Oui oui oui ! Je dis oui, un grand oui et un grand merci à Mélina Matsoukas et son équipe pour la réalisation de ce BEAU film ! Cette version contempo-urbaine de "Bonnie & Clyde" est tout simplement un pure régal de divertissement tant sur le plan visuel que sur plan auditif, la synthèse parfaite pour une belle oeuvre tenue avec brio en grande partie grâce à ce duo des plus efficace à l'écran mené par Daniel Kaluuya et Jodie Turner-Smith (elle est tout simplement magnifique) qui s'apprivoisent l'un et l'autre de manière sauvage puis logique pour finir par s'aimer profondément en révélant une belle histoire d'amour attachante. Nos deux protagonistes se retrouvent unis par un événement tragique qui nous donne envie de les aider dans leur quête de liberté, bien qu'on comprenne d'emblée que l'on aura à faire à une tragédie, l'espoir nous nourrit tout au long du visionnage. Les plans sont super maitrisés, l'esthétique super léchée, il y a une sorte d'éloge de la lenteur dans ce film avec ces longs plans panoramiques bercées par ces voix off qui révèlent toute la beauté de cette région des USA et quand on mêle ceci à cette bande originale aux petits oignons c'est purement jouissif. Maintenant il faut parler de toute cette dimension post esclavagiste mise en corrélation par les violences policières, ce qui est le point d'entrée de ce film. Etant moi même noir j'y suis particulièrement sensible, mais Mélina Matsoukas amène ceci d'une manière très dégagée et humaniste à mon goût, ce qui rend ce film et son histoire encore plus touchante pour toute personne dotée d'un minimum d'humanité et de bon sens. Les échanges entre les deux principaux protagonistes nous donnent de délicieux dialogues dont on prend plaisir à se délecter, un grand bravo à la scénariste Lena Waithe. Queen & Slim est un film beau, censé, et intelligent qui mérite d'être vu car il traite d'un sujet qui, qu'on le veuille ou non, nous concerne tous. Et c'est bien aussi les histoires d'amour non-mielleuses.
Un vrai bon premier film qui pose les jalons d'un cinéma engagé dont les images parlent d'elles-mêmes, grâce à une photographie remarquable au sein d'une cavale pour la justice qui se transforme en un road trip quasi politique.
Au départ, on pense à une poursuite impitoyable qui se mue pour devenir une histoire d'amour entre deux êtres à priori mal assortis. Mais bien évidemment, l'arrière-plan va rapidement prendre l'ascendant sur les destins contrariés de Queen et Slim (Jodie Turner-Smith et Daniel Kaluuya, merveilleux). Ce n'est pas que leur idylle ne présente pas d'intérêt, il est même touchant de justesse. Mais ce qui fascine dans le film de Melina Matsoukas, c'est l'état des lieux sidérant qu'il dresse de son pays. Le sang tapisse encore les murs d'une Amérique cloîtrée dans la violence systémique. Queen & Slim part du proche, du quotidien (les contrôles de police) pour élargir le cadre au clivage social entre noirs et blancs, et nous rappeler sa longue Histoire : l'esclavagisme, les champs de cotons, Martin Luther King, Malcolm X, ...Une Histoire de la haine contre laquelle vont se cogner et rebondir les personnages principaux. Loin de caricaturer, le film fait de ses âmes perdues les symboles d'une cause qui les dépasse. À mesure que le film avance, les avis ou comportements n'iront pas dans le même sens, en prenant parfois des tournures dramatiques. Avec la plus grande simplicité, le script rend compte du cercle vicieux d'une colère qui a eu tout le temps de devenir incontrôlable face à la surdité de l'appareil politique. Queen et Slim n'ont plus de visages, ils sont à la fois tout le monde et personne, et leur fuite devient accessoire en comparaison de ce que la légende veut en faire. C'est là une autre tragédie que Melina Matsoukas met en valeur : qu'est ce qu'on en fait de ce mythe contemporain ? Un imprimé sur le t-shirt, un graffiti pour orner les murs des quartiers, une réécriture du type Bonnie & Clyde ? S'il doit effacer la beauté d'un amour qui s'est construit au beau milieu de la fureur et de la détresse, alors à quoi bon ? Quoiqu'il en soit, Queen & Slim rejoindront la liste des glorieux fugitifs ayant arpenté les chemins d'une Amérique en guerre perpétuelle contre elle-même.
Ce film est une bonne claque en pleine tête. Le genre de film quand on sort de la salle on est énervé et c pas forcément une mauvaise chose. On suit c deux amants en pleine cavale après de la légitime défense. Et c'est tout simplement magique ce petit périple.
C'est un magnifique film vraiment super le casting est excellent le duo d'acteur est sublime c'est un film extrêmement touchant à regarder absolument ça vaut le coup super bien interprété
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1,5
Publiée le 25 juillet 2020
J'avais hâte de regarder ce film parce que je pensais qu'il avait le potentiel d'être un agent de changement dans le récit des Noirs et des relations avec les forces de l'ordre. Cela a terriblement échoué. J'ai été déçu qu'en fin de compte le spectateur se retrouve avec l'image de deux corps noirs ensanglantés (tous deux non armés) abattus par un barrage de policiers blancs. Sans entrer dans les détails. Je vais donner ce que je pense aurait pu être une intrigue plus puissante : Queen est un avocat de la défense. Au lieu de le lancer dans une course irréaliste avec la police, j'ai pensé que peut-être que cette équipe de production aurait donné à ce personnage l'occasion d'utiliser sa capacité intellectuelle en tant qu'avocat de la défense devant un tribunal pour combattre et gagner l'accusation de meurtre. Queen et Slim étant vivants et libres à la fin de ce film par opposition à mort serait finalement une victoire cinématographique pour les Noirs. Mais Hollywood sera toujours Hollywood et pour donner le feu vert aux productions qui tentent de traiter des relations raciales en particulier entre les Noirs et les forces de l'ordre il y aura toujours un compromis. Queen & Slim est un excellent exemple du compromis...
Bouleversant, c est le premier mot qui me vient à l esprit à la sortie de la scène ce. Je ne sais pas ce qui est le plus tragique entre le fait qu il y a sur vrais dans cette histoire et le fait qu il n y ait pas eu de promotion pour ce film.
J aimerais que la bêtise humaine n est jamais existé mais à l évidence l humain est fait de bêtise tellement grosses qu il espère qu en se les racontant, en se les souvenant il puisse continuer à tracer son chemin comme si de rien n était.
Non, le devoir de mémoire n excusé par tout. Pourquoi n y a t il pas de mémorial pour tout ces noirs et hispaniques tués au nom de leur couleur ? Pourquoi ce sont ces mêmes victimes qui ont pourtant donnent la maison blanche à ce dernier des hypocrites ?
Bouleversant je vous le disais et je n ai pas finis d y penser.
Tragédie moderne sur la forme d'un road-movie sur fond de tensions raciales, "Queen & Slim" séduit surtout pour son histoire d'amour! Interprété par un excellent duo d'acteurs (Turner-Smith bourrée de charisme!) bénéficiant de dialogues très joliment écrits et d'une réalisation inventive et travaillée, le film est une véritable réussite! Esthétiquement séduisant et très maîtrisé, capable de dompter son message dénonciateur sans les facilités usuelles et surtout sans sacrifier l'émotion de sa trame dramatique, c'est une vraie belle découverte qui mérite davantage de reconnaissance!
Film qui débute bien et qui est intéressant par moment mais qui tombe trop souvent dans le cliché. Très long par moment et la fin n'aide pas le film a se faire apprécier
Le rendez-vous Tinder le plus long de l'Histoire, peu se finissent aussi mal et peu sont autant synonymes d'incandescence amoureuse. A travers cette épopée sentimentale et surtout politique qui entraîne nos deux utilisateurs de site de rencontres du Nord au Sud des Etats-Unis la réalisatrice dresse un portrait de la condition noire-américaine en rappelant son passé tout en regardant son avenir avec une envie qui parfois verse dans la démonstration. La grande question qui traverse le film est de savoir quoi penser d'une société où à force de bavures la défiance et la vengeance remporte l'adhésion de ses concitoyens plutôt que le respect de la loi, sinon qu'elle est malade.
Démarrant au quart de tour avec toutes les questions du comment et du pourquoi qui nous traverseront l'esprit, on aura vite fait d'y voir clair et de trouver des solutions radicales pour que finalement l'histoire prenne une toute autre direction afin de nous brouiller l'esprit et nous amener vers cette cavalcade peu crédible. Alors certes les ripoux existent et le racisme aussi mais ce qui sauve un scénario prévisible jusqu'à la fin, qui, pour cette dernière, nous arrachera quelques larmes, c'est peut-être cette histoire d'amour qui nous ramènera à nos sentiments profonds. Car la majeure partie des dialogues sont d'une pauvreté affligeante et ennuyeuse en dehors des déclarations amoureuses d'une rare justesse que nous partageront les protagonistes et auxquelles on éprouvera une empathie bouleversante sur le tarmac. Le trait est bcp trop lourdement appuyé quant à l'idée d'en faire des héros et ce jusqu'à en être risible. Pour moi, ce n'était que du cinéma sans parti pris aucun et uniquement dans un but de divertissement culturel car il ne faudrait pas créer une polémique face à un scénario au final bien trop léger