Mon compte
    La Ballade de Buster Scruggs
    Note moyenne
    3,6
    2555 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur La Ballade de Buster Scruggs ?

    156 critiques spectateurs

    5
    15 critiques
    4
    49 critiques
    3
    55 critiques
    2
    19 critiques
    1
    11 critiques
    0
    7 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Alexandra Carzo-Turchetto
    Alexandra Carzo-Turchetto

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 août 2022
    Excellent moment, les frères Coen poursuivent leur ode à l' Ouest américain tout en poésie, fantaisie cruauté,
    Totalement conquise
    Nicolas S.
    Nicolas S.

    97 abonnés 1 550 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2022
    Dès le premier plan, les frères Coen nous happent dans leur western chorale. On comprend rapidement qu'il faudra compter avec l'absurde et des touches amères.


    Ce qui fait que le film nous prend souvent par surprise. Il ne met pas forcément de gants pour frapper le spectateur. Et c'est tant mieux parce qu'on ressent des choses, on n'est pas simplement passif devant l'écran.


    Les frères Coen jouent ici avec les clichés des westerns. On rencontrera donc le chercheur d'or, le cowboy, le croque-mort, etc ...


    Si, comme dans tous films chorale, les histoires sont inégales, elles sont cependant intéressantes et bénéficient presques toutes de bons acteurs. Je pense notamment à Tom Waits, particulièrement touchant en chercheur d'or. Harry Melling aussi est extraordinaire en homme-tronc.


    Côté réalisation, c'est du tout bon aussi : les plans sont beaux, la photographie également. On a parfois même des effets spéciaux utilisés à bon escient (le gag de la poussière sur le cowboy par exemple).


    Netflix prouve une nouvelle fois que s'il faut chercher des films audacieux, c'est malheureusement vers lui qu'il faut se tourner aujourd'hui.
    Norbert Sautelles
    Norbert Sautelles

    7 abonnés 548 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mai 2022
    Quelle surprise ! Le dernier film des frères Coen ensemble est leur premier film avec de l'émotion, avec des personnages émouvants, avec des personnages qui suscite de l'émotion.
    Trois segments sont marquants dans cet ensemble, qui est une suite de courts métrages westerniens: celui avec l'homme tronc et Liam Neeson, celui avec le convoi de caravanes vers l'Oregon et le dernier dans la diligence avec les chasseurs de primes.
    Le lien commun de ces courts-métrages est l'ironie chère aux frères Coen, mais pas nécessairement basée sur des personnages laids, veules, stupides, primaires comme tous leurs autres films.
    Le segment avec l'homme tronc et le spectacle ambulant est poignant, avec aucun dialogue (hormis le discours de Harry Melling de représentation en représentation, et le passage au bordel - de peu d'intérêt -). Liam Neeson y montre qu'il est un grand acteur. Le segment avec Zoe Kazan et Bill Heck est le plus réussi, car le plus riche, avec malheureusement une conclusion poignante et ironique.
    Le premier segment est sympathique, avec son cowboy chantant et sa touche western spaghetti. Celui avec James Franco (en hommage à Sergio Leone pour une part) et celui avec Tom Waits est le plus ironique pour le premier et le plus documentaire pour le second (où nous apprenons les techniques de prospection de l'or). Le dernier segment avec les personnages dans la diligence est le plus théâtral et presque fantastique, grande réussite aussi, surchargé de dialogues qui font mouche et même avec des chansons: chacun des cinq personnages dispose d'un long monologue qui est pour chacun jubilatoire à sa manière; d'ailleurs ils ne suscitent pas l'empathie du spectateur, mais le brio de l'exercice de style saute au yeux du spectateur.
    Bien vu et belle réussite pour ce film où l'on n'attendait pas les frères Coen. Ils finissent leur duo en beauté et arrivent pour la première fois à réaliser quelque chose d'émouvant avec de beaux personnages.
    Uchroniqueur
    Uchroniqueur

    162 abonnés 2 376 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 février 2022
    "La Ballade de Buster Scruggs" western à "sketches" américain écrit et réalisé par les frères Coen, sorti en 2018.
    6 contes se déroulant dans l'univers des pionniers qui partent s'installer vers les frontières de l'ouest.
    Un film généreux dans sa durée, avec une magnifique esthétique. Belle photo, paysages grandioses, cadrages splendide. Très bonne écriture du scénario et des dialogues et une réalisation de très grande qualité. 6 contes de plus en plus cruels.
    Le premier nous emporte et nous met bien dans le film, avec chansons et humour.
    Un film de très haute qualité avec Tim Blake Nelson, Tom Waits (le musicien), Zoe Kazan et aussi Tyne Daly (qui joue Lacey dans la série Cagney et Lacey).
    Très bon et beau film.
    Raw Moon Show
    Raw Moon Show

    139 abonnés 832 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 août 2023
    La dernière image ? Forcément ce moment de flottement. Le personnage campé par Liam Neeson vient de jeter une grosse pierre dans la rivière en contrebas et croise en revenant le regard de son ex poule aux oeufs d'or... Il en sourit gêné. Moment d'une force extraordinaire.

    Les frères Coen sont justement à mes yeux de plus en plus forts. Il y a ici un souffle, une hauteur de vue, une fantastique osmose entre la forme (sublime travail sur l'image, le son, le cadre, le rythme, le jeu des acteurs) et le fonds, le message à délivrer. Or, s'agissant de message, l'esprit de cette ballade de Buster Scruggs dépasse le cadre du film à sketches censé rendre hommage aux westerns de toutes époques, c'est un recueil de fables. Il était une fable dans l'Ouest, voilà le titre rêvé de ce morceau d'anthologie "en 6 coups". Procédons fable par fable...



    La ballade de Buster Scruggs

    Ce petit chef d'oeuvre ramassé sur l'essentiel n'atteint pas des sommets que dans le traitement de l'image, dans le rythme, dans l'interprétation... Il va puiser ses racines dans les tréfonds de ce qu'on a adoré du genre... Le duel. Le moment de vérité où s'éprouve l'immortalité. L'invincibilité. Mais la règle est la même pour tous les hommes. Un jour ou l'autre, vous tombez sur plus fort que vous, au poker, au chant... Il y a d'ailleurs dans cette première fable quelque chose de profond qui raconte les temps immémoriaux qui virent naître la Folk de ces histoires vécues, racontées dans les saloons de ces villes champignons. des morceaux de bravoure rapportés et qui devinrent des ballades. L'âme des Etats-Unis s'y reflète à coup sûr comme s'y contemplent en pensée autant de paysages flamboyants où il ne pleut jamais.

    Par ici, un petit gringalet bavard peut vous clouer le bec en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Pas besoin de compter". Buster Scruggs semble se nourrir du respect qu'on lui manque en permanence lorsqu'on écorche son nom ou son surnom. "Je suis un pied tendre ? Vous allez voir ce que vous allez voir". Mais lorsqu'un joueur d'harmonica sorti de nulle part, lui fait baisser sa garde à coups de flatteries. vante ses immenses qualités, il ne voit pas venir le danger... Comme dans Le lièvre et la Tortue, Buster Scruggs s'enivre de ses victoires récentes, passées. Il est ce lièvre qui vient de faire un trop long somme. Qui s'est cru trop fort. Il ne faut jamais se reposer sur ses lauriers... D'ailleurs son adversaire tire pendant la réponse de Buster Scruggs juste après avoir lâché "Veux-tu que je compte". Il est ce renard faisant lâcher au Corbeau Scruggs son fromage, son statut, dont il s'empare. Mais n'est-ce pas la loi du Poker ? savoir cacher son jeu jusqu'à dernier moment ? La rapidité avec laquelle le duel accouche d'un vainqueur est d'ailleurs un clin d'oeil génial aux interminables préliminaires des scènes finales chez Sergio Leone.

    Moralité ? Méfiez-vous des apparences. Qui est fort, qui est faible ? Le viril ou l'asperge ? Le taiseux ou le bavard ? Le dépravé ou le vertueux ? Et surtout sachez rester humble en toutes circonstances, gardez l'oeil ouvert (et le bon).



    Près d'Algodones

    L'harmonica de la fin du premier volet fait idéalement le lien avec le début de cette seconde fable. Le début rappelle de ce fait étrangement la séquence inaugurale d'Il était une fois dans l'Ouest dans une petite gare perdue au milieu de nulle part. Il est ici question d'une banque. Là encore le travail sur l'image et celui sur le son sont prodigieux.

    L'on prolonge habilement la morale de la première fable. "Ne sous-estimez jamais votre adversaire" nous murmure le conteur. Ce petit banquier sans défense n'est pas celui que vous croyez. Il a l'air normal dans son petit costume mais c'est en fait un cinglé complet. Il est ce David psychotique débordant d'idées et de ressources (les armes dissimulées sous le comptoir, les récipients en cuivre pour dévier les balles...) pour abattre Goliath.

    Et méfiez-vous car la justice par ici, en ces temps reculés, se donne sans prévenir, sans réfléchir, sans vérifier. Elle est aussi expéditive que le coup de feu parti sans prévenir de la première fable. Personne ne prendra le temps d'analyser, de comprendre. Le personnage principal est rapidement dépassé.

    La fable dit aussi merveilleusement que ce qui est une chance aujourd'hui peut précipiter votre perte demain. Exemple avec ce cheval, ce fidèle compagnon complètement amorphe. Dans la scène inaugurale il ne moufte pas quand les coups de feu pleuvent autour du puits. Un canasson sous anxiolytique. Même chose lors de la pendaison expédiée sous l'arbre du jugement... Mais cette fois, son apathie, sa mollesse devient une aubaine, une chance inouïe pour son cavalier. qui peut ainsi s'en sortir miraculeusement. Mais évidemment, dès qu'il s'agit de décamper face à la patrouille lancée aux trousses d'un voleur de bétail, on devine que la chance est devenue malédiction. D'abord confié à la justice par le petit banquier (et donc épargné) puis sauvé par l'arrivée impromptue des Comanches, il bénéficie d'un troisième coup du destin avec le gardien de troupeau en apparence plein de bonnes intentions à son égard... Mais la fable rappelle brutalement, avec ironie, qu'il ne faut pas trop "tirer sur la corde", ne pas trop compter sur sa chance... Chacun a un intérêt à faire ce qu'il fait. Le gardien de bétail n'est peut-être pas le sauveur qu'on imaginait. C'est alors que le destin revient cruellement frapper à la porte du supplicié.

    Je fais ici une parenthèse sur tout le segment de la première pendaison qui aurait fait l'objet d'un épisode probablement extraordinaire chez Alfred Hitchcock présente (je repense à l'épisode avec le serpent ou celui avec le pistolet chargé entre les mains d'un enfant... une idée étirée de façon géniale pour un suspense étouffant).

    S'agissant de la placidité du héros, ce dernier m'a étrangement rappelé The Barber, l'homme qui n'était pas là. C'est le sentiment qui domine : le destin se charge de tout et lui est balloté, sans réaction. Il est spectateur. Il n'anticipe rien. Dans ce deuxième volet, on est d'ailleurs encore chez Sergio Leone et l'on pense à ces pendaisons avortées de justesse dans Le bon, la brute et le truand... Touco en mauvaise posture et rêvant d'une intervention divine... Ne compter que sur les autres... Est-ce bien raisonnable ? Ici le personnage est peut-être tellement sûr de s'en sortir une fois de plus (n'adresse-t-il pas un génial "Première fois ?" à son voisin de planche de salut ?) qu'il a le temps de plonger dans le regard d'une jeune femme dans la foule et d'y projeter des aventures charnelles pour après-demain...

    Moralité ? La chance va et vient... Le destin est imprévisible. Il revient toujours frapper au moment le plus improbable. Soyez sûr de vos forces (bien choisir sa monture) avant de jouer avec le feu. Evaluez bien vos risques.



    Ticket repas

    Cette fable est celle qui m'a le plus emballé. Je crois n'avoir jamais trouvé Liam Neeson aussi génial. Il est phénoménal. Qu'il parle, qu'il reste silencieux, il peut chanter éméché au coin du feu, observer avec gourmandise, sourire avec roublardise, il est immense... Le sourire d'un affairiste. D'un producteur de ciné ? D'un capitaliste en tout cas.

    Car ici des tréfonds de l'âme humaine remonte un message philosophique, métaphysique, d'une puissance rare. L'hiver est là, peu généreuse est la terre. Le froid s'installe et les petites gens parties chercher fortune à l'entrée des mines du bout du monde, attendent le divertissement du vendredi soir. Comme nous devant Sébastien c'est fou. Aujourd'hui la télévision. Hier le cinéma, avant-hier le théâtre. Etre au spectacle. Un spectacle qui remue l'âme au rythme des vers de Shakespeare ou de passages bibliques. Un spectacle sacré qui nourrit les âmes. leur permet de s'évader, se rassurer en découvrant cet homme tronc, sans âge, qui souffre à leur place, invoque les Dieux, les réenracine dans la grande Histoire. Il est ce qu'est chaque artiste, la catharsis des douleurs humaines, il est le Christ qui doit mourir pour les hommes, pour les libérer de leur peines immenses.

    Mais le génie ne paye plus comme avant... Il faut bien apporter à l'exploitant ce dont il a besoin. De l'alcool, des filles de joie, de quoi nourrir ses chevaux et remplir son ventre. Parenthèse : j'adore ce moment dans la maison close où l'acteur toujours sur scène se retrouve dans une chambre dos tourné à la scène / au lit. Il n'est alors plus le spectacle que pour moi qui regarde le film. Vertigineux.

    Cet homme tronc sur scène est un irremplaçable comédien. Il n'y en pas deux comme lui... Or tout ce que raconte cette fable c'est que le capitalisme vient aussi détruire ce que fut le spectacle, l'Art, ce qu'il avait de sanctuarisé. Un beau jour, la loi du marché s'en mêle, vous mettez en concurrence Louis Jouvet et un vulgaire poulet... Derrière cette démonstration, il est aisé de voir la machine en route (le poulet est une calculette vivante) qui va remplacer l'homme pour des raisons purement mercantiles, à la recherche de la rentabilité. On y perd l'imperfection sacrée de l'homme pour des recettes garanties sur le papier. D'ailleurs ce remplacement de Hamlet par un numéro de cirque fait aussi penser de nos jours à la toute puissance sur le petit écran des jeux, des divertissements qui abêtissent au lieu de donner à réfléchir (Oubliés l'incarnation, la culture, le fonds)... La culture du chiffre est partout.

    La séquence finale est fantastique, elle pose les prémisses de ce qui se prépare on l'imagine... L'acteur génial (métaphoriquement cet albatros dont les ailes invisibles permettent à son prochain de rêver, de comprendre le monde) devra puiser dans ses ressources à la recherche de l'idée pour trouver un moyen de s'évader (mais comment fera-t-il ?) ou celui de se débarrasser de son concurrent, un poulet de malheur. A coup de dents ? L'expression sur les visages des deux protagonistes lorsque Liam Neeson revient vers la caravane après avoir jeté d'un pont une pierre faisant à peu près le poids de son compagnon de route (qui serait évidemment incapable de nager) est un moment d'anthologie. Inoubliable. D'une intolérable cruauté. Personnellement je m'attendais à ce que Liam Neeson glisse et disparaisse dans les eaux glacées de la rivière laissant derrière lui les deux rivaux face à face dans cette caravane de l'horreur.

    Je décèle pour finir dans cette histoire un regard passionnant sur la tendance actuelle de l'Homme occidental à se renier, à accorder plus d'importance à la protection de la vie animale (ses chats, ses chiens, protéger toutes les espèces... ) qu'à son prochain qui continue à mourir de faim ici et là sur la planète.

    Moralité ? Ne mettez pas du mercantile partout. N'oubliez surtout jamais qui nous sommes. Chaque homme est une parcelle de l'humanité. "A part of the world". Oubliez cela et vous faites entrer le loup dans la bergerie. Nous pourrions bien dès lors un jour y laisser notre âme...



    Gorge dorée

    Par ici, la nature est toute puissante. Elle nous précède. Les décors sont soudain plus familiers. C'est la campagne printanière et hospitalière de La petite maison dans la prairie. Sauf qu'il n'y a pas de maison par ici. Un orpailleur inspiré, avec assez d'expérience pour provoquer le destin, pense avoir repéré le filon de rêve. Il est vieux mais il a tout son temps. Il a l'air colérique mais il est méthodique. Il parle au ciel, à Monsieur Pépite à la nuit tombée comme un original, mais il a parfaitement les pieds sur terre, Il sait où il va, il sait ce qu'il fait. Pour réussir dans son entreprise, seul le temps, l'observation, la pratique, en un mot l'expérience fera toute la différence. L'homme sait aussi qu'il est peu de choses. Il a des valeurs, il respecte l'oiseau lorsqu'il ne lui subtilise qu'un oeuf en le remerciant.

    Chaque trou fait écho à celui qu'on lui fera et qui ne lui touchera "rien d'important" pour reprendre ses mots. Faisant écho à l'or qu'il convoite. Seule chose importante à ses yeux.

    Et de convoitise, il est évidemment question ici. Toute cette passion, cette science, cette énergie, ce courage, investis dans cette entreprise individuelle se trouvent menacés par un blanc bec qui n'a aucune notion de ce que c'est que la passion d'une vie, un sacerdoce. Il espère bien profiter de l'aubaine et du fruit de travail de l'orpailleur mais c'est mal connaître le vieil l'homme, la connaissance intime de son propre corps. Le jeune avorton va faire les frais de son inexpérience de la vie...

    La fosse étant évidemment le tombeau rêvé pour l'impudent, l'homme trop léger, pas assez scrupuleux... C'est aussi le repaire de la bête, du fauve prêt à tout pour protéger son bien, ses petits, son or ! Le jeune puceau n'a évidemment aucune chance de s'en sortir. Car s'il y a une vertu que possède le vieil homme outre une volonté, une détermination hors normes, c'est la patience... Comme il sait le faire pour attendre le bon moment, la fameuse pépite d'une taille suffisante à ses yeux. Un monstre de patience.

    Moralité ? On n'apprend pas au vieux singe, qui plus est un moine soldat, à faire la grimace...



    La fille qui fut sonnée

    La plus longue fable, la plus construite, autour de personnages sacrément écrits, de leurs histoires personnelles. C'est le souffle des transhumances qui passe sur ces caravanes traversant les Etats-Unis d'un bout à l'autre. Passionnant morceau d'histoire. La jeune femme veut sauver son honneur et respecter l'engagement de son margoulin de frère.

    Billy va vouloir trouver une solution, muni des intentions les plus louables. Mais Billy a le coeur tendre, des valeurs nobles, il est touchant et ne sait pas se montrer impitoyable lorsqu'il doit abattre le chien... Problème. le chien deviendra le grain de sable à l'origine du drame final.

    Même sentence lorsqu'Arthur si taiseux d'ordinaire va à l'essentiel en expliquant sans détour à la jeune femme ce qui l'attend si les indiens venaient à prendre le dessus lors de l'attaque. Il ne se doute pas un instant que ses intentions (là encore nobles) auront des conséquence désastreuses.

    Parenthèse sur Arthur : On imagine tellement John Wayne dans ce rôle... Hommage ?

    Evidemment, lorsqu'il revient accompagné du chien, il ne sait pas ce qu'il doit dire à Billy... Billy croira-t-il à son histoire ? Arthur ne voyant pas (dans l'esprit de Billy) d'un si mauvais oeil la mort de la jeune femme dès lors qu'elle permet in fine à son acolyte de rester à ses côtés...

    Moralité : L'enfer est décidément pavé des meilleures intentions.



    Les restes mortels

    La plus cauchemardesque des fables. Dante est passé par là. Je pense au Septième sceau ou à Jules Berry dans Les visiteurs du soir... Terriblement métaphorique, Ces deux chasseurs de primes peuvent rappeler des émissaires de Lucifer. Ils sont là face à trois personnages qui semblent avoir quelques crimes sur la conscience sur le chemin vers le purgatoire (Fort Morgan) : le trappeur évoque une relation avec une femme qui s'est curieusement volatilisée, il considère les hommes comme des animaux. Des furets. Or il est trappeur, tout est dit... La veuve qui s'ignore et semble ne pas vouloir évoquer la mort de son mari, elle en parle au passé puis au présent, a probablement quelque chose à cacher. Enfin le joueur de Poker français qui évoque le jeu, son vice, des dettes de jeu qui sait envers Cipolsky ? Tous trois sont potentiellement des cibles pour les 2 faucheurs de vie assis en face et qui attendent peut-être le bon moment pou les estourbir au détour d'une ballade distrayante (Ballad for the fallen ?).

    Ce qui explique que tous les éléments de la fable (la ville de Fort Morgan, l'hôtel, le cocher qui ne s'arrête jamais à la nuit tombée) rappellent furieusement des histoires horrifiques où le Diable (un cavalier sans tête ?) vient se glisser dans vos draps pour vous ôter subrepticement la vie. Faustien, Freudien. Effrayant.

    Moralité ? Mieux vaut avoir la conscience tranquille quand vient le jour ou plutôt le soir du jugement dernier...
    ned123
    ned123

    161 abonnés 1 702 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2021
    J'ai vu un film... à sketch, de qualité inégale... 6 sketchs cruels, durs et tous très bien filmés et bien castés... Mais de qualité inégale... Je n'ai par exemple pas du tout aimé le dernier... Et le premier m'a paru prometteur mais décevant au final... Mais, c'est formidablement bien filmé...
    Jeune Ras
    Jeune Ras

    9 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 décembre 2021
    Singulier, drôle, humaniste. Divers contes racontés de manière subtile et décalé. Pas le meilleur des frères Cohen mais comme à leur habitude du grand cinéma.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mai 2024
    « La ballade de Buster Scruggs », le 19ème film des frères Coen devait à l’origine être une série qui s’est transformée rapidement en film à sketches. Malheureusement sa production par Netflix lui a pour le moment interdit toute sortie en salles et en vidéo. On peut sincèrement s’interroger sur cette démarche de la plate-forme qui propose des budgets confortables à des réalisateurs prestigieux comme les frères Coen ou Martin Scorsese (« The Irishman ») pour ensuite les priver de la projection en salles qui reste encore le meilleur support pour une première diffusion au public. Espérons que cette stratégie dont on perçoit bien la visée ne fera pas école.
    « La ballade de Buster Scruggs » est en réalité le titre du premier sketch. Un livre illustré d’époque s’ouvre devant le spectateur, précédé de sa feuille transparente destinée à préserver les couleurs de l’illustration qui sera dans le film celle qui clôt chacune des petites histoires que nous content les frères Coen, réalisant après « True Grit » (2010) leur second western. Si on retrouve avec plaisir la verve créatrice et iconoclaste des deux frères, celle-ci est ici mise au service d’une description minutieuse et démystificatrice de chacune des légendes de l’Ouest qui ne néglige pas les clins d’œil à certains films légendaires du genre.
    L’as de la gâchette tout d’abord qui tel Jesse James, Billy The Kid, Wyatt Earp, Tom Horn ou Wild Bill Hickok passe toute sa vie avec sa photo barrée d’un « Wanted dead or alive » placardée sur toutes les portes de saloon mais aussi avec une cible sur la poitrine que tous les ambitieux rêvent d’épingler à leur veste pour entrer dans cette grande roue infernale de la mort violente et gratuite. Buster Scruggs haut comme trop pommes à genoux, incarné par Tim Blake Nelson c’est Dustin Hoffman qui cinquante ans plus tôt faisait de même dans « Little Big Man » d’Arthur Penn. Le sketch très drôle est aussi un hommage aux cartoons nonsensiques de Tex Avery.
    « Près d’Algodones » avec James Franco en condamné qui n’arrive pas à mourir, brocarde la justice expéditive qui régnait dans un Ouest où il valait mieux savoir se défendre. Tropisme qui conduira à la toute-puissance de la NRA (National Rifle Association) dont on connaît l’influence néfaste sur le comportement social aux Etats-Unis.
    « Ticket Repas » avec Liam Neeson en « bonimenteur taiseux » qui se contente d’exposer un jeune infirme (sans bras, ni jambes) récitant à des spectateurs médusés des vers de Shakespeare, pourrait faire penser une fois encore à « Little Big Man » ou à tous les autres westerns utilisant la figure sympathique de l’escroc cherchant à vendre ses élixirs frelatés. Mais la mine patibulaire de Liam Neeson et le visage déchirant d’Harry Melling ainsi que la fin tragique marquent assurément de la part des frères Coen un hommage au fameux « Freaks » (1932) de Tod Browning.
    « Gorge Dorée » nous transporte dans les prémices de la ruée vers l’or avec un Tom Waits barbu et dépenaillé qui pour son retour à l’écran se met dans la peau d’un lointain cousin de Walter Huston dans « Le trésor de la Sierra Madre » (John Huston en 1948). Ce sketch à dimension écologique rappelle les ravages de l’exploitation minière par contraste avec la splendeur de la vallée encore vierge avant que le vieux chercheur d’or ne vienne la souiller de ses forages artisanaux.
    « La fille qui fut sonnée » dont la durée est la plus longue, emprunte le mythe des longs convois de côlons qui cherchaient toujours plus à l’Ouest, l’Eden promis par ce si vaste pays. Une jeune femme (Zoe Kazan, petite fille du réalisateur Elia Kazan) en paiera le prix fort qui après avoir entrevu l’amour et le confort d’un foyer aura le tort de s’écarter du convoi.
    Enfin « Les restes mortels », sorte de « Boule de suif » sauce western qui prolonge le mythe de la diligence qui ne conduit pas toujours à la destination attendue.
    Film référentiel qui balaie de manière drolatique mais aussi parfois tragique tout un pan de l’histoire des États-Unis qui ont dû se construire sur le mensonge transformé en légende pour tenter de gommer de l’inconscient collectif, le massacre de la population autochtone, « La ballade de Buster Scruggs » est assurément un très bon cru des deux frères qui aidés de leur chef opérateur Bruno Delbonnel se sont comme toujours évertués à livrer une esthétique complètement immersive.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    108 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 août 2021
    Mis en ligne sur la plateforme Netflix en 2018, ce film à sketches signé des frères Coen est un ensemble de six contes prenant pour cadre la conquête de l’ouest américain. Après deux premiers segments d’ouverture très drôles, le film offre quatre sections plus cruelles, réflexions sur la fragilité de nos existences, dont certaines peuvent laisser un goût d’inachevé. Malgré ces chapitres plus faibles, les frères Coen rendent ici un hommage appuyé au western et aux films de cow-boys, dans une mise en scène très maîtrisée qui joue avec malice sur leurs codes. Des décors naturels superbes et un vrai plaisir de découvrir des gueules d’acteurs plus ou moins connues sketches après sketches (Tim Blake Nelson, James Franco, Liam Neeson, Harry Melling, Tom Waits, Zoe Kazan, Tyne Daly, Chelcie Ross).
    Juanito B
    Juanito B

    10 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 26 juillet 2021
    6 histoires. 1 très drôle 2 sympas 1 moyenne et 2 nulles... hum bien pour faire la sieste. Bcp de blabla pour parfois pas grand chose.
    Pierre C.
    Pierre C.

    15 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 avril 2021
    Encore un film séparé en séquences indépendantes, ici comme une mini série de 6 épisodes.
    6 histoires bien différentes, traitant de 6 situations propre à l'univers des westerns. Toutes sont très bien faites visuellement et bien jouées. Mais toutes les enchaîner est très long, et la diversité du niveau scenaristique nous fait croire que ce sont 6 scénaristes différents qui ont travailles sur le film.
    La première bien humoristique et bien western 4/5 . La seconde tout aussi sympa 4/5 . La troisième, histoire de spectacle ambulant d'handicapé, même si il y Liam Neeson, c'est très long, très inintéressante et répétitif 2/5 . Histoire d'un chercheur d'or dans des paysages somptueux 5/5. Histoire de pionniers allant dans l'ouest, interminable avec environ zéro personnage charismatique 2,5/5. Voyage en diligence 2/5.
    Un tout mitigé, film qui traite de tous les sujets agréables de l'ouest mais pas toujours de façon entraînante..
    manuher
    manuher

    4 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 avril 2021
    Les films des frères Cohen sont souvent soit drôles et un peu loufoques soit très grave et sérieux, ambiance lourde, donc souvent ennuyeux. Ici on a les 2 pour le prix d'un 1. Les 2 premiers assurent question humour, le reste est d'un ennui assez déconcertant. C'est dommage. Il reste de beaux paysages, une musique qui ne m'a pas marqué alors qu'elle est souvent bien choisie.
    Bref passé les 2 premiers contes, n'espérez pas l'extase, et ni même un scénario logique et digne des frères Cohen !
    Starwealther
    Starwealther

    78 abonnés 1 231 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 7 avril 2021
    Les frères Coen décident de sortir leur dernier film sur Netflix, bonne idée pour avoir plus de liberté moins de contraintes avec Hollywood. Ce western se compose de 6 parties chacune racontant un conte du Far West. Les deux premiers contes sont vraiment drôles, j'ai vraiment beaucoup aimé, vraiment du très bon Coen à la "Ladykillers". Le 4ème conte est agréable, Tom Waits en chercheur d'or joue très bien. Seulement ça n'est pas suffisant car les 3 autres contes ne sont pas intéressants.Franchement dommage, s'il faisait un film entier aussi comique que les 2 premiers épisodes ça aurait pu être génial. Décevant
    kibruk
    kibruk

    150 abonnés 2 582 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 24 mars 2021
    "La ballade de Buster Scruggs" a été pour moi une déception notable. Ce film à sketchs est composé de six segments aux tonalités variées formant une sorte d’anthologie du western. Si les deux premiers sont rigolos sans être bouleversants, le troisième est assez déstabilisant et on se demande bien où les frères Coen veulent nous conduire. Les choses se compliquent encore avec le quatrième et son histoire de chasseur d’or sans intérêt, pour rebondir un peu dans celle du convoi et s’achever dans un sixième et dernier segment soporifique. Autant dire que ce film n’est pas à la hauteur des attentes qu’on pouvait avoir en voyant qui l’a réalisé.
    Tom
    Tom

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 mars 2021
    Quelle déception ! Investir un tel budget dans le casting, les costumes et les décors pour raconter quoi ? Le premier segment spoiler: n'est qu'une pseudo-parodie de Lucky Luke
    . Au passage, c'est le seul récit où apparaît le personnage éponyme, d'où mon irrésistible envie de crier au scandale de la publicité mensongère. Tous les autres récits laissent un goût amer d'inachevé. Aucun lien entre les histoires, pas de morale, humour très limité. Le quatrième récit, que beaucoup de gens semblent apprécier, celui avec Tom Waits spoiler: en chercheur d'or
    , expose un dénouement basé sur spoiler: une invraissemblance scénaristique qui n'aurait jamais dû passer l'épreuve de la mise en scène
    . Le troisième et le cinquième sont tragiques. Ce sont les segments qui relèvent un peu le niveau, mais les dénouements sont à chaque fois expédiés et les épilogues manquent. L'épisode le plus abouti est le cinquième, pour moi. Les personnages ont une profondeur presque satisfaisante, pour une fois, mais spoiler: une happy end aurait tellement mieux équilibré l'ensemble
    . Le deuxième récit est tellement attendu et ne tire son épingle du jeu que par la présence de Franco, perdu dans cette production de faible envergure suite à ses déboires avec Hollywood. Le sixième et dernier épisode, je ne sais même pas quoi en dire. Je me demande si les Coen ont essayé de nous faire peur, s'ils parodiaient un genre de western thriller glauque ou si l'épisode constitue le pilote d'une nouvelle série qui va se charger de développer la suite de l'histoire. En tout cas, à mon sens, c'est l'épisode le plus pauvre de l'ensemble. Il ne se passe rien. Ah si ! spoiler: Des voyageurs se livrent les uns aux autres dans le chariot qui les emmène. Tellement mal ficelé qu'à leur arrivée ils ne récupèrent même pas leurs bagages, ces derniers restant sur le toit du chariot qui repart en sens inverse.
    Capillotractation ou erreur scénaristique, allez leur demander ! Zéro intérêt !
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top