Gagner des places de cinéma, c’est super ! C’est la première fois que ça m’arrive, je remercie Lecteurs.com et OCS pour cette double invitation et je ne veux pas laisser passer cette chance…
Hélas, quand je me renseigne auprès de mon cinéma le plus proche, celui où je vais habituellement, on me répond que Revenir, de Jessica Palud, ne sera pas programmé alors que cette même salle ne projette pas que des films commerciaux et se targue de diffuser des œuvres de qualité. La déception est immense mais je ne me décourage pas et j’ai trouvé, au sud de Valence, le Train-cinéma, à 45 km de chez moi, une salle qui passe ce film et nous y sommes allés hier soir, mon épouse et moi.
J’ajoute que je ne comprends pas qu’un film soutenu par la région Auvergne-Rhône-Alpes, tourné dans le beau département de la Drôme, ne soit pas obligatoirement projeté dans toutes les salles de la région. Tout ne tourne vraiment pas rond dans le monde du cinéma et, chaque semaine, d’excellentes œuvres disparaissent, faute de salles pour avoir le courage de les programmer.
Après cette mise au point, il faut que je parle de ce film adapté très (trop) librement de l’excellent roman de Serge Joncour : L’amour sans le faire. Je regrettais que le titre n’ait pas été conservé mais, en regardant ce film, vous comprendrez…
Le film est court (1 h 17) et c’est dommage car trop de passages du roman ont été gommés. Cela se passait en Limousin et nous voilà au pied du Vercors mais les images sont belles, la tension est bien entretenue avec un Niels Schneider (Thomas) excellent qui éclate une nouvelle fois à l’écran, un acteur que j’avais énormément apprécié dans Sympathie pour le diable. Adèle Exarchopoulos (Mona) lui donne la réplique et le jeune Roman qui joue le petit Alexandre est d’un naturel parfait.
Revenir est donc un bon film, intéressant, prenant, captivant, angoissant par moments, un film qui montre bien le désarroi profond d’un monde agricole poussé à bout. La politique agricole a forcé les agriculteurs à s’endetter pour soi-disant se moderniser. Ils ont oublié qu’ils étaient des paysans, terme noble s’il en est, mais une piste est évoquée avec les amis d’enfance de Thomas qui se sont lancés dans le bio et la vente directe, les circuits courts, tout ce qu’il faut à nouveau redécouvrir…