Derniers Avis sur Matango

Ils sont morts...
tous autant qu'ils sont.
Non... En vérité, je suis mort et les autres sont encore vivants.

L'introduction mystérieuse est un vrai dilemme, quel film incroyable, on me la conseillé moi qui avait adoré The Thing et oui, même si il est un peu d'époque dans sa forme, je l'ai trouvé vraiment génial. De quoi ça parle Matango ? On suit ici un petit groupe de bourgeois qui s'échoue sur une île en apparence déserte et qui découvre une menace aussi originale qu'effrayante car presque "naturel".

De nombreux sujets s'entrechoquent ici, civilisation et survivalisme, cadre social et oppression, jalousie et possession, nature et expérience nucléaire, le film est riche, inattendu et par moment extrêmement flippant. C'est un vrai petit bijou que je vous encourage à découvrir si vous êtes à la recherche d'un vrai film d'horreur fantastique, riche de sens et de sous texte qui sort vraiment de l'ordinaire.

Premier à donner une critique à Matango, c’est un film agréable, mais sans plus. Je commence par l’interprétation. Celle-ci est très convenable, et ne sent pas trop le jeu un peu désuet parfois, des années 60. Le film est ancien en effet (1963), et les attentes en matière de jeu n’était pas forcément les mêmes qu’aujourd’hui. Les acteurs ne sont pas géniaux, mais ils sont d’un niveau très équilibré, ce qui est déjà bien, et s’avère tous crédibles. Il n’y a pas de cabotinage outrancier, ou de fadeur.
Le scénario m’a surpris pour sa part. Souvent titré Attack of the Mushroom People, je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus explicite, et porté sur l’action. En fait Matango joue une carte très différente, les « hommes-champignon » n’apparaissant que dans les dix dernières minutes. Après une exposition relativement longue mais pas inintéressante (Matango prend le temps de raconter une histoire de naufragés réaliste), le scénario s’oriente sur l’idée du champignon qui rend fou lorsqu’on le mange (et finit au bout du compte par vous transformer en champignon !). Cela m’a un peu frustré au début, mais l’histoire s’accepte au final sans problème, et surtout quant on voit enfin les monstres, on se dit qu’Honda à bien fait de nous les dissimuler le plus souvent ! A noter une fin très agréable.
Visuellement Matango n’est pas exceptionnel, mais n’a pas vraiment vieilli et reste plaisant. Le point fort est le travail sur les décors et l’ambiance. Les premiers sont très réussis, surtout l’épave qui lors de sa première apparition impressionne vraiment. L’ambiance pour sa part, grisâtre, sombre, est merveilleuse (on se croirait un hiver en Bretagne !), avec du brouillard, de la pluie, et jamais le moindre rayon de soleil ! Du coup d’ailleurs la photographie a vieilli très positivement, approfondissant encore avec ses couleurs un peu délavées, l’atmosphère austère de Matango. La mise en scène est correcte, mais il n’y a pas de quoi se relever la nuit. Honda fait le boulot, quelques plans sont recherchés, mais dans l’ensemble c’est basique. Le seul aspect qui parait dépassé, ce sont les effets spéciaux. Les hommes-champignons sont assez pathétiques, et je ne sais pas si c’est que le costume est très lourd ou encombrant, mais ils avancent à deux à l’heure !
Au final, je mets une note pas mauvaise à ce film, mais ne nous leurrons pas, ce n’est pas un chef-d’œuvre. L’interprétation est correcte, les décors et l’ambiance sont bons, l’histoire est originale, mais il y a de belles longueurs, la mise en scène est assez flemmarde, les monstres ne sont plus du tout crédibles. Je donne donc un 3.