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DCofthe56
4 abonnés
29 critiques
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3,5
Publiée le 18 juillet 2022
J'ai trouvé ce film intéressant et réussi sur tous les aspects : l'histoire, la mise en scène et la réalisation sont talentueuses et émouvantes. Elles parviennent à immerger le spectateur. Des scènes et certains personnages sont cependant stéréotypés. D'une part, la vie fantasmée d'une jeune universitaire ne me touche pas particulièrement. J'aurais été plus touché si le scénario avait traité les relations entre les personnages de manière plus approfondie que fantasmée et écourtée par des métaphores (la baignade avec sa mère, le bain dans la piscine). L'utilisation de métaphores marque peut-être de la pudeur de la part de la réalisatrice sur ses propres sentiments. Pourquoi pas. D'autre part, le discours est pour moi un peu bien-pensant (le gentil enseignant, le cadre d'entreprise à la dérive). Néanmoins, ce petit manichéisme démontre les réelles divergences socio-culturelles de notre société. par exemple, bien qu'il traite de sujets sociaux et d'idéologie sociale, il n'y a que des cadres supérieurs ou des artistes dans la famille du personnages. Finalement, le film réussit à faire le portrait d'une génération, de la passation d'une génération à l'autre, avec leurs paradoxes, réussites et échecs respectifs, liant l'intime et l'idéologie, le personnel et le collectif. Le personnage principal est croqué avec un mélange d'humour et de tendresse. Vraiment original.
Pour son premier long-métrage qu'elle a également écrit, Judith Davis se met en scène en incarnant une jeune femme qui souhaite continuer son combat politique et qui est désespérée par le monde dans lequel elle vit, car il n'est plus fait pour les gens comme elle. "Tout ce qu'il me reste de la révolution" est un film où ça gueule et râle beaucoup avant que l'histoire ne s'apaise un peu à l'image d'Angèle. Je pensais voir une comédie légère qui prend beaucoup de recul sur l'histoire pour s'amuser de la situation qui a certains égards peut ressembler à ce que nous vivons, mais c'est un film très barbant qui n'est jamais drôle et qui met en avant des personnages peu attachants qui passent leur temps à se plaindre. C'est peut-être ça que les gens ont trouvé drôle. Va savoir... De plus, l'histoire est très mal construite avec ce pseudo combat, cette romance et ces retrouvailles mère-fille. Si la base de l'histoire n'est pas mauvaise, le traitement est décevant, ce qui donne quelque chose de plat et superficiel. Je ne dis pas que c'est mauvais, mais ce n'était pas un film fait pour moi et je n'ai pas du tout accroché. J'ai trouvé ça ennuyeux et assez agaçant.
Un film engagé , actuel , à l’humour décoiffant , avec des tirades cinglantes , dynamiques... Un rythme parfois un peu trop soutenu d’ailleurs , à la tel point qu’on n’arrive pas toujours à suivre les propos..... On se lasse au fur et à mesure et finalement le film tire en longueur ....dommage....
oui, mais encore...D'un vide quasi absolu, aucune réflexion politique, aucune réflexion sociale, de vagues caricatures ennuyeuses. Au mieux, on pourrait dire qu'il s'agit des états d'âmes psy d'une fille élevée par des parents vaguement bobos et abandonnée par sa mère. Mais, même ça est superficiel... Navrant
Pour son premier film en tant que réalisatrice, Judith Davis nous emporte dans un tourbillon plein d'énergie sur les grandes questions sociétales que l'on peut choisir de se poser - c'est un des propos qu'elle assène au spectateur - plutôt que de chercher à coller à tout prix au peloton du libéralisme et de l'abandon de son libre-arbitre. Issue du TgStan - il y a plus mauvaise école - la réalisatrice reste très (trop ?) théâtrale parfois et se place également au premier plan comme personnage principal, un poil caricatural certes, mais joué avec un entrain et une sensibilité remarquables. Mêlant humour et harangue politique, le propos ne craint pas de s'aventurer sur les grandes questions familiales, la fidélité aux idéaux de jeunesse et aborde avec finesse le thème de la quête de l'amour. Finale en "grand bain" qui, si j'ai bien compris, n'est pas la noyade des idéaux mais le début d'une grande histoire. Bonne bande originale.
Angèle a eu des parents communistes, et l’héritage semble dur à porter pour vivre au quotidien la violence générée par ce monde néolibéral autoritaire. Elle ne veut pas faire de petits arrangements comme sa sœur avec les valeurs de ce monde ; elle croie aux valeurs de gauches dévoyées par ceux qui s’en revendiquent. Chiante comme une gosse bougonne qui nous saoule avec ses sempiternelles « Pourquoi ? » ; elle incarne en fait tous les renoncements de tout un chacun qui en s’adaptant au mieux au système pour en tirer le plus grand profit personnel refuse de voir plus grand, plus ambitieux, plus collectif… plus utopique. Voilà un film qui surfe sur la vague très actuelle que les néolibéraux font passer pour des chimères ; les utopies réalistes. Ecrit et tourné à l’automne 2017 ; ce film est un écho aux mouvements sociaux actuels. Une comédie enlevée terriblement d’actualité et surtout terriblement politique qui en rappelle d’autres : « 8 fois debout » ; « Le nom des gens » ; « Discount » ;… Avec ses maladresses de premier film ; Judith Davis, qui joue aussi Angèle, nous embarque dans 1h30 tout feu tout flamme parsemé de séquences déjà d’anthologie et de quelques répliques chocs sur la démocratie et autres valeurs dévoyées par nos dirigeants. A voir absolument et surtout à préférer aux comédies françaises bien lourdaudes qui elles trustent les premières places du box-office. tout-un-cinema.blogspot.com
« Tout ce qu’il me reste de la révolution » de Judith Davis (dont c’est loin d’être le premier long métrage) mérite absolument d’être vu ! Un couple engagé mais déçu par mai 68, l’arrivée de Mitterrand au pouvoir en 1981, les conséquences de la chute du mur de Berlin en 1991 et les privatisons faites par Lionel Jospin … vit finalement séparé : le père reste à Paris en bon « bobo » prêtant main à toutes les associations nationales ou locales à visée humanitaire, et la mère qui vit une autre vie en Ardèche. Ce couple à 2 filles : Noutka (prénom emprunté aux indiens) qui n’a pas suivi la voie de ses parents et s’est marié à un commercial qui sous l’emprise de l’alcool ira même jusqu’à dire « Je ne suis pas un nazi, je gère du cash, de plus en plus de cash » et Angèle interprétée par la scénariste- réalisatrice qui s’est fâchée avec sa mère qui a « retourné sa veste » mais n’arrive pas à mettre en pratique les opinions qui ont bercées ses parents et est sans cesse en révolte. Révolte (« Je veux inventer des choses pour changer le monde ») dont la rencontre fortuite avec un instituteur atypique (Malik Zidi), adepte du « principe de réalité », va venir malgré nombre de réticences entamer les convictions ! Le film est parfaitement mené et bien rythmé avec une bande son de qualité (scène sur la danse des sauvages de Rameau) et bon nombre de passages fort drôles comme les scènes du « collectif ». Un film qui sort de l’ordinaire et montre la difficulté d’avoir des opinions dans le monde tel qu’il est devenu !
Je ne doute pas de la sincérité et de l’investissement de sa réalisatrice/actrice principale mais malheureusement ce film a provoqué chez moi une réaction un peu épidermique. J’ai trouvé le propos un peu agaçant, bien pensant avec ce je ne sais quoi de naïve utopie gauchissante relative au militantisme, un peu consternant, interrogeant et dénonçant à la masse et sans finesse le système actuel. De la même façon, j’ai trouvé les membres de cette famille peu aimable, parfois insupportables et pathétiques. Seul le prof et la copine sont des personnages attachants. Idem pour les membres du « groupe politique » avec certaines discussions entre eux amusantes. Cependant, l’humour est assez maladroit et un peu gros sabot, parfois même malaisant et trop appuyé. J’ai parfois souri mais pas davantage. L’histoire familiale et les retrouvailles mère fille auraient pu être intéressante mais ce n’est à mon sens pas suffisamment traité et approfondi, sans parole. Une certaine émotion finit par surgir sur la fin mais malheureusement, cela ne parvient pas à sauver le film de son climat lourdingue et maladroitement dénonciateur,.
Quelle belle surprise que ce « Tout ce qu'il me reste de la révolution » ! Elle prouve au moins deux choses. Primo, il n’est pas indispensable de disposer de grands moyens pour produire un grand film : un bon scénario et de bons comédiens suffisent. Surtout, un bon scénario. Secundo, on peut aborder les sujets les plus graves avec grâce et légèreté, comme nous le prouve la scénariste Judith Davis, qui est aussi réalisatrice et comédienne principale (quel talent !).
La thématique du film est riche. Il y est question, entre autres, des luttes idéalistes des années 60-70, du difficile militantisme d’aujourd’hui, de parentalité, d’amour et d’amitié. Mais un thème ressort encore davantage : le monde du travail, vu comme précaire ou comme aliénant. « Je me suis beaucoup intéressée à la question du travail, dit d’ailleurs la cinéaste. Le management, l’obsession de la rentabilité et le modèle de l’entreprise sont en train de contaminer toutes les sphères de l’activité humaine, même les lieux de culture ou l’hôpital… Le travail est malade et tout le monde en souffre, comme tous mes personnages. »
Mais on ne se prend pas pour autant la tête. On rit beaucoup, surtout au début. Puis à la fin, on est ému aux larmes. « Tout ce qu'il me reste de la révolution » est une comédie politique pleine d'humour et d'amour. Un petit bijou, qui fait du bien !
Un peu fourre-tout, un peu réaliste, un peu absurde, le film ressemble plus à une succession de tableaux inégaux qu’à une véritable argumentation cohérente. La famille est elle compatible avec l’engagement, à quoi doit servir l’école, faut-il se résigner ou continuer à lutter, comment vivre avec ses idées... L’héroïne doute, s’interroge sur tout mais ne reste pas dans son coin. Et c’est cette envie de partager l’expérience que suit le spectateur. Tout n’est pas dans les dialogues, les slogans dans les rues font aussi partie prenante du spectacle. Certes, le film est brouillon comme peuvent l’être les discussions du Collectif, ce qui rebutera certains spectateurs. Mais le film révèlera son intelligence vers la fin. Certains critiqueront des erreurs de montage (pendant le collectif), ou de cadrage : je pardonne ces erreurs de forme, le fond l’emportant. Tout le monde n’a pas la chance de voir un film non formaté, avec des comédiens inconnus du grand public. Et je me prend à siffloter un air du film à la sortie du ciné.
Angèle se bat pour ses convictions et ses idéaux. Mais nous vivons dans une société de consommation et certains sont nés trop tard ou trop tôt pour se rebeller. Angèle vient pourtant d’une famille de militants. Que leur restent-ils aujourd’hui de la révolution ? Tourné avant le mouvement des « Gilets Jaunes », ce premier long-métrage de l’actrice Judith Davis résonne comme un cri de colère. Il faut dire qu’Angèle et son groupe rencontré au Pôle Emploi, ont des idées pour protéger la planète ou redistribuer les richesses, mais comme bien souvent, les discours ne font pas le concret et ça l’énerve. « Tout ce qu’il me reste de la Révolution » est une comédie politico-sociale révoltée et annonciatrice d’un ras-le-bol collectif. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Quelle fraîcheur !! Un film-vitamine drôle, original et super humain, on y retourne le 2 janvier ! Tous les personnages sont forts, leurs rapports vrais et les dialogues déjantés, c’est génial. Alerte découverte pépite !
Il y a un peu de tout dans ce film : le passé et le présent, l'utopie et le désenchantement, le collectif et l'individuel, le système et l'anti-système, l'engagement et le renoncement, tout ce qui fait finalement notre monde, tout ce qui crée en nous des interrogations. Le sujet est traité avec humour mais aussi avec beaucoup de poésie. L'intelligence de Judith Davis est de ne pas avoir pris parti et d'ironiser sur notre monde comme sur ceux qui ironisent sur notre monde. C'est fin, c'est tendre et les jeunes acteurs sont remarquables.
Ils deviennent rares, très rares même, les films engagés et contestataires. Qui plus est sous forme de comédie, c’est encore plus notable. On remercie donc Judith Davis de nous offrir avec son premier film « Tout ce qui me reste de la révolution », une œuvre à caractère fortement politique et contestataire. On pourrait dire que le contenu est d’un autre temps car les idées présentées ici aux relents marxistes, socialistes et communistes peuvent sembler surannées. Mais au final, c’est au contraire galvanisant de voir que de telles idéologies subsistent et que l’envie de changer le monde existe encore chez certains, malheureusement trop rares et devenus trop à la marge. Et l’énergie que déploie Judith Davis également devant la caméra est communicative.
Alors certes, elle aborde beaucoup de sujets et ne les creuse pas tous. Mais ils ont tous en commun de refléter l’arc de la désillusion et de la résignation des jeunes générations dans un monde de plus en plus mondialisé, libéral, individualiste et matérialiste. En vrac, sont citées autour de dialogues incisifs et au débit mitraillette : l’écologie, la mise en commun des ressources naturelles, les oubliés du capitalisme sauvage, les mouvements contestataires tués dans l’œuf, l’abandon de la révolte, … Et bien d’autres choses encore qui allument notre conscience politique et humaine. Les meilleures scènes du film sont d’ailleurs celles du collectif créé par l’héroïne où elle débat de tout un tas de sujets avec des inconnus recrutés dans le rue, c’est drôle, pertinent et juste. Notons aussi l’une des dernières séquences du long-métrage qui semble un peu excessive au début mais qui au final se révèle profondément évocatrice des dérives de notre monde, notamment dans les grandes entreprises. Une séquence qui fait froid dans le dos et tétanise l’esprit de manière utile.
Malheureusement, en dépit d’un fond excitant et engageant, « Tout ce qui reste de la révolution » comporte les nombreux défauts d’un premier film, notamment sur le plan formel. En effet, l’image n’est pas très belle ni soignée mais dans un sens c’est en adéquation avec le côté bordélique de l’ensemble. Et côté scénario, tout cela avance quelque peu à vue. Des passages semblent moins convaincants que d’autres (on aime les retrouvailles mère-fille à la campagne quand on est moins convaincus par l’histoire d’amour à tendance onirique). Mais malgré ses imperfections flagrantes, ce premier film dégage un capital sympathie énorme. Il regorge de petits moments drôles et de répliques qui claquent sans oublier une certaine forme d’émotion emprunte de nostalgie. On sort de la salle avec l’envie de refaire le monde et de se battre et ça ce n’est déjà pas mal.
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