Ce qui aurait pu être un bon mélange entre l'excellent "Gravity" (à qui il emprunte le côté huis-clos et l'isolement spatial) et le très bon "Sunshine" de Danny Boyle (pour la mission et le Soleil en ligne de mire) n'est rien d'autre qu'un film extrêmement pauvre et ennuyeux, la faute à un script sans coups d'éclat et montrant principalement le héros de face en train de communiquer de manière interminable
(que de dialogues, 20 premières minutes atrocement longues, des informations dispensables (le commandant qui s'est sacrifié))
avec quelqu'un qu'on verra jamais et dont on se fout
(elle raconte sa vie, sur son mari qui l'a quittée et comment elle est devenue astronaute, mais ça n'a aucun intérêt)
. Au milieu de cela, le script s'aventure de temps en temps à des péripéties incohérentes, globalement très basiques
(le refroidissement, le hublot qui se fissure progressivement, la rotation, la sortie, l'aveuglement)
, aux effets spéciaux pas transcendants et qui ne parviennent jamais à être épiques ou tendues, malgré un déferlement excessif de musiques grandiloquentes, utilisées souvent en inadéquation avec ce que l'on voit à l'écran. En guise d'apogée, la fin est une grosse déception, laissant une impression de "Tout ça pour ça" et faisant regretter que "Solis" ne se soit pas aventuré plus en détail sur l'aspect familial. En effet, quel dommage d'évoquer une situation de grand danger sans jamais traiter les proches de Troy qui sont sur Terre, ça rend la finalité sacrément faible en émotions. Concernant le casting, Steven Ogg (excellent dans The Walking Dead) a la lourde tâche de porter le film, un rôle qu'il assume par intermittence, n'ayant pas le matériel scénaristique ou visuel nécessaire pour faire mieux. Au final, "Solis" est une aventure spatiale soporifique, l'anti-Gravity par excellence, prouvant que c'est pas donné à tout le monde de réussir un huis-clos cosmique étouffant et touchant. "Gravity" l'a fait, "Solis" non.