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Olivier Barlet
299 abonnés
396 critiques
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4,0
Publiée le 13 décembre 2018
Un documentaire de deux heures en noir et blanc. Ce choix radical permet une impressionnante résonance du sujet. Sans doute parce que le noir et blanc est le sujet du film, les sbires du Ku Klux Klan sévissant encore dans le Sud raciste. (...) Dans ce contexte, Minervini choisit des personnages emblématiques de la vitalité et de la résistance à l’œuvre. (...) On n’oublie pas ces personnages magnifiques et l’on comprend le projet de Minervini de restaurer leur dignité aux personnes. Filtrant la lumière et renforçant le cadre, le noir et blanc fait de chaque plan un tableau. Il fragmente les visages, les corps, les intérieurs, les rues, partageant l’espace entre le clair et l’obscur. C’est à nous de recomposer l’image, de lui donner sens et cohérence, et donc de produire une pensée sur un réel hautement problématique, tant les personnes sont atteintes dans leur chair par le harcèlement subi, par eux ou leurs parents. (...) « Que ferez-vous quand le monde sera en feu ? » Scandé par un spiritual chanté par Lead Belly, ce titre, laissé en anglais et un peu indigeste pour un public francophone, a valeur d’incantation : que faire face aux puissances de l’ombre, dans ce monde à la limite de l’embrasement ? Poursuivre la résistance, coûte que coûte ! (lire l'intégralité de la critique d'Olivier Barlet sur les sites Africultures et Afrimages)
À Baton Rouge en Louisiane, à l'été 2017, le documentariste Roberto Minervini a mis ses pas dans ceux de quelques membres de la communauté afro-américaine traumatisée par la multiplication des crimes racistes et l'inaction de la police. La quarantaine, la langue bien pendue, Judy peine à maintenir à flots le bar dont elle a repris la direction et à s'occuper de sa mère, chassée de son appartement. Ronaldo , quatorze ans, et Titus, neuf ans, sont frères. Ils déambulent dans les rues en violation des consignes de prudence de leur mère. Krystal Muhammad est la présidente du "New Black Panther Party", une organisation paramilitaire qui prône l'usage de la violence pour lutter contre les discriminations dont les Noirs sont victimes.
Après avoir filmé les Blancs rednecks du Sud dans "The Other Side" (2015), le documentariste italien Roberto Minervini, installé au Texas depuis une dizaine d'années s'intéresse aux Noirs marginalisés. Il aurait pu écrire un pesant traité de sociologie. Il préfère un tableau impressionniste. La démarche frappe par sa modestie. On frise parfois l'ennui dans ses longs plans-séquences où la caméra suit ses personnages dans leurs déambulations et enregistre leurs discours logorrhéiques.
"What You Gonna Do When The World's On Fire?" est filmé dans un très beau noir et blanc. Le procédé donne au documentaire poésie et intemporalité. Il lui donne une qualité esthétique qui n'est pas forcément pertinente : Minervini veut-il esthétiser les réalités qu'il filme ? en adoucir la violence en les dépeignant avec poésie ?
La faiblesse de ce documentaire est moins dans ce qu'il montre que dans ce qu'il dit. Le propos est simple sinon simpliste : les Noirs sont, depuis toujours, les victimes d'une domination de race. Le ressassement victimaire semble être le seul discours que les protagonistes soient capables d'énoncer et d'entendre. Est-il légitime ? On veut le croire même si la caméra n'insiste pas sur les signes bien réelles de cette oppression. Est-il opérant ? On a plus de doute.
Le film dure plus de deux heures. C'est plus que de nécessaire. Avec trente minutes de moins, "What You Gonna Do When The World's On Fire?" n'aurait pas été moins efficace.
Sur des sujets toujours passionnants, le documentariste italien (mais vivant aux Etats-Unis) Roberto Minervini a l'art de rendre ennuyeux la plus grande partie des films qu'il réalise. Après "Le cœur battant" et "The other side", deux films sur des blancs tarés de la "Bible Belt", cette fois ci, c'est à la situation des noirs en Louisiane et dans le Mississippi qu'il s'attaque. Un film qui suit les assassinats de plusieurs noirs par des blancs, policiers ou membres du KKK. Un film en ... noir et blanc, à tous points de vue ! Le minimum que vous attendiez d'un documentaire, c'est qu'il éclaircisse certains points sur le sujet étudié, c'est que vous ressortiez de la salle en en sachant un peu plus qu'en y entrant. Avec Minervini, c'est plutôt raté ! Exemple : toute personne ne connaissant pas l'existence des tribus qui, à la Nouvelle-Orléans, défilent avec des costumes inspirés de ceux des indiens d'Amérique lors du mardi-gras aura vu dans le film des noirs se costumant en indiens mais ne saura toujours pas à quoi cela correspond. En plus, on a souvent l'impression, désagréable dans le cadre d'un documentaire, que les scènes qu'on voit ont fait l'objet d'une répétition, qu'elles sont jouées par les protagonistes et non improvisées. Dans ce film, les épisodes les plus marquants sont ceux consacrés au Nouveau Parti des Black Panthers pour l'autodéfense, un mouvement mené par Krystal Muhammad et qui se bat pour obtenir que justice soit faite après les crimes. En plus, lorsqu'une de leur manifestation se termine par un clash avec la police et par des arrestations, on est sûr, pour une fois, qu'il ne s'agit pas d'une scène répétée, puis jouée !
C'est un film qui fait franchement peur. On se dit qu'on vit dans une période moderne mais les ravages du passé ne cessent d'influencer le présent et le plus souvent d'une manière négative. C'est malheureusement le cas dans tous les pays du monde. Il est très difficile d'abroger cet état d'esprit.
Hallucinant que des nos jours le racisme soit si fort, extrêmement violent et sans conséquences pour les agresseurs. À mon goût le film est un peu lent et long, pas super fan de la mise en scène.
Une claque ! De par son sujet, mais surtout son image ... ! Chaque plan est une incroyable photographie. Mon seul regret est de l'avoir rattrapé en VOD et de ne pas l'avoir vu en salles... Sublime