Tom (Thomas Guy) est un adolescent sous influence : à ses côtés, son frère Léo ne cesse de lui prodiguer des conseils, sinon des ordres, sur ce qu’il doit dire et ce qu’il doit faire. À l’heure où Tom intègre un nouvel établissement scolaire, il peut compter sur son grand frère pour lui indiquer la route à suivre, faire le tri entre les garçons à éviter et ceux qui méritent d’être fréquentés, comment s’y prendre avec Clarisse, jeune fille pour le moins attirante, comment briller en sport, comment devenir un excellent danseur, etc. En somme, Léo est le mentor de Tom. Cela pourrait sembler presque banal si l’on n’avait affaire à un fantôme ! Car, deux ans plus tôt, le frère aîné de Tom a trouvé la mort au cours d’un accident de la route.
Sous couvert d’une histoire d’adolescence très classique, il s’agit donc d’un film sur le deuil. En l’occurrence, il est question de ce qu’on appelle le travail de deuil. Or, pour Tom, l’absence du frère aîné paraît si insupportable qu’il le voit précisément partout, comme s’il était encore présent en chair et en os. Certes Tom peut compter sur ses parents, son père Vincent (Laurent Lucas) et, surtout, sa mère Ariane (Isabelle Carré) qui est enceinte. Mais le médecin lui prescrit toujours des médicaments à prendre pour apaiser ses tensions.
On s’attache à ce garçon, c’est sûr, on est de son côté chaque fois qu’une bande de garçons du lycée trouve le moyen de le tourner en ridicule. Il y a, chez lui, une volonté de s’affirmer malgré les aléas. Et, bien sûr, on se demande comment il parviendra enfin à se défaire de l’influence, voire de l’emprise, de Léo, ce qui, bien évidemment, est une nécessité. Le film oscille entre scènes banales, déjà déclinées dans une multitude de « teen movies », et scènes marquées par la petite originalité qui sert de « pitch » à cette histoire. Nul besoin d’effets spéciaux : Léo apparaît à l’écran comme s’il était encore vivant, rien de plus. Il est celui qui a la charge d’apporter au film un brin d’originalité. Cela éveille la curiosité, sans nul doute, mais aussi la perplexité.