Un vrai bonhomme, le premier long-métrage de Benjamin Parent, notamment coscénariste de Mon inconnue, est la première bonne surprise du cinéma français en 2020. D'autant plus (et malgré) que le film n'évite pas un certain type de stéréotypes, dès lors ou il est question d'adolescence masculine : apprentissage de la vie, identité, virilité, et toutes ces choses, avec la vie d'un garçon dont le but ultime est de séduire la plus belle fille du lycée.
Cela nous vaut quelques scènes de "dépassement de soi" un peu forcées et surtout déjà vues. Nonobstant, "Un vrai bonhomme " surmonte ces passages obligés et ses défauts intrinsèques par une qualité d'écriture certaine, une sensibilité à fleur de peau et une mise en scène discrète. Le thème véritable est celui du deuil et de la perte de modèle, difficiles à surmonter à tout âge mais encore davantage dans celui, anxiogène, de l'adolescence.
Le héros du film, auquel son aîné intime : "Tu seras un homme, mon frère", doit relever un vrai défi qui est celui de sa propre acceptation et, accessoirement, du regard des autres, sans béquille fraternelle pour le soutenir.
" Un vrai bonhomme " ne se refuse pas à chercher l'émotion et il a raison, quitte à parfois prendre des risques scénaristiques. Rien qui ne s'apparente à l'ascension de l'Everest, mais quand même, avec un certain nombre de scènes qui frisent l'excès de dramatisation et qui passent comme une lettre à la poste par la grâce d'une délicatesse et d'une justesse de ton particulièrement appréciables.
L'excellente interprétation de Thomas Guy et du surdoué Benjamin Voisin, qui composent un duo digne des meilleurs "Buddy Movies", avec une touche de fantastique en plus, contribuent à la bonne impression que laisse ce premier long-métrage en grande partie réussi.