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    Ema
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    3,3
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    38 critiques spectateurs

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    Canatasha
    Canatasha

    1 critique Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2020
    Un film qui ne laisse pas indifférent. Le personnage d'Ema hypnotise, fascine, captive. On plonge dans son univers et on a envie de la suivre. Au-delà de l'histoire en elle-même (qui, a mon goût, occasionne quelques longueurs, en particulier dans les dialogues entre Ema et Gaston), c'est plus pour l'expérience visuelle et "cinématographique" que Ema vaut la peine d'être vu. Les plans, le décor, les couleurs, le rythme, la musique, la performance des acteurs, le parler... On en prend plein les yeux et on a vraiment l'impression d'avoir "vécu" quelque chose.
    Yves G.
    Yves G.

    1 460 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 septembre 2020
    Ema (Mariana Di Girolamo) est une jeune danseuse. Elle vit en couple avec Gaston (Gael Garcia Bernal), un chorégraphe plus âgé qu’elle. À cause de l’infertilité de Gaston, le couple a décidé d’adopter. Mais l’adoption s’est mal passée. Polo, le petit Colombien de dix ans qui leur a été confié, s’est révélé violent et a manqué tuer la sœur cadette d’Ema si bien que Ema et Gaston se vont vus contraints de le rendre au service de l’adoption.
    Le couple se remet mal de cet échec.

    Après avoir surpassé ses aînés, cinéastes de l’exil, Alejandro Jodorowsky, Raul Ruiz et Patrizio Guzman, Pablo Larrain est devenu le cinéaste chilien le plus connu au monde. Ses films ont longtemps scruté l’histoire de son pays, en particulier les plaies mal cicatrisées de la dictature militaire ("Tony Manero", "Santiago 73, post mortem", "No", "El Club", "Neruda"). Après un détour par Hollywood où il a brossé un portrait de la première dame américaine au lendemain de la mort de JFK ("Jackie" avec Natalie Portman dans le rôle titre), l’enfant prodige revient au pays.

    "Ema" est a priori dépourvu de la charge historique qui lestait ses films précédents. Son action se déroule dans le Chili contemporain, à Valparaiso, loin de la dictature militaire, de ses complices silencieux, de ses prêtres pédophiles. Il n’en est pas pour autant insignifiant, livrant un portrait particulièrement aiguisé des "millenials" chiliens. Ema incarne cette génération, paradoxalement rebelle et intégrée, individualiste et militante, "gender fluid" et maternelle.

    Ema est danseuse. Elle fait partie de la troupe que dirige Gaston et on comprend que leur rencontre s’est faite ici. Mais il y a entre les danseurs et leur chorégraphe un fossé générationnel. Si Emma et ses partenaires déversent leur trop plein d’énergie dans le reggaeton, Gaston voudrait les canaliser vers des chorégraphies plus abouties. En tous cas, comme le laissait espérer la bande-annonce, "Ema" n’est pas avare en scènes de danse d’une furieuse vitalité filmées en extérieur sur les toits de Valparaiso. Les afficionados du Théâtre de la Ville – j’en suis – y trouveront leur compte.

    Le montage du film est déstructuré. Une telle construction, qui multiplie les ellipses et se joue parfois de la chronologie, exige une vigilance de chaque instant et manque nous égarer. J’ai dit il y a quelques jours combien elle m’avait irrité dans le film japonais "L’Infirmière".
    Mais, ici, cette construction, qui ne m’a jamais laissé sur le bord de la route, est à la service d’un projet cohérent : coller au bouillonnement intérieur d’Ema, déchirée par la perte de son fils et révoltée par la passivité de son compagnon. Surtout, cette construction kaléidoscopique s’éclaire à la fin du film. On comprend alors que le vrai sujet de "Ema" n’est pas le chaos intérieur de son héroïne, filmé sans queue ni tête, mais la machination qu’elle a méticuleusement ourdie dont chaque élément du puzzle vient savamment s’agencer.

    Peu importe que la machination soit machiavélique et peu crédible, on sort de la salle doublement soufflé : soufflé par la folle énergie d’Ema, soufflé par sa froide détermination.
    Sid E.
    Sid E.

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 septembre 2020
    Magique : chaque plan est une merveille, et la construction du film, par son mystère et sa beauté renforce cette impression.
    Lyrique : s'éloignant du réalisme, le film fait de chaque scène une ode.
    Politique : L'héroïne représente la Jeunesse chilienne, je vous laisse deviner qui dans le film, représente la Bourgeoisie, l'Education, la Vieillesse et l'Avenir.
    dejihem
    dejihem

    137 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2020
    Le film n'est pas facile à comprendre au premier abord, jusqu'au deux tiers du film environ.
    Pour ceux qui auraient déjà vu un film de Pablo Larrain, la poésie visuelle et sa douceur est en quelque sorte sa marque de fabrique.
    On est donc logiquement surpris de voir un film qui parle ouvertement de sexe, d'abandon d'enfants, de bisexualité, voire de polyamour.
    Le tout dans un film dont le montage se révèle déstructuré, et dont la cohérence finale, si l'on est un temps soit peu attentif et concentré, se révèle à la fin.
    velocio
    velocio

    1 303 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 août 2020
    Parmi l’importante cohorte de réalisateurs sud-américains qui, au 21ème siècle, a petit à petit trouvé sa place sur les écrans du monde entier, le chilien Pablo Larrain est à coup sûr un des plus connus : sa trilogie sur la dictature chilienne, commencé en 2008 avec "Tony Manero" et terminée en 2012 avec "No", son pamphlet anticlérical "El Club" en 2015, son pseudo-biopic "Neruda" en 2016 lui ont même ouvert les portes du cinéma des Etats-Unis avec la réalisation de "Jackie", autre pseudo-biopic, consacré cette fois à Jackie Kennedy. "Ema" marque un retour au pays, provisoire semble-t-il. Ema est l’élément féminin d’un couple qui a beaucoup de mal à se remettre d’une adoption ratée. Polo, cet enfant de 10 ans venu de Colombie, s’est révélé incontrôlable, au point d’avoir commis un acte entrainant de sévères brulures au visage de la sœur d’Ema. Le résultat d’un manque d’amour ? Toujours est-il que Ema et Gastón, son mari, ont fini par rendre l’enfant lequel a, ensuite, été adopté par une nouvelle famille. Depuis, Ema et Gastón ne cessent de s’invectiver, de se renvoyer l’un l’autre la responsabilité de cet échec : qui a appris à Polo à mettre le feu ? la stérilité de Gastón n’est-elle pas la cause principale ? Etc. Une situation d’autant plus difficile à vivre que Ema est danseuse dans une compagnie de danse contemporaine dont Gastón est le chorégraphe. En plus, se greffe un conflit de génération sur cette source de désamour, Gastón étant sensiblement plus âgé qu’Ema. Alors qu’Ema et d’autres danseuses de la compagnie aiment se produire dans la rue ou sur des places en pratiquant le reggaeton, Gastón est vent debout contre cette pratique qu’il considère comme étant d’une grande vulgarité. En retour, les jeunes éléments de sa troupe ont tendance à voir en lui un véritable « has been ». Toutefois Ema, toujours déterminée à ne faire que ce qu’elle désire et dont la bisexualité devient de plus en plus apparente, n’aurait-elle pas une idée derrière la tête pour reconstruire quelque chose ?C’est peut-être injuste : d’un réalisateur comme Pablo Larrain, on attend une grande réussite de chacun de ses films et on en arrive à considérer comme n’étant qu’une demi-réussite un film auquel on ne trouverait peut-être que des qualités chez un réalisateur débutant. Soyons juste : des qualités, il y en a dans "Ema", la photographie, tout particulièrement, des jeux de montage très intelligents, l’utilisation très réussie de la ville de Valparaiso, mais, à côté, on regrette un scénario trop alambiqué et une réalisation certes ambitieuse mais qui flirte parfois un peu trop avec une certaine prétention.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 22 juillet 2020
    Difficile d'appréhender un tel film quand on n'a aucune connaissance des autres films du réalisateur... Pourtant, cet Ema ne peut pas laisser indifférent, tant les sujets abordés sont brûlants (l'adoption, l'échec de l'éducation, la confrontation de l'art de rue et du "grand art") et sont incarnés par des personnages dont l'écriture est fine et dont les caractères sont contrastés. Difficile de s'identifier en une héroïne qui incarne la marginalité, la méchanceté et le machiavélisme (pour le moins dans la première partie du film, car le personnage semble hermétique). S'il s'agit d'un film mettant en scène des danseurs de reggaeton, ce n'est finalement pas un film sur cette danse, mais sur les formes de marginalités, de déviance, mais aussi un film sur le genre. Dommage que le film s'emmêle sur des relations tortueuses dans la dernière partie du film, car le récit en devient confus, spoiler: avant qu'on ne saisisse le but ultime d'Ema et que nous soit exposé ce quatuor parental face à l'enfant prodigue
    . Un beau film, malgré tout.
    FaRem
    FaRem

    8 647 abonnés 9 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2020
    "Ema" n'aurait pas pu s'appeler autrement tant le personnage d'Ema capte tous nos regards et occupe tout l'espace avec la superbe Mariana Di Girolamo qui crève l'écran avec sa présence qui éclipse tout le monde et la puissance de son jeu. Ema est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui va tout faire pour l'obtenir. Elle est à la fois envoûtante et sensuelle, mais aussi sulfureuse. Un personnage complexe pour un film qui l'est tout autant puisqu'il touche à tout. Il est question d'adoption, de maternité, de l'amour que l'on peut avoir pour un enfant adopté, mais aussi de danse, du métier de danseur et de la relation avec le chorégraphe. La vie d'Ema bascule lorsqu'elle spoiler: «rend» l'enfant qu'elle avait adopté avec Gaston aux services sociaux
    . Un drame qui va bouleverser sa vie à elle, sa vie de couple et sa vie de danseuse. Alors qu'elle pratique un style de danse libre, Ema va appliquer cela à sa vie et expérimenter toute sorte de choses. "Ema" est une expérience très stylée au niveau visuel avec de très belles scènes tant au niveau de la mise en scène que de l'utilisation de toutes ces couleurs. C'est très beau et ça compense un scénario un poil brouillon qui s'éparpille un peu. Ce qui ressort vraiment de ce film, c'est cette sensation de liberté. La liberté d'une femme et par la même occasion d'un réalisateur qui ne s'est jamais autant lâché. "Ema" est vraiment particulier, un film intense, sulfureux et plein de passion qui mérite au moins un coup d’œil notamment pour Mariana Di Girolamo qui est excellente.
    traversay1
    traversay1

    3 572 abonnés 4 861 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2020
    Un feu tricolore qui flambe dans la nuit sous le regard d'une apprentie pyromane. La première scène d'Ema brûle la rétine et annonce un film incandescent. Et il l'est en effet, propre à diviser largement ses spectateurs, ce qui n'est pas nouveau pour le réalisateur chilien Pablo Larrain, si l'on veut bien se souvenir de El Club, qui a précédé les moins controversés Neruda et Jackie. Cette fois, le cinéaste se confronte à un sujet contemporain, avec ce portrait d'une jeune fille au feu, danseuse par ailleurs, qui va incendier sa propre existence et celle de quelques autres au passage. Le scénario d'Ema est complexe, emberlificoté, diront ses détracteurs, autour d'une adoption qui a mal tourné. Mais il y a bien d'autres choses dans le film : de nombreuses scènes de danse (trop, peut-être), de la musique (reggaeton), du sexe et des manipulations. Pour être juste, tout ne semble pas toujours très compréhensible dans les motivations d'Ema et le montage,qui peut paraître cacophonique, n'aide pas à s'y retrouver même si les explications de fin font comprendre l'essentiel. Avec le cadre somptueux de Valparaiso comme décor, le film de Larrain se révèle une œuvre fascinante, à la limite du fantastique, dont la brillance de la mise en scène est indéniable et qui ne peut laisser indifférents que ceux qui considèrent le long-métrage comme un exercice de style vain, voire prétentieux. Mais même ses contempteurs seront d'accord pour saluer la performance ébouriffante de la chilienne Mariana di Girolamo, en héroïne libre et désinhibée, qui n'avait jusque là tenu que des rôles dans des séries télévisées locales. Gael Garcia Bernal, en retrait, est comme toujours excellent dans un personnage cependant beaucoup plus mûr que ceux qu'il a le plus souvent l'habitude d'incarner.
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