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Benjamin A
711 abonnés
1 922 critiques
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4,5
Publiée le 20 mai 2017
Avec Jules César, Joseph L. Mankiewicz signe sa douzième réalisation et il n'a déjà plus grand-chose à prouver après avoir obtenu divers succès et oscars majeurs (mise en scène, scénario et film), notamment avec Eve et Chaînes Conjugales. Ici il adapte la pièce de Shakespeare, nous emmenant directement lors du règne de Jules César alors qu'il était déjà "dictateur" de Rome et surtout contesté par des sénateurs qui projettent de l'assassiner.
Mankiewicz met très vite en place le contexte de l'histoire avec un César accueilli en héros à Rome et surtout des sénateurs qui commencent à le considérer comme une menace pour la capitale de l'Italie. Il met en place une atmosphère de soupçons et de complots rendu compliqués tant César est populaire, mais aussi aveuglé par cette foule ainsi que la haute estime qu'il a de lui-même. Mankiewicz présente assez vite les personnages qui prendront peu à peu une place importante dans le récit, que ce soit le sénateur Cassius qui va devenir le cerveau du complot, le noble Brutus qui se voit tiraillé entre l'estime qu'il a pour César et le fait que ce dernier ne rend pas service à Rome ou encore Marc-Antoine qui lui prendra de plus en plus d'importance dans le récit.
Là où le film est génial, c'est dans la façon dont Mankiewicz orchestre son récit et maîtrise toutes les facettes de ce drame Shakespearien. Il aborde tous les thèmes chers au dramaturge anglais allant de la folie des hommes (ici la soif du pouvoir et l'accession au plein-pouvoir) et de la tragédie qui s'ensuit au mauvais présage comme en témoignent les paroles du devin à César en début de film. Mais Mankiewicz profite de ce péplum pour aborder bien d'autres thèmes tels que la manipulation des foules avec une population qui est d'abord aux pieds de César puis, suite à sa mort, prêt à faire de n'importe quel orateur son sauveur et à lui construite une statue, tout en insultant César. C'est notamment à travers l'hallucinant discours de Brutus suite à la mort de César qui sera suivi par celui ironique mais ô combien génial et hypnotisant de Marc-Antoine qui lui aussi est capable de retourner l'opinion de cette foule, qu'il montre cela. Mankiewicz donne de la profondeur et de la consistance aux personnages et enjeux mais sans lourdeur, en rendant son oeuvre passionnante de bout en bout.
Sa mise en scène est volontairement très théâtrale et c'est un choix adéquat vu sa maîtrise et la qualité d'écriture, que ce soit pour le scénario, les personnages ou les dialogues qui sonnent toujours très juste et qui rythment le film. La caméra de Mankiewicz est toujours fluide, il use notamment de plans sur les visages pour mieux cerner le caractère des personnages. Son utilisation des contrastes du noir et blanc est aussi très bonne tandis que son oeuvre bénéficie d'une très belle reconstitution qui va bien avec cette photographie. Marlon Brando est magnétique à souhait, d'abord discret, il se fait de plus en plus présent lorsqu'on avance dans le récit. En face de lui, James Mason prouve à nouveau quel brillant acteur il était en livrant une composition juste et sobre où il retranscrit son dilemme moral entre son amitié pour César et son amour de Rome.
Une relecture théâtrale de Shakespeare qui s'avère aussi passionnante que brillante, que ce soit par ses thèmes abordés, sa mise en scène, ses interprétations ou encore son écriture.
C'est un euphémisme de dire que cette histoire là m'intéresse. Mais dès les premières minutes, je me vois confronté à une double déception. Premièrement, le film ressemble plus à du théâtre filmé qu'à un objet cinématographique, et le plus surprenant, c'est de voir que c'est le très doué Joseph L. Mankiewicz qui se trouve derrière la caméra. Le problème n'est pas tant de voir un film très classique, mais surtout sur écrit et beaucoup trop long pour ce qu'il raconte. "Jules César" n'a pas de point de vue, et donc assez sidérant d'ennui, mais comporte tout de même deux grands moments de cinéma inoubliables: le discours de Brutus (James Mason) aux citoyens romains, et celui encore plus impressionnant de Marc Antoine (Marlon Brando) à cette même foule. En bref, un quart d'heure de vrai cinéma noyé au milieu de répliques shakespeariennes assommantes.
Mankiewicz ne signe pas son film le plus inspiré quand il adapte Shakespeare mais la beauté des dialogues et le talent des acteurs font du film un très beau moment de cinéma. Dans le rôle de Brutus, James Mason est tout simplement génial.
Un vrai chef d’œuvre que cette adaptation de la pièce de Shakespeare, la direction des acteurs est excellente, avec une mention spéciale pour l'oraison funèbre de César prononcé par Marc Antoine, alias Marlon Brando.
Adaptation plutôt réussie de la pièce de William Shakespeare, Julius Caesar est un péplum se laissant suivre sans déplaisir mais auquel il manque un certain éclat. Un film très théâtral dans l’ensemble, servi par une réalisation tout en sobriété mais très efficace. Les dialogues sont superbes et parfaitement récités par les acteurs. Et là le verbe « réciter » prend tout son sens hélas, les acteurs sont remarquables mais s’expriment de manière trop théâtrale, trop maniérée pour être authentiques. Cependant on pourra noter quelques scènes fortes, comme le monologue de Marc Antoine à la tribune mais ce « théâtre filmé » ne constitue en soi qu’une succession de dialogues, certes bien écrits mais pas palpitants à chaque instant et le tout manque clairement d’ambition tant les différentes thématiques telles la vie politique, l’hypocrisie et l’ambition humaine démesurée auraient pu bénéficier de plus d’approfondissement. Dommage ça commencait pourtant très bien.
Assez fade. Un péplum sans vraiment d'âme, assez terne. C'est adapté d'une pièce de Shakespeare, et la mise en scène a vraiment du mal à s'en éloigner. On a vraiment l'impression que le film n'arrive pas à sortir du carcan du théâtre. Les acteurs ont beau être charismatiques ça ne suffit pas à faire oublier un scénario sans grand rebondissements, peut être plus adapté au théâtre justement, avec ses lois très précises (avec ses trois unités). Pas très intéressant et surtout assez plat. Pour le moment c'est le film de ce réalisateur que j'aime le moins.
Si le début est vraiment excellent, par début j'entends la première partie qui dure une heure trente, jusqu'à la fin du speech de Antoine, la partie plus guerrière j'ai trouvé ça moins pertinent. Mais la première partie est simplement excellente, de la mise en scène, la tension qui monte, les dialogues, on sent que Shakespeare est passé par là (même si je ne connais pas le degré de fidélité à ce niveau là), il y a tout ce qui est excellent chez Shakespeare, les mauvais présages, spectres, ce côté tragédie, folie des hommes… C'est aussi un film sur la rhétorique et la manipulation des foules. Bref je pense que c'est un très bon film d'une heure trente et un film juste bon de 2 heures.
Comme à son habitude Mankiewicz theatralise beaucoup trop son film tout comme "Soudain l'été dernier" qui d'ailleurs avait été très mal accueilli par l'auteur du livre : Tenessee Williams. Roland Barthes dans le chapitre qu'il consacre à ce film dans son oeuvre "Mythologies" editions du seuil 1957 décrit bien les caractères sémiotiques excessifs présents dans le film ; film qui aurait mieux fait de s'appeler "Brutus" car il dépeint plus la vie, les faits, et la mort de celui ci que l'existence historique de César.
Une des plus belles adaptation d'une oeuvre de Shakespeare que j'ai vue. Un texte absolument grandiose et interprété par des acteurs fabuleux. En plus des qualités d'écriture, la mise en scène de Mankiewicz est parfaite, des mouvements de caméra, des superbes plans avec un contraste et un travail sur les ombres et lumières splendides. Du grand cinéma.
Decu par la 1ere 1/2 heure trop blabla mais ensuite la classe de Brando et Mason rattrappe carrement le reste mais je suis pas trop peplum aussi faut dire.
Un témoignage plutôt humble des énormes destructions & du danger - sinon de l'hypocrisie - des guerres de religion qui causèrent la chute de la civilisation occidentale romaine : César, isolé, est pris dans un absurde labyrinthe kafkaien tandis que l'on refuse l'essentiel aux siens...
Quand le plus grand génie du théâtre se penche sur un sujet historique passionant, ça donne une pièce brillante. Et l'adaptation ciné est à la hauteur. Le traitement est sobre, avec un noir et blanc très esthétique : d'un point de vue spectacle pur, c'est forcément très limité, mais l'intensité de l'interprétation et des dialogues atteignent un niveau rarement atteint dans le cinéma. Meilleure adaptation de Shakespeare au ciné, pour moi.
Une magistrale adaptation de la pièce de Shakespeare. L'ensemble est d'une très grande beauté, que ce soit par le mise en scène toujours aussi inspiré d'un grand maitre d'Hollywood, ou par son interprétation des plus impressionnantes, notamment James Mason, John Gielgud, qui crèvent ici littéralement l'écran. Les dialogues sont quant à eux tellement époustouflants que chaque mot prononcé dans la bouche des acteurs devient presque un moment d'anthologie. De plus, les personnages sont plus que fascinants, et ne font que renforcer cette impression de superbe que l'on a lorsque s'achève ce film assez exceptionnel. Un monument!
Une transposition de l'oeuvre de Shakespeare à l'écran et ça se voit car on a l'impression d'assister à une pièce de théâtre. L'ensemble est vraiment classe et on a surtout le droit à une confrontation entre 2 grands acteurs: Brando et Mason.