On imagine mal chez les Haredim qu’il puisse y avoir aussi des actes de pédophilie. Maintenant on sait. Cette communauté des juifs ultra-orthodoxes, un milieu totalement fermé, où tout se règle avec le rabbin, comme à l’époque où l’on a écrit le Talmud, taux de criminalité zéro. Personne ne va vous interdire d’entrer dans Bnei Brak, la ville des Haredim des abords de Tel-Aviv, mais on comprend vite qu’on n’a rien à y faire. Le documentaire est focalisé sur Menahem. Menahem dans sa jeunesse a subit les viols répétés de ses maîtres, hommes pieux, s’il en faut. Les dégâts sont immenses et se construire devient un chemin de croix pour ces jeunes, personne à qui parler, rejet de la société…. Et, à la suite de ces viols il est aussi rejeté par sa famille qui, ironie du sort, le considère comme impur. A travers ce documentaire, qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser n’est pas filmé en caméra caché, Menahem revient à Bnei Brak dans le but de rencontrer ses violeurs, et, le cas échéant essayer d’exorcisé les horreurs qu’il a subit dans sa jeunesse. De rencontres en discussions, on se rend vite compte de l’ampleur du désastre ; il n’était pas le seul, on s’en serait douté. Parfois on a droit à des échanges surréalistes du genre un jeune ultra-orthodoxe, interrogé par Menahem, qui nous dit que les femmes n’ont pas de sexe, on tombe de sa chaise. Un autre explique à Menahem « le cercle vicieux », la répétition de ce qu’on nous a fait. La fin du documentaire est saisissante et la question qu’on se pose à présent est ; combien d’enfants ont subits la même chose que Menahem ?