense que le monde artistique devrait être invité, ou s’inviter, dans chaque endroit de la société et y prendre part, plutôt que d’en être séparé comme c’est souvent le cas ». Cela lui a également permis d'obtenir des scènes et des plans qui auraient été autrement hors budget.
Des recherches massives sur la construction du métro ont été faites pour savoir s'il était possible d'y faire un film. En visitant ensuite les tunneliers sous terre, Rasmus Kloster Bro s'est aperçu qu'il tenait là le cadre parfait d'un film de survie. « Nous avons ensuite fait beaucoup d’expériences visuelles pour définir les espaces possibles, et impossibles, du film. En parallèle, j’ai rassemblé des histoires et fait des improvisations de personnages avec différents acteurs et tunneliers, pour créer l’histoire de ces espaces particuliers », raconte le réalisateur. Une fois le script achevé, le film a été tourné en partie en studio, mais principalement sous terre.
Tourner dans un tunnelier n'a pas été de tout repos. L'équipe y restait 10 à 12h par jour, sans possibilité de s'asseoir et entourée d'un bruit intense.
Exit a été sélectionné dans presque une trentaine de festivals. Il a été primé dans les festivals suivants :
- Festival du 1er film d’Annonay : Grand Prix du Jury
- Premiers Plans d’Angers : Meilleure musique pour Søs Gunver Ryberg
- Festival du film fantastique de Strasbourg : Prix du Public et Octopus d’Or
- Festival international du film de Brastislava, Slovaquie : Meilleure Actrice pour Christine Sønderris
- Festival international du film de Vilnius, Lithuanie : Prix FIPRESCI
- Festival du film européen de Palic, Serbie : Meilleur réalisateur