« Blackbird »de Roger Michell, réalisateur britannique peu prolifique, a été tourné aux USA et porte sur un sujet de société « à la mode » puisqu’il traite de l’euthanasie. Pour ma part, je n’aime pas du tout ce mot qui nous ramène trop rapidement à la Shoah et à l’eugénisme, et je préfère cent fois dire le « droit à mourir dans la dignité pour les personnes atteintes d’une maladie incurable ».
Lily (Susan Sarandon) est donc atteinte d’une maladie neuro-dégénérative n’altérant pas ses fonctions cognitives et avec son mari, médecin, elle a décidé de mettre fin à sa vie. Elle a de fait « convoqué » pour un dernier weekend Liz, une vieille amie du couple, et ses 2 enfants : d’une part Jennifer, psychorigide et gaffeuse
(cf. la salière qu’elle offre à ses parents, une phrase du type « je meurs » …)
mariée à un professeur perdu dans ses mots-croisés et ayant un fils qui n’ose dire à ses parents le métier qu’il a envie de faire et d’autre part Anna, la petite cadette dont il est dit d’emblée qu’elle est fugueuse, droguée, difficile à joindre … mais qui est venue à l’heure exacte, accompagnée de sa jeune amie, Chris.
Tous les protagonistes savent clairement pourquoi ils sont réunis et - c’est là à mon avis – la grosse entourloupe de ce film est qu’on ne discute pas du tout de l’euthanasie … sauf dans la bande annonce ! Le film est très long à démarrer et c’est un propos entre les 2 sœurs qui va révéler qu’en fait elles ne se connaissent pas du tout. Jennifer ne sait pas pourquoi sa petite sœur a « fugué dans le désert » alors qu’elle était hospitalisée …et – à la limite – on se demande même si ses propres parents étaient réellement au courant, Anna ayant été « soutenue et secourue » par son amie Chris et des psychotropes.
Le tout se déroule bien évidemment dans une grande maison, moderne, clairement ouverte face à la mer, bien décorée et sans un grain de poussière (même dans le garage à bateau), avec un arbre de Noël, des vins français bus dans des verres à pied, un joint … On est donc bien loin de la galère subie par les cancéreux ou les patients neurologiques en fin de vie, vivant chichement dans un petit appartement !
Bref, un mauvais téléfilm pour les nuls sur ce grave sujet ! Le seul aspect positif est que le point de vue métaphysique n'est y pas abordé.