Une très belle idée que cette collaboration musicale entre Israéliens et Palestiniens, pour former un ensemble orchestral qui rappelle les productions (réelles) du West-Eastern Divan Orchestra, et qui fait chaud au coeur dans ses moments de partage autant qu'il attriste dans les disputes haineuses. Les rengaines ont la vie dure, et même si aucun de ces élèves n'a attaqué personnellement un de leur collègues, ils se détestent viscéralement comme si cela était le cas. Au professeur de musique de faire le travail d'éducation à l'ouverture d'esprit, de les forcer à se tendre la main, d'abord contre leur gré, puis de plus en plus facilement... On a été plus que conquis les trois-quarts du film, par le beau message véhiculé, par la magnifique interprétation des acteurs (Sabrina Amali et Daniel Donskoy, splendides) et par la musique enveloppante qui se compose au fur et à mesure du film, en vue d'un final époustouflant...qui n'aura pas lieu. On a été d'autant plus déçu par la fin qu'on le voulait, ce si beau concert plein d'humanisme et de partage, et on se cantonne à une scène mélo tirée par les cheveux, qui remet les compteurs à zéro (ils se détestent de nouveau comme au premier jour, retour à la case départ pour les mentalités, comme s'il n'y avait eu aucune évolution, aucun travail) et surtout qui nous donne un concert en demi-teinte, sans vraie morale. Ils jouent, certes, mais pas ensembles : bien sages et séparés par une vitre, ce qui empêche le vrai "risque" de la cohabitation (impossible de se mettre une bonne claque), et comme ils sont amenés à se séparer juste après, idem on amoindrit le côté moral de l'action (un aveu que l'union à long terme est un échec...). Clairement, cette fin nous a donné l'impression d'avoir enchainé les mauvais choix dans un but mélo, mais qui oublie le message principal du film. Dommage, car on l'aurait adoré, ce concert (certes prévisible, mais ô combien beau), et avec même une petite accolade des deux personnages principaux, on aurait fini de fondre.