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norman06
351 abonnés
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3,0
Publiée le 18 août 2019
Contemplatif et sensoriel, avec un zeste d'onirisme, ce conte thaïlandais pourra rebuter par ses aspects hermétiques mais sort des sentiers battus du cinéma balisé.
Très beau film aux dialogues minimalistes, qui propose une expérience sensorielle unique. On se retrouve dans une sorte de rêvalité aux sons immersifs et aux lumières très esthétiques. On arrive au générique de fin en n'ayant pas de réponses à toutes nos questions mais cela importe peu même si le dernier quart d'heure est relativement intriguant. J'ai particulièrement aimé la beauté de la relation entre les deux hommes, leurs multiples contemplations. Ce film dégage beaucoup de douceur et de candeur bien qu'il paraît assez sombre. Difficile de se lasser de ces jolies pierres qui brillent dans le noir!
Bien que le film relate subtilement, du massacre des rohingyas, il; est empreint d'une belle poésie, d'images parfois magnifiques, panoramas des bateaux de pêche, miroitements du soleil, forêt pleine d'ombres...c'est un univers part, que l'on découvre au fil des images, loin de tous les clichés sur l'extrême orient, ici la Thaïlande...C'est l'histoire de deux hommes, dont l'un sauve l'autre, le soigne et l'héberge dans son humble demeure;;;il y a de grands moments d'émotion lucide, quand il se confient leurs histoires d'amour, qui constituent une de clés du film, la présence de la femme intervenant à la fin du film. C'est assez prenant pour qui aime la lenteur, la spiritualité, et la beauté du monde ….Je ne me suis pas ennuyé, j'aurais surement beaucoup de plaisir à m'immerger dans cette fable généreuse et humaniste quand je la reverrais….Je conseille
A chaque découverte d'un film thaïlandais, la tentation est grande de le juger à l'aune du cinéma de Weerasethakul, le maître-étalon en la matière. Dans le cas de Manta Ray, la comparaison a du sens puisque le réalisateur fait partie des influences avouées de Phuttiphong Aroonpheng au même titre que Lynch ou Tarkovski. Dédié aux martyrs Rohingyas, Manta Ray nous plonge d'emblée dans une atmosphère de réalisme magique où il s'agit moins de comprendre les tenants et les aboutissants d'une histoire que de ressentir une atmosphère vaporeuse, entre eau et forêt, dont certaines scènes resteront inexpliquées. Un cinéma très esthétique, peut-être un peu poseur parfois, mais fascinant et assez imprévisible dans un récit qui ne livre que peu d''indices. On y aperçoit pourtant une sorte de triangle amoureux entre un personnage muet, moribond lorsqu'il est découvert, un pêcheur énigmatique et la femme qui a quitté ce dernier. Malgré un dernier quart d'heure qui s'enveloppe d'un mystère intégral, le film parvient à nous intriguer et à nous faire flotter entre rêve et réalité, entre politique et poétique, porté par une mise en scène attentive aux bruits de la nature et à l'empreinte souvent nuisible qu'y déposent les hommes. Si l'on reste assez circonspect et à moitié séduit durant sa projection, Manta Ray fait partie de ces oeuvres qui laissent une trace durable dans une mémoire de cinéphile.
Un homme armé et enceint d’une guirlande lumineuse avance dans la jungle. Il rejoint un groupe d’hommes qui entoure un corps apriori mort et attaché. Le film commence avec ce mystère, mais le doute va résider perpétuellement dans l’esprit du spectateur quant à la place chronologique de cette introduction. Car nous rencontrerons ensuite le jeune pêcheur qui cherche des pierres précieuses dans la forêt pour ensuite les jeter dans la mer et attirer les raies manta. Lors d’un de ses périples, il découvre un homme proche de la mort. Après l’avoir sauvé, il l’invite à s’installer chez lui. Bien que l’inconnu ne parle pas, une relation de plus en plus complice va se nouer entre les deux hommes, jusqu’au retour de l’ex-femme du pêcheur. Volontairement énigmatique, « Manta Ray » est un long-métrage qui se ressent plus qu’il ne se comprend. La photographie est sublime, le travail sur le son est apaisant, la musique est splendide et font de « Manta Ray » un film à l’atmosphère prenante et poétique. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Malgré un dernier quart où l'arbitraire tire le scénario vers une fin aussi inattendue que peu crédible, "Manta Ray" est un film de toute beauté, plastiquement et humainement. Essentiellement parcouru de monologues - le personnage principal reste muet - c'est une formidable rencontre entre un jeune pêcheur solitaire et un homme laissé pour mort au fin fond de la mangrove. Baignée d'un climat souvent fantastique, c'est une oeuvre avant tout sensorielle et d'une sensualité extrême (la séquence de la source chaude est magnifique), où la relation avec la nature est prédominante. Comme le précise le cinéaste, la frontière entre la réalité et l'imaginaire est ici ténue et permet un travail sur l'image fort intéressant, où les couleurs créent une atmosphère quelque peu irréelle, tant dans les moments joyeux (l'ambiance discothèque à la maison ou la déambulation sur les marchés de nuit) que dans des les passages angoissants (le soldat illuminé dans la forêt). Malgré tout, on pourra regretter quelques péripéties narratives, aussi inexpliquées qu'injustifiées (spoiler: le retour du pêcheur porté disparu, l'assassinat du patron-pêcheur )...