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FaRem
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3,0
Publiée le 12 mai 2020
Quatre ans après "Some Kind of Hate", son premier long-métrage qui était moyen, et après avoir réalisé un segment dans "Holidays", Adam Egypt Mortimer revient avec un film qui pousse loin le concept de l'ami imaginaire. Luke avait un ami imaginaire appelé Daniel quand il était petit et ça ne s'était pas bien passé. De nombreuses années plus tard, Luke a du mal à faire face à ses problèmes du quotidien et libère Daniel qui reprend une place importante dans sa vie. Ce dernier est une personne à part entière, mais on peut également le voir comme la face cachée de Luke puisqu'il le pousse à faire tout ce dont il n'aurait jamais le courage de faire. D'abord, c'est cool, mais cela devient très vite inquiétant. Ce qui est intéressant avec ce film, c'est qu'il joue sur plusieurs tableaux en évoquant la santé mentale du personnage principal. On peut le voir de manière réaliste avec simplement Luke qui a des problèmes ou de façon plus irrationnelle avec sa présence qui vient lui gâcher la vie. La relation entre les deux est intense et fonctionne bien au même titre que le film d'ailleurs. L'ambiance est pas mal, c'est visuellement très sympa et ça colle bien au milieu de l'art dans lequel se déroule l'histoire et certaines scènes sont marquantes. Avec une telle scène d'ouverture, le film aurait pu être encore plus violence et le réalisateur aurait pu pousser le vice de Daniel encore plus loin, mais c'est un détail... Patrick Schwarzenegger est d'ailleurs très convaincant dans la peau de Daniel, il m'a agréablement surpris. Au final, cette adaptation du roman de Brian DeLeeuw "In This Way I Was Saved" donne un drame horrifique qui fonctionne assez bien.
Jeune étudiant troublé, Luke décide de ressortir son ami imaginaire du placard, Daniel, qui l’avait épaulé durant son enfance. Daniel va rapidement booster la confiance de Luke et l’aider au quotidien… avant de se montrer pour le moins inquiétant ! Intrigué par le titre aussi simple qu’efficace, et l’affiche étrange, je ne savais pourtant qu’attendre de ce qui s’annonçait comme un thriller psychologique lambda. D’autant que les deux acteurs principaux sont des « fils de ». Patrick Schwarzenegger, aîné d’Arnold, et Miles Robbins, enfant de Tim Robbins et Susan Sarandon ! Bien que la promo soit suffisamment honnête pour ne pas s’appuyer sur ces deux noms (ça aurait pu donner une affiche très cynique !). A l’arrivée, « Daniel Isn’t Real » est une bien jolie surprise. Adam Egypt Mortimer livre une mise en scène soignée, qui sait exploiter ses décors et poser une ambiance anxiogène. Il s’appuie en outre sur un excellent sound design, et une BO électronique oppressante de Clark. Côté scénario, ça commence plutôt bien, avec une histoire d’ami imaginaire qui louche vers la schizophrénie, voire le surnaturel. S’en suit un volet central avec un léger coup de mou. Puis une dernière demi-heure qui lâche complètement les chevaux, pour mon grand plaisir ! Avec des séquences horrifiques bien barrées, des effets spéciaux très bons (malgré un budget que j’imagine limité), et une intrigue qui plonge allègrement dans le fantastique. Quant aux acteurs, s’ils ne sont pas toujours les plus subtils, nos « fils de » livrent une prestation plus qu’honnête. « Daniel Isn’t Real » est donc un film d’horreur qui vaut le coup d’œil.
L’impression d’avoir déjà vu 100 fois ce genre de film sur la schizophrénie, et hormis le fait de basculer dans des effets physiques et un horizon fantastico-abstrait il ne pose aucun réel enjeu, on s’ennuie, malheureusement, car pour ce qui est de la mise en scène ou du design sonore il y a de belles tentatives. Du potentiel, pour si peu de fascination…
Le film n'est pas dénué d'intérêt et vaut parfaitement d'être vu, notamment pour Miles Robins entre autre choses, mais je lui reproche ce qui m'a un peu géné dans Us: le thème du double (ici alter égo) est superficiellement traité, utilisé comme prétexte à une intrigue horrifique qui n'approfondit pas son sujet, et c'est dommage. Sans cela on assiste à un ensemble de séquences bien faites bien jouées mais classiques, restent les maquillages qui donnent une petite touche lovecraftienne à un film manquant justement d'une mythologie.
Un film honnête, bien construit, à la croisée des chemins entre le thriller, le film d'horreur et le film fantastique. Un film sur la question enfantine de l'ami imaginaire, sur la question adulte du dédoublement de personnalité, et sur le lien qui peut exister entre les deux. Sujets intéressants, servi par une mise en scène astucieuse, une esthétique intéressante et un suspense prenant.