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soniadidierkmurgia
1 178 abonnés
4 173 critiques
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4,0
Publiée le 5 mai 2024
« Cœur de lilas » d’Anatole Litvak est le huitième film tourné par Jean Gabin et sans doute son meilleur de la période d’avant sa rencontre avec Julien Duvivier (« Maria Chapdelaine » en 1934). Adapté d’une pièce éponyme de Charles-Henry Hirsch et de Tristan Bernard (1921), le film sous prétexte d’une intrigue policière voyant un jeune inspecteur (André Luguet) s’infiltrer dans le milieu de la prostitution parisien aux abords des fortifications encore présentes pour y mener une enquête criminelle, va déboucher sur un drame amoureux déchirant. Très imprégné de l’atmosphère du caf’conc, le film livre un portrait pittoresque très réussi d’un Paris des faubourgs miséreux où les estaminets se confondent le plus souvent avec maisons de passe. Le portrait aussi d’une faune poussant facilement la chansonnette tout en dansant la java ou la valse musette. Ainsi Jean Gabin et Fréhel chantent à la file « La môme caoutchouc » tout comme Fernandel et André Luguet entonnent « Ne te plains pas que la mariée soit trop belle ». Jean Gabin qui ne tient pas ici un premier rôle est visiblement encore « à polir » mais ses effets souvent trop appuyés laissent tout de même entrevoir tout ce qui nourrira son jeu dès « La Bandera ». Fernandel encore débutant à son quatrième film ne fait qu’une courte apparition restant pour l’instant une vedette de music-hall. Seul André Luguet ex-sociétaire de la Comédie Française fait montre d’un jeu parfaitement en place. Malgré ses imperfections initiales qui frisent la caricature dans l’introduction de l’intrigue criminelle, le film prend gentiment son rythme quand l’inspecteur entre en immersion dans l’auberge délabrée ou séjourne Lilas Couchoux dite « Cœur de Lilas », principal témoin du meurtre d’un directeur d’usine venu s’encanailler non loin de son lieu de travail. « Cœur de Lilas », prostituée taciturne dont Martousse (Jean Gabin) un gigolo aux petits bras est épris, est interprétée par Marcelle Romée qui constitue à coup sûr l’attraction principale du film. Son beau regard perdu dans le vague qui porte en lui des souffrances indicibles, témoin de blessures jamais refermées rappelle par instant celui de Marlène Dietrich avant la sophistication extrême, celle de « L’Ange bleu » ou de « Morocco ». Sa présence mutique et comme détachée du monde lui confère une présence hypnotique dans la toute première partie du film qui fait qu’Anatole Litvak bientôt parti faire carrière à Hollywood, concentrera toute son attention sur le personnage à qui le titre du film est dédié. spoiler: La seconde partie qui va voir la jeune femme entrevoir un bout de ciel bleu à travers l’amour sincère que lui porte le jeune inspecteur complètement sorti des rails de sa mission est empreinte d’allégresse avec un André Luguet particulièrement enjoué et une « Cœur de Lilas » que l’on voit tout d’abord sourire puis rire aux éclats.
Mais le malheur ne quitte jamais vraiment ceux auxquels il s’est attaché et les yeux de « Cœur de Lilas » vont à nouveau s’embrumer pour enfin retourner à leur fixité initiale . Le film très émouvant en partie grâce à la prestation habitée de Marcelle Romée seulement âgée de 29 ans et déjà sociétaire de la Comédie Française, prend toute sa valeur quand on sait que la jeune actrice promise à une grande carrière mais en proie à une très grave dépression mettra fin à ses jours seulement neuf mois après la sortie du film en sautant dans la Seine du pont de Chatou (le 3 décembre 1932). Dès lors les regards pénétrants et désespérés de « Cœur de Lilas » prennent toute leur triste et prémonitoire signification. Il est comme ça des films qui ont leur propre histoire enchâssée dans l’histoire qu’ils racontent. « Cœur de Lilas » d’Anatole Litvak avec Marcelle Romée est un de ceux-là.
Un film datant de 1932 qui souffre d'une mauvaise sonorisation et qui doit plus être plutôt vu comme un documentaire en l'absence d'un scénario établi. On y retrouve Gabin et Fernandel à leurs débuts, ce qui renforce l'intérêt du film.
Un joli drame policier, classique dans son scénario. On retiendra quelques beaux plans des halles de Paris, des environs de la porte de la Chapelle bien avant que le périphérique n'apparaisse, et d'une jolie guinguette de bords de Marne. On notera que la seule scène de bagarre n'est pas filmée, et nous n'avons droit qu'aux bruits qu'elle génère. Censure ou pudeur ou le réalisateur ne savait-il pas filmer ce type de scène. Quant à Fernandel, son rôle se limite à chanter une seule et unique chanson. Gabin a par contre un rôle plus important, un très bon second rôle. A voir par les amateurs du genre, ou de film d'époque
Mon amour du cinéma m'a fait remonter jusqu'en 1931 pour découvrir ce "coeur de lilas" qui nous plonge dans le Paris des bas fond de l'entre deux guerre. Le crime qui sert de point de départ au film n'est qu'un argument puisqu'on n'est pas sur à la fin de l'identité du coupable et qu'on ne sait rien des motivations. C'est plutot le pretexte à suivre la romance entre la troublante Marcelle Romée qui se suicidera l'année suivante à 28 ans et André Luguet. On y croise aussi Gabin, Frehel (bouffie par la drogue et l'alcool) et meme Fernandel dans un rôle de figuration. Un bon moment. 3 / 5
Magnifique film de litvack souvent critiqué ,mal veilli etc alors que ce film est un véritable petit bijoux de plus c'est son premier film . pour bien des exemples le film est grandiose le premier, on y retrouve un gabin très jeune avant la belle équipe ou pépé le moko mais déjà cette image de révolté en jeune truand parigot apache et dans un rôle de pourri qui lui va mieux que le comique troupier comme les gaietés de l'escadron de maurice tourneur fernandel et gabin y sont a leur début tous les deux poussant la chansonnette La môme est en caoutchouc pour gabin "Ne te plains pas que la mariée soit trop belle" pour fernandel et frehel pour dans la rue moment magique qui retranscrit un paris populaire totalement mort aujourd'hui . marcelle romée y joue son derniere role ,4 films seulement durant sa carrière elle se suicidera quelques mois plus tard quel gâchis une femme a la beauté envoûtante avec un regard sublime . seul bémol andré luguet en flic et a la fois mauvais garçon a du mal a nous attacher a son rôle un manque de charisme selon moi il y a des airs de belle équipe dans ce film musette coin a nogent ça a du inspiré duvivier pour la belle équipe. litvak moins de 30 ans a l'époque réalise un film avec des décors naturel rare a l'époque et un souci de la perfection rare ,les scenes du café avec les mauvais garçons lors de la chanson la mome caoutchouc est saisissante de réalisme ,les gueules des figurants sont incroyable,litvak voulait retranscrire a mon sens le paris populaire bistrot bougnat et c'est un exercice de style,tout l’opposé d'un mauvais garçon de jean boyer .la photo et les lumières sont tout juste grandiose un film a découvrir au plus vite.
Dommage que le film soit intégré avec tant de précision à la fois dans le temps et dans le lieu. Car aujourd'hui, toutes les provocations et tous les gags ont perdu de leur charme et aucun acteur ne pouvait encore porter le film, ni Fernandel ni Jean Gabin. A très mal vieilli.
Le Bibendum de Michelin apportait une touche amusante à la publicité de l'époque...La chanson "la môme caoutchouc" interprétée par Gabin et Frehel dans le film semble une réplique au Bibendum...La môme est en caoutchouc naturel dans la chanson, en Gutta-Percha, alors que le caoutchouc synthétique commençait à être utilisé en 1932....La chanson "Ne te plains pas que la mariée soit trop belle" interprétée par Fernandel vante également les formes rebondies....Alors que cœur des Lilas (Marcelle Romée) est élancée et plutôt plate...Marcelle Romée était surnommée la grande sauterelle verte et se suicidera après le film....
Les débuts de Litvak à la réalisation et de Gabin, très bon en mauvais garçon. Film toujours aussi typique des débuts des années 30 en France, ambiance, décors et chansons nous plongent dans un film plaisant mais pas marquant.
Dans la lignée des romans de l'erreur judiciaire, ce film policier et surtout d'amour fleure bon l'entre-deux-guerres. On y trouve l'ambiance du Paris des années folles, avec l'accordéon, les rixes dont les débits de boisson dont le théâtre régulier, les opérations des agents de la Sûreté, ... un pur régal. Le cadrage est lui-aussi un point fort du film : on le remarque, on l'apprécie, c'est magnifique et recherché. Les trois ou quatre parties musicales sont plaisantes voire savoureuses, bien que je n'en soit pas fan d'habitude. Seulement, l'histoire est bien molle. La pseudo-enquête ne vaut malheureusement pas un kopek, elle est clairement sans intérêt. Un seul rebondissement, à la fin, et encore, on est loin d'être sur le derrière. Mon sentiment final est pourtant très positif. J'espère que vous apprécierez autant que moi l'esthétique et le décorum de ce film.