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chrischambers86
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3,5
Publiée le 31 mai 2012
Tournè en 1974, "The Nickel Ride" se place dans la carrière de Robert Mulligan après deux très grandes rèussites: "Summer of 42" et "The Other", deux oeuvres aussi diffèrentes l'une que l'autre, mais qui tèmoignent de la grande sensibilitè de son auteur! Pour une des premières fois de sa carrière, Mulligan s'attache ici à l'univers du film noir, dècrivant un monde plus dèsenchantè que jamais! La plupart des thèmes, chers au film noir, se retrouve ici et sont revisitès par un cinèaste inspirè, comme si ce dernier voulait indiquer que le genre lui-même vivait ses derniers jours! Prèsentè à Cannes, ce beau film crèpusculaire a connu un èchec commercial èvident mais injuste! Jason Miller (inoubliable Père Karras dans "The Exorcist") fait une excellente prestation en homme aux clès dans le collimateur! On fait pression sur lui en voulant le virer de son poste de mèdiateur entre la police de la ville et les malfrats de son quartier! Sans ce travail, son personnage n'est rien! Qu'a t-il d'autre à faire ? Avec à ses côtès une sublime Linda Haynes dont la carrière n'a malheureusement jamais vraiment brillè sous les sunlights d'Hollywood. "The Nickel Ride" est une oeuvre mèconnue de Mulligan qu’il faut rèhabiliter, d'autant qu'elle est servie par une mise en scène efficace et par deux remarquables comèdiens avec une ou deux scènes auxquelles on ne s'attend pas à voir dans le genre...
Un film noir tardif (réalisé en 1973) qui est vraiment de bonne facture. Ambiance chaude et crépusculaire, les personnages sont désabusés et le héros paranoïaque. Plusieurs scènes sont prenantes et avec une dose de suspense. Jolie surprise que ce film.
"The business is off. No people, no faces. Things change". Phrase immortelle du héros Coop' dit "l'homme aux clés" (mais aussi aux Lucky Strike dans le tiroir de son bureau) lorsqu'il réalise que les appuis historiques dont il disposait que ce soit du côté de la police ou de celui de la pègre, commencent à se faire de plus en plus discrets. Mais d'ailleurs, est-ce vraiment le cas ou ne serait-ce pas plutôt son cerveau qui lui jouerait des tours ? Se sentant à tort ou à raison menacé, face à la fuite de ses repères d'antan, il se raccroche à la seule chose tangible, son amour. Mais ce faisant, il s'isole inévitablement (la maison au bord du lac, le renforcement de la porte d'entrée, l'achat du fusil de chasse, le coup malheureux porté sur sa compagne...). La paranoïa monte comme le lait sur le feu qu'on voit se consumer dans la cheminée de ce délicieux petit chalet. Chaque accord de Dave Grusin est un accord majeur pour faire monter une sourde angoisse. On repense inévitablement à l'ombre menaçante du prédateur dans le fabuleux The Stalking Moon. Mais la paranoïa de The Nickel Ride ajoute quelque chose d'infernal, de l'ordre de la torture mentale que s'inflige le personnage ou qu'on veut lui faire subir pour l'amener à commettre une erreur fatale... Il y a d'ailleurs cette scène mythique de l'intrusion du cow-boy, fusil à la main, dans le décor champêtre et dont on arrive presque à se demander s'il n'existe pas seulement dans la tête du héros (clin d'oeil en passant à The Other qui jouait subtilement sur la même ambiguïté). Quant à la phrase culte du début sur le "business off", elle dit tout d'un film d'un modernité et d'une incroyable intelligence qui longtemps avant notre ère sinistrée raconte un homme qui perd son travail et cherche à préserver son honneur et sa dignité par tous les moyens disponibles... Et c'est évidemment lorsqu'il va baisser sa garde (face-à-face plein de non-dits d'une force peu commune avec John Hillerman qui endort habilement ses soupçons) que le danger refait brutalement surface. La scène finale dans la rue au petit matin est franchement une des grandes fins qu'il m'ait été donné de voir au cinéma (pas sans rappeler celle de Collateral dans un métro à l'aube). Pour finir, je reste éberlué que Jason Miller n'ait pas fait une autre carrière. Il est positivement fabuleux, incroyable dans ce rôle (comme il l'était soit dit en passant dans l'Exorciste). Le rôle de sa vie à n'en point douter. Je n'ai pas de mots pour décrire le choc salutaire que suscite son interprétation ! Un grand, vraiment un très grand film noir que ce Nickel Ride. A redécouvrir d'urgence.
Mulligan s'essaye au polar noir avec The Nickel Ride avec l'ambiance désenchantée des seventies en toile de fond pour cette histoire d'un malfrat se sentant vieillir et décidant de faire un dernier coup. Mulligan utilise un style documentaire pour sa mise en scène sans doute trop car il délaisse tout ce qu'un tel film pouvait apporter le suspense, la nervosité ; personnellement j'ai assez vite décroché ne trouvant pas The Nickel Ride à mon goût. Pourtant la mise en scène à ses qualités mais le réalisateur se perd trop dans ses scènes de blabla, l'action y est très limitée de plus le personnage principal n'est pas réellement attachant et incarné par un acteur manquant de présence.
Globalement c'est une assez bonne surprise, ambiance lente et sombre, le film est focalisé sur son personnage principal, Cooper. Ce qui laisse peu de place au autres personnages Le deuxième partie du film est la plus intéressante Dommage que certains rôles secondaires nous sont présentés trop rapidement. Un film méconnu à découvrir
"The Nickel Ride" [1974] de Robert MULLIGAN est d'abord un très beau souvenir personnel. Il fit suite, dans la carrière du tranquille Mulligan, au terrifiant et troublant "The Other" [1972]. La très simple et pathétique histoire de "L'homme aux clefs", ce personnage régentant les rapports entre la mafia et la police de son quartier de New York...
Signalons que ce film crépusculaire méconnu - au climat très nostalgique - semble le frère jumeau de "The Godfather - Part II" [1974] de Francis Ford COPPOLA...et préfigure à la fois le très stylisé "Taxi Driver" [1976] de Martin SCORSESE, le tonitruant "Scarface" [1983] de Brian DE PALMA et les splendeurs visuelles de "King of New York" d'Abel FERRARA [1990] - autant de trajectoires fulgurantes et de destinées tragiques.
Cooper exerce paisiblement ses fonctions de "régulateur" sur le fief de ces quelques ruelles familières - là où il a toujours vécu. Sans doute a-t-il fait son temps ? Il ne le sait pas encore... Prenant peu à peu conscience qu'un voyou ricanant - un nommé Turner - le menace. La lutte semble inégale. Ses affidés - lieutenants qu'il considérait comme des "amis" - peu à peu le trahissent. L'ancien monde se fissure et s'écroule sous la pression irrésistible du "renouveau" (que l'on devine bien pire). La séquence se déroulant entre Cooper et sa petite amie Sarah dans une forêt automnale de Nouvelle-Angleterre, comme une oasis, un répit de bonheur avant le drame... La course du Destin, irrésistible : notre "héros" finira dans une poubelle.
Rendons grâce ici au formidable Jason Miller, incarnant l'infortuné Cooper - mais aussi à Linda Haynes (Sarah), Victor French (Paddie), John Hillerman (Carl), Bo Hopkins (Turner), Richard Evans (Bobby), Bart Burns (Elias) et Lou Frizzell (Paulie) - tous remarquablement dirigés par Mulligan.
"The Nickel Ride" reste ce film en cinémascope de 1 h 50, d'une grande maîtrise formelle (formidable photographie de Jordan Cronenweth !) et scénaristique (bravo à Eric Roth !) qui mériterait amplement - dûment remastérisé - sa résurrection en Blu-Ray/DVD...
Rappelons que Robert MULLIGAN a reçu pour ce film en tant que réalisateur pas moins de 4 nominations au Festival de Cannes, cuvée 1974 : "Grand Prix", "Prix du Jury", "Prix du Jury Oecuménique", "Grand Prix International du Festival"...