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Chloé F
3 abonnés
1 critique
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5,0
Publiée le 17 décembre 2019
Ce film marque les esprits tant par sa sensibilité que par la dureté de cette relation avec le père. Conflit de génération et d'ouverture d'esprit magnifiquement réalisé.
Dès sa séquence d’ouverture qui montre au ralenti un adolescent en skateboard, Lola vers la mer emprunte au cinéma de Xavier Dolan. Pour l’introduction de son deuxième film, Laurent Micheli s’inspire de Mommy (2014) tout comme, entre autres, pour une scène musicale et dansée dans laquelle Céline Dion est troquée pour le groupe Culture club et Boy George chantant Karma chameleon. Les références à la filmographie du cinéaste canadien sont donc d’ordre visuel et de mise en scène mais aussi d’ordre thématique. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2019/12/13/lola-vers-la-mer/
Que d'émotions dans ce film bouleversant et touchant qui traite d'un sujet si délicat. Il a autant de pudeur que de vérité sans tabou. L'actrice Mya est excellente et bien sûr Benoît Magimel joue très bien On ne peut prendre partie pour l'un ou l'autre chacun est dans sa peine et ne comprends pas l'autre et le film est très beau pour cette raison et en même temps l'amour est présent
Le film montre en fait tout simplement qu'il faut écouter ses enfants s'ils souffrent car ils ont besoin du soutien d'un parent. Qu'on soit comme ici ou comme un autre. Passer du temps avec son enfant. C'est cela qui diffère un peu des autres films sur le thème. Ici c'est l'acceptation qui est en jeu et non les problèmes du changement qui va s'opérer. Elle est déjà déterminée dans son choix et ne demande que de la compréhension de son père. Joli portrait en duo
Servi par un bon casting, une superbe bande son et de belles lumières, "Lola vers la mer" est un bel objet de cinéma. Mais à part ça, j'avoue avoir été déçu par la pauvreté du scénario, comme si cette histoire cherchait à réconcilier de force deux personnages qui n'avaient pas de raison de se réconcilier. D'un côté on a du mal à croire à la méconnaissance absolue de Benoit Magimel (qui ne convainc pas en père, peut-être qu'un rôle de frère aurait été plus adapté) et de l'autre on se demande comment la fille arrive à rejeter la transphobie de son paternel tout en tentant de lui expliquer ce qu'elle est et ce qu'elle entreprend (les hormones, la CPRE...) ; arrive ainsi un point culminant immortalisé par l'affiche où la fille enlace le père, comme un signe de gratitude vis à vis de celui qui la toujours dénigrée (pas très crédible...). La réconciliation pourrait s'expliquer par le décès de la mère mais, comme on ne voit pas très bien à quel moment elle a protégé son enfant contre son père, on est tenté de trouver ça léger comme excuse. ..Bref, non seulement j'ai eu du mal à y croire mais je me demande surtout si le film ne tombe pas dans une forme de consensus mou un peu simpliste alors qu'il aurait pu être beaucoup plus fort avec une réelle conflictualité.
Un drame social et familial, sobre et touchant, porté par un duo d'acteurs d'une justesse assez bluffante! Le film se paie même le luxe d'une esthétique marquante et d'une belle réalisation qui lui donnent du cachet! Une belle proposition avec un final émouvant qui évite toutefois l'excès de pathos.
très bon film sur les personnes transgenres et a réussi a totalement éviter les mutiples caricatiures transphobes.., le film est très bienveillant, scénario très bien construit, personnage transgenre joué par une actrice transgenre, d'exellent acteur.
La justesse qu’atteint Lola Vers la mer résulte de la prestation de ses deux acteurs principaux, Benoît Magimel et Mya Bollaers, remarquables dans leur rôle respectif de père bourru et de jeune femme transgenre, tous deux bouleversés par la disparition de la femme de leur vie – épouse et mère – qui les accompagne dans leur voyage sous la forme d’une urne contenant ses cendres. Et si le personnage campé par Benoît Magimel bouleverse autant, c’est en raison de son déchirement intérieur, un déchirement entre incompréhension viscérale et amour sincère mais entravé, les deux sentiments s’affrontant sans jamais triompher l’un de l’autre. Grâce à lui, le film quitte son aspect démonstratif, dépasse les lourdeurs d’une mise en scène tantôt trop clipesque tantôt trop plate, pour atteindre quelque chose de beaucoup plus délicat et difficilement représentable, un trouble insurmontable qui prend sa source au plus profond de l’être. La sexualité de son enfant agit en lui comme un fracas, pareil aux coups de tonnerre qui jalonnent son parcours et qui revêtent d’ailleurs, avec d’autres éléments, une portée symbolique. Les perturbations atmosphériques, l’appareil qui chauffe et met le feu au véhicule, les étoiles que la famille regardait jadis depuis son télescope, tout cela ne ferait-il pas signe vers un là-haut, vers la mère devenue constellation ? Film sur deux corps inconciliables, Lola Vers la mer est également un film sur le langage, sur la communication douloureuse entre un père et son enfant qui doivent décider de l’avenir tout en comblant les fissures qui fragilise leur relation, en s’efforçant de recréer un passé ensemble. Pourquoi tu fais ça ? Tu as une copine ? T’es lesbienne, gay, hétéro ? Je ne comprends pas. Des questions d’une simplicité désarmante qui révèlent l’errance de Philippe, son incapacité à rattraper le temps perdu et à discerner la crise identitaire que traverse – qu’a toujours traversée – Lola. C’est un film sur le deuil, deuil de la mère et deuil symbolique de la fille décidée à devenir un fils. Nul hasard, par conséquent, si le titre joue sur le mot « mère », dont il invente une forme au singulier (« mer ») comme trouble devenu horizon commun.
4 517 abonnés
18 103 critiques
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4,0
Publiée le 11 octobre 2021
Je n'ai jamais été un grand fan de Benoît Magimel mais je dois faire amende honorable car dans ce film il joue un rôle ingrat mais il est époustouflant tout comme sa (son?) partenaire Mya Bollaers qui est transgenre dans la vraie vie dont les débuts au cinéma sont tous aussi époustouflants et qui a reçu le prix de la meilleure nouvelle actrice. On sait d'emblée que Lionel va devenir transgenre mais pas son père qui considère son fils unique il méprise ce dégénéré efféminé et il n'est pas le seul. La scène de la pharmacie est révélatrice le pharmacien est quelque peu dégoûté par cette personne qui veut faire exécuter son ordonnance d'hormones et le père découvre ainsi ce qu'il considère comme une honte criante. Lola vers la mer est un merveilleux plaidoyer pour la tolérance mais il ne laisse pas le spectateur impuissant ou pensif. Peut-être lorsqu'ils arriveront à la mer y aura-t-il un peu de soleil qui percera. On sent que tous deux ont besoin d'affection maintenant que maman est partie pour toujours...
Nouveau nom à retenir, Laurent Micheli nous propose un bien émouvant voyage en écrivant et réalisant ce film magnifique et jamais lourd. Il offre à Benoît Magimel (dont la prestation est tout bonnement incroyable) son plus beau rôle et permet de révéler la jeune Mya Bollaers. Tout en contradictions et en ambiguïtés, leurs personnages finement dessinés sont aussi impulsifs que pudiques. Donc forcément touchants. Le tout rehaussé par la belle musique de Raf Keunen. Bref, rien à jeter, foncez !
Film nécessaire : à voir. Pour ses interprètes, sa mise en scène et son sujet. Le réalisateur s'attache à ne pas regarder la transidentité comme traumatisme mais à donner visibilité à une minorité à travers une histoire simple et universelle : et il est grand temps pour cette visibilité !