En se lançant dans le genre du film de zombie, surexploité ces dernières 15 années, Jim Jarmush a pris des risques audacieux. Le pari est malheureusement raté, et The Dead Don't Die réussit le triste exploit d'être à la fois une mauvaise comédie, et un très médiocre film de zombie.
Malgré un casting impressionnant, le jeu des acteurs est extrêmement étriqué et raide, étouffé dans un sorte de rigidité pince-sans-rire qui fait rarement mouche. Les répliques s'enchaînent sans aucune fluidité ou naturel, les dialogues sont des effets de manche poussifs et laborieux qui tombent souvent à plat. Les protagonistes, à de rares exceptions, sont insipides et très peu développés, et finissent souvent leur rôle dans une indifférence et une précipitation frustrante ; la faute à une distribution beaucoup trop riche, qui multiplie les rôles secondaires, tertiaires, s'éparpille et au final bâcle le développement narratif de tous ses acteurs.
Mais le défaut crucial de ce film, et son aspect le plus irritant, c'est sans doute l'absence totale de subtilité et de finesse dans le discours social du film. Le film de zombie a toujours été, et ce depuis sa genèse avec Romero, une critique dissimulée de la société de consommation. Jarmush, dans The Dead Don't Die, n'invente absolument rien, n'apporte aucune vision personnelle et nouvelle de ce phénomène. Il réplique et vulgarise, sans aucune subtilité ni vision propre, le travail de ses prédécesseurs sans arriver à les égaler; ses métaphores à l'écrans sont lourdes, évidentes et laborieuses.
Un bon film de zombie doit être grinçant, satirique et mordant, tout en nous maintenant en haleine sur le sort des protagonistes ; The Dead Don't Die est superficiel, lisse, et se contente d'accumuler des vignettes de personnages cruellement ineptes.