La pièce de Shakespeare, loin d'être la plus connue du dramaturge, n'a finalement été adaptée que peu de fois au cinéma. Outre trois versions muettes réalisées entre 1908 et 1913, elle est a été portée à l'écran en 1950 par David Bradley, précédant de peu l'adaptation de Joseph L. Mankiewicz. En 1970, une nouvelle adaptation fut proposée par Stuart Burge dans laquelle, étrangement, Charlton Heston reprend exactement le même rôle (celui de Marc Antoine) qu'il occupait vingt ans auparavant. Cette dernière version est inédite en France.
Joseph L. Mankiewicz souhaitait dès le début mettre en scène un film qui collait au plus près de l'oeuvre de William Shakespeare. Il opta donc pour le respect des conventions théâtrales, refusant par exemple de montrer les batailles mais laissant aux comédiens le soin de les décrire, ce qui déconcerta beaucoup le public de l'époque, alors habitué à la vogue des péplums des années cinquante et leurs reconstitutions fastueuses; dont Quo Vadis (1953) et Ben-Hur (1959) représentent la quintessence du genre.
Cité à l'Oscar du Meilleur film, de la Meilleure musique, du Meilleur acteur pour Marlon Brando et de la Meilleure photographie, Jules César remporta l'Oscar de la Meilleure direction artistique-Meilleur décors.
Auteur de la bande originale de Jules César, Miklós Rózsa est l'un des grands noms de la musique au cinéma. En 1951, il composa celle de Quo Vadis, mais aussi celles de Ben-Hur en 1959 et du Roi des rois de Nicholas Ray en 1961. Dans un registre très différent, on lui doit également des musiques de classiques et chefs-d'oeuvres du 7e Art, parmi lesquels Quand la ville dort, Les Contrebandiers de Moonfleet, Le Temps d'aimer et le temps de mourir Le Temps d'aimer et le temps de mourir, Le Cid...
Déjà précédé d'une élogieuse réputation sur prestations théâtrales à Broadway à la fin des années 40, Marlon Brando est révélé au cinéma grâce au rôle bouleversant d'un soldat paraplégique avec C'étaient des hommes de Fred Zinnemann. Mais c'est surtout son interprétation du brutal Stanley Kowalski dans Un tramway nommé désir d'Elia Kazan qui le révèle, et lui vaut au passage la première de ses six citations à l'Oscar. Un rôle qu'il avait en outre déjà incarné sur les planches dans la pièce de Tennessee Williams. En 1952, il tourne à nouveau sous la direction du cinéaste d'origine arménienne dans Viva Zapata !. Avec Jules César, il remporte sa troisième citation à l'Oscar en moins de trois ans !
Acteur shakespearien par excellence, John Gielgud incarne le personnage de Cassius dans le film. Un rôle qu'il connait bien, pour l'avoir déjà interprété dans la pièce en 1950. Dans la nouvelle adaptation de la pièce en 1970, signée par Stuart Burge, il incarnera Jules césar lui-même, tandis que le rôle de Cassius sera tenu par Richard Johnson.