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Sylvain P
332 abonnés
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1,5
Publiée le 5 juillet 2021
Très maladroit, Soeurs a beau réunir quatre des meilleures actrices françaises (Adjani, Rachida Brakni, Maïwenn et Hafsia Herzi), il passe à côté de son sujet. Yamina Benguigui essaye de parler à la fois de la double identité franco-algérienne des femmes nées en France mais dont les parents ou grands-parents sont algériens, de raconter une histoire de famille très complexe avec un père ultra-violent et qui kidnappe des enfants, d'aborder le Hirak avec une désinvolture génante et, de façon plus réussie, de montrer comment on peut faire une catharsis grâce au théâtre. Trop inégal, ce film est raté?
C’est la petite histoire dans la grande histoire. C’est un film authentique, les actrices sont vraies et crédibles même dans l’improvisation. Dans le film, elles ont des parcours différents, des blessures personnelles profondes. L’une veut oublier, l’autre veut réparer, la plus jeune veut arrêter de souffrir et retrouver son frère. Dans Sœurs, Yamina Benguigui traite les thèmes des violences conjugales, du rapt des enfants pour l’Algérie et elle arrive à faire converger l’histoire douloureuse des 3 sœurs et de la maman victimes de la tyrannie d’un homme violent et omnipotent vers l’Histoire des algériens, en lutte contre le pouvoir et en quête de liberté. Ce film est réussi
De la mise en abyme à la profondeur de l'abîme, il n'y a parfois qu'un pas et Sœurs de Yamina Benguigui y tombe allègrement. L'argument de départ avec ces femmes marquées par la double culture française et algérienne était pourtant prometteur, avec son pesant de tensions et d'antagonismes familiaux. Oui, mais la réalisatrice ne cesse d'emberlificoter les choses avec des allers et retours incessants entre présent et passé, avec en sus une pièce de théâtre qui rejoue de manière didactique les grandes étapes de cette histoire intime. La lourdeur de la mise en place et l'enchevêtrement des situations dévient trop souvent vers une hystérie insupportable qui hélas ne suscite aucune espèce d'émotion vu le systématisme du procédé. A l'imbroglio dramatique, Benguigui ajoute encore, comme si ce n'était pas suffisant, des scènes dans l'Algérie contemporaine en révolte, maladresse inexplicable. Le talent des interprètes pouvait éventuellement faire oublier les défauts du récit mais c'est loin d'être le cas. On a même l'impression que la cinéaste a laissé la bride sur le cou à ses actrices et celles-ci ne se privent pas de cette liberté, avec des excès gênants. C'est notamment vrai pour Maïwenn, absolument pas dirigée et dont la prestation est souvent embarrassante. A l'opposé, Adjani et surtout Brakni semblent mieux maîtriser leur rôle, sans pour autant éviter au film de plonger profondément.
Si le début est un peu long notamment avec les scènes relatives à la pièce de théâtre ( mais cela permet de mettre en place les personnages), les actions se déroulant à Alger sont plus vivantes et plus réalistes et la tension entre les sœurs palpables. Merci à la réalisatrice de nous montrer quelques belles images d Alger car helas beaucoup de film sensé se dérouler en Algérie sont tournés au Maroc ( autorisation, plus pratique..). Toujours heureux de revoir Isabelle Adjani bien entourée de ce beau film.
Très beau moment de cinéma... les méandres de la mémoire collective et individuelle insondables, enfouis, refoulés qui remuent les trois sœurs ... et la douleur qui réapparaît au moment de faire face au passé est palpable à l'écran... rien n'est digéré... chacune lutte à sa façon ... les actrices sont splendides, Adjani en tête... la dernière partie en Algérie est excellente... Applaudissements spontanés du public en fin de séance... c'était touchant.
Beaucoup de cris, et des dialogues chaotiques inférieures aux discussions de comptoirs. Ils servent de prétextes pour énoncer des slogans. On veut traiter trop de choses très maladroitement et sans aucune nuance. Ce qui sauve le film ce sont les magnifiques actrices Adjani, Brakni et Maiwenn. Petite mention spéciale à Faiza Guène qui joue très juste, comme si son rôle de composition d'écrivain lui avait permis d'apprendre à jouer la comédie. Comprenne qui voudra. Si vous voulez du bon Yamina Benguigui regardez Mémoires d'immigrés, si sobre, si beau, si juste.
Histoire déchirante qui touche cette famille. Lei Carrax donne bien le tempo des tensions entre les sœurs jusqu'à un "apaisement" toutes proportions gardées.
Ça été le lot de bcp de famille le rap d'enfant par son parent, aucun recours.la mère à été obligée de divorcer pour rendre ses filles libres.
Le seul et la catharsis, l'aînée des fille en fait une pièce de théâtre où elle tente de réunir le puzzle.
Fin bien trouvée, elles retournent au pays, je ne découvre pas tout pour se joindre au cortège de manifestants, leur bandeau bien sûr crie en vert "non aux enlèvements d'enfants.... Légalisez"
Française d’origine algérienne, Yamina Benguigui est tout à la fois autrice, femme politique et réalisatrice de cinéma et de télévision. Celle qui fut adjointe à la Mairie de Paris, en charge des Droits de l’Homme et de la Lutte contre les discriminations de 2008 à 2012, puis Ministre déléguée à la Francophonie auprès du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius de juin 2012 à mars 2014, a surtout réalisé des documentaires ayant pour thèmes la mémoire des immigrés, les droits des femmes et les discriminations. "Sœurs" n’est que son deuxième long métrage de fiction. Le scénario de "Sœurs" a été écrit par Yamina Benguigui en collaboration avec sa fille Farah et Sylvain Saada. Ce film nous entraine auprès d’une mère d’origine algérienne et de ses 3 filles. Depuis près de 30 ans, cette mère vit un drame partagé par de nombreuses femmes ayant une situation similaire à la sienne : l’enlèvement d’un ou de plusieurs enfants par un ex-mari vivant en Algérie. L’espoir de retrouver leur frère va entrainer les 3 Sœurs en Algérie au moment où le pays se retourne contre les pères de la nation. Très bien interprété et très habilement construit, Sœurs est une sorte d’exception dans le cinéma français : un film qui, pour une fois, s’intéresse aux problèmes particuliers des mères et des filles, de toutes les femmes issues de l’immigration.
Trois belles actrices, un beau sujet et des intentions ambitieuses et généreuses. J'aurais voulu aimer ce film. Mais j'ai calé devant un scénario décousu qui veut embrasser toutes les causes, des scènes aux émotions surjouées, des dialogues trop visiblement improvisés. Dommage pour moi, mais beaucoup adoreront sûrement.
Quelle chance d’avoir pu assister à lavant première de ce film au festival Plurielles de Compiegne en présence d’Isabelle Adjani et Yamina Benguigui ! Un film bouleversant, des acteurs et actrices authentiques ! Un film sur la reconstruction, le déracinement, la souffrance, les liens du sang et du cœur, la liberté, l’amour de la famille, de son pays de cœur et d’adoption, le tout avec en fond une musique originale juste sublime ❤️ Bravo 🎈
C’est un film personnel en partie autobiographique de la réalisatrice sur la place des femmes issues de l’immigration mais aussi sur leurs luttes pour leurs droits et leur double appartenance. La réalisation très bien faite avec des flash back judicieux qui éclairent bien ce drame et relate bien les difficultés de ces femmes d’échapper à leur histoire et aux fantômes qui les hantent. On suit avec intérêt ce drame poignant interprété par trois actrices magnifiques de talent. L’ensemble du film est réussi avec un bon montage et agrémenté par la musique d’IDIR.
Ce long-métrage est un grand rendez-vous manqué à plus d’un titre. On a l’impression d’être devant une compilation ratée et mal digérée des films de Maïwenn dans « Sœurs ». Actrice qui se retrouve d’ailleurs en tête d’affiche de ce « Sœurs » terriblement décevant au vu de la brochette féminine devant et derrière la caméra. L’essayiste et documentariste Yamina Benguigui, qui avait tourné il y a vingt ans « Inch’allah dimanche » se prend les pieds dans le tapis avec cette introspection faite film qui navigue entre mise en abyme artistique, introspection psychologique, devoir de mémoire et tragédie familiale sans jamais trouver le bon ton, ni les bonnes mesures. Tout est lourd, surchargé et mal assemblé à tel point que l’on se croirait devant le brouillon de ce qu’aurait dû être le résultat final.
Benguigui veut parler de beaucoup de choses, plutôt lourdes en émotion et en possibilités de développement, mais se prend les pieds dans le tapis et ne raconte in fine pas grand-chose d’intéressant. Trop de thèmes, trop d’enjeux, trop de digressions, trop d’improvisation, trop de couches narratives… A tel point qu’on se demande ce que la cinéaste a voulu nous raconter dans « Sœurs ». Ce qui semble être peut-être un moyen de catharsis pour elle (et ses actrices?) devient pénible, confus et fastidieux pour le spectateur. Devoir de mémoire sur la colonisation algérienne et les maquisards, études de caractère sur les relations entre sœurs issues de l’immigration ou encore libération psychologique par l’art, ce mélange ne prend pas un seul instant. Les trois actrices ont beau, avec pas mal d’improvisation ressentie, donner du leur, cela ne fonctionne jamais.
Pourtant il y a de belles scènes grâce à leur prestation (celle de l’ascenseur à l’hôpital ou encore celle avec leur mère) mais toute la partie de la pièce de théâtre et celles des flashbacks sur le passé sont ratées et forcées. A plusieurs reprises, on se demande où Benguigui veut en venir et on perd le fil ainsi que la patience et on se désintéresse. Même la scène clin d’œil ou Maiwenn critique le processus de mise en scène théâtrale de sa sœur ainée (une catharsis que l’actrice réalisatrice use dans la majorité de sa filmographie) semble trop fabriqué et ne sonne pas juste. D’autant plus que même si elle le fait bien, on en a un peu marre de voir cette actrice pleurer sur les mêmes sujets. Alors on se rattache au jeu des actrices lorsqu’elles sont réunies et on se désole de cette réunion au sommet manquée et maladroite qui aboutit à un film insignifiant, pesant et pénible. Heureusement la dernière partie en Algérie où elles sont ensemble est (un peu) plus pertinente et intéressante que la première heure imbuvable.
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