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Sylvain P
335 abonnés
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3,0
Publiée le 13 avril 2019
Dans une première partie, on suit un adolescent qui découvre son homosexualité et une jeune fille qui découvre le sexe sans amour. Maladroitement filmé, avec des personnages peu sympathiques, cette première partie comporte néanmoins quelques jolis moments. La deuxième partie n'est ni plus ni moins qu'un court-métrage qui constitue la suite de "Les Démons", précédent film de Philippe Lesage. Cette rencontre amoureuse adolescente est remarquablement réalisée, tout en pudeur, pleine de vérité. Un magnifique court-métrage.
Genèse est un grand film sur le mouvement des corps qui s’activent dans un décor régi par un ensemble de procédures figées que les protagonistes vont s’efforcer de faire bouger. L’espace clos par excellence, c’est la salle de classe où se dispense un enseignement des plus fumeux ; l’enseignant semble confondre sa classe avec un public thérapeutique, si bien qu’on ne le voit jamais dispenser un cours mais se perdre dans des réflexions de bas étage sur les femmes ou ses élèves. Il y a d’ailleurs une scène fortement significative, peut-être la plus belle scène du long-métrage, où la prof d’anglais demande à Guillaume de raconter une passion : l’exercice scolaire tourne rapidement à la déclaration d’amour doublée d’une affirmation de soi qui émeut les camarades de classe mais guère l’enseignante. À qui le tour ? Les parents s’avèrent tous défaillants : une mère alcoolisée doit être portée dans sa chambre, les parents de Zoé et Guillaume n’ont dans la voiture de présence que par leur voix. Pas de visage. Pas de présence. Preuve que l’adolescent se construit par ses propres expériences et n’a que faire des leçons, des préceptes, des interdits. Toutefois, il serait erroné de penser que le jugement des adultes ne l’affecte guère ; bien au contraire, suffisent quelques remarques désobligeante d’un prof puis les accusations d’un surveillant pour troubler le jeune Guillaume. Philippe Lesage nous convie à creuser les carapaces d’indifférence et de supériorité apparentes pour toucher au plus près de la vie sensible des adolescents : sa mise en scène repose sur une utilisation foisonnante de zooms, comme si la caméra prolongeait notre regard depuis la surface vers l’invisible, l’indicible. Cet effet de rapprochement est tout entier contenu dans le travail photographique développé en début de film, ce même travail qui, dans la chambre rouge, ouvre en Charlotte une faille vertigineuse. Genèse pourrait se résumer à une collection de photographies et des négatifs qui les ont vu naître, à l’instar des images que renvoient les protagonistes, reflet inversé de leur identité incertaine et fragile. La répétition d’une poignée de chansons confère au film une douce impression de circuit fermé, signe de l’universalité de son récit qui dépeint si bien les premières amours, ces amours dissipées envolées disparues aujourd’hui, mais dont il reste toujours quelque chose. Parce que la fugacité des poussières d’instants qu’il parvient à capter relègue au second plan une maîtrise formelle des plus abouties, Genèse s’affirme telle une œuvre lumineuse qui trouve ses soleils à mesure que s’embrasent les cœurs. Car rien n’est plus beau qu’un amour balbutiant et trébuchant, mais qui ose dire je t’aime.
"Genèse" est un film sur le passage à l'âge adulte et surtout sur la découverte de l'amour. Deux choses qui ici sont totalement liées. On suit, Guillaume, un adolescent qui a l'air sûr de lui et Charlotte, une jeune femme fragile, dans leur découverte de soi et de leurs sentiments. Si dans un premier temps, leur personnalité peut énerver avec d'un côté l'arrogance et de l'autre la naïveté, les deux vont peu à peu s'ouvrir à nous et devenir attachants. Les deux personnages sont demi-frères et sœurs, donc ils se croisent de temps en temps, mais les deux parties que Philippe Lesage alterne sont bien distinctes. La construction est un peu particulière et peut vous laisser sur votre faim, mais elle est très réussie et le réalisateur fait preuve d'une vraie maîtrise. Cela vaut aussi pour la mise en scène qui est sobre et soignée. De toute façon, le réalisateur ne fait pas beaucoup de fausses notes. Le choix de la BO est très bon, et permet de bonifier certaines scènes, l'histoire est bien écrite, l'ambiance est apaisante et le casting est excellent. Théodore Pellerin est très convaincant dans la peau de Guillaume tandis que Noée Abita confirme tout le bien que j'avais pensé d'elle dans "Ava". "Genèse" est un film plein de charme qui est attachant, attendrissant, mais aussi touchant. Une chronique sur la fin de l’innocence et de l'adolescence qui peut parler à tout le monde. Je n'avais pas du tout aimé "Les démons", le premier film de Philippe Lesage, mais celui-ci est très bien. C'est classique dans le fond, mais c'est un film qui dégage énormément de choses.
Philippe Lesage, découvert avec « Les Démons », parvient avec son nouveau film « Genèse », si ce n’est à surprendre, au moins à toucher le spectateur avec une œuvre sur le thème on ne peut plus balisé des premiers émois adolescents. Un sujet maintes fois traité sous tous les angles sur le grand écran, notamment dans le cercle du cinéma indépendant américain. Son film est d’une justesse incroyable et il parvient à faire entendre sa petite musique et à créer un univers qui lui est propre en dépit de certaines inspirations notables, notamment la Nouvelle vague avec son décorum lorgnant vers le cinéma français des années 60/70. Le titre peut être pris au premier degré puisque son film narre la naissance du sentiment amoureux avec les premières amours de deux adolescents à Montréal durant un été. Mais également au sens religieux, moins évident, si l’on prend en compte le fait que la genèse parle de la constitution du premier couple dans les écrits religieux.
Mais ne nous attardons pas sur cet éventuel parallèle quelque peu prétentieux pour se focaliser sur ce qu’est « Genèse » dans sa vision la plus frontale. En l’occurrence, une chronique puissante et maîtrisée sur l’éveil amoureux au temps de l’innocence adolescente. On y voit un garçon et sa demi-sœur faire face à leurs premières rencontres, sensations et déceptions sentimentales. Il retourne à l’origine du désir, de l’attirance sexuelle et morale pour l’autre, peu importe la sexualité. Des atermoiements amoureux dépeints avec une infinie justesse qui va de la crudité la plus dure (une scène de viol dépeinte avec une banalité qui fait froid dans le dos et tout aussi percutante que celle, provocatrice et voyeuriste, de « Irréversible » par exemple) à la douceur la plus évocatrice. Parce que la naissance de l’amour c’est ça aussi : faire face à la réalité tout aussi belle que pénible de l’amour. Les destins de ces deux jeunes gens nous étreignent et nous emportent et sont montrés et montés en parallèle, un peu trop peut-être car les échanges entre les deux personnages principaux sont trop limités. On pourra reprocher au long-métrage sa durée trop généreuse avec quelques longueurs (le film dure deux heures) mais pas au point de s’ennuyer.
« Genèse » a le bon sens d’alterner les parcours amoureux de ses deux protagonistes avec pour ne pas déséquilibrer le récit. Car il contient un atout de choix : Théodore Pellerin. Et sa partenaire d’affiche Noé Abitta a beau être excellente, le jeune comédien fait une nouvelle fois l’effet d’un ouragan après « Chien de garde ». Dans un rôle moins extrême, il est tout aussi bon. Plein de nuances dans son jeu, attachant et drôle, il confirme qu’une grande carrière l’attend et qu’il a une sacrée gueule de cinéma ! Lesage prend le spectateur par surprise dans le dernier quart avec un virage narratif très osé mais payant où l’on change de contexte et de personnages pour voir la naissance d’un amour de vacances. D’une douceur infinie, cette parenthèse permet au film de se clôturer avec un bel optimisme et parvient à faire ressortir en nous, des sensations oubliées. C’est mignon et ça tranche avec la partie précédente mais sans dénoter dans un ensemble cohérent. On retrouve d’ailleurs Emilie Bierre décidément partout en ce début d’année (« Une colonie » et « Dérive » également). Quant à la bande originale impeccable, elle est couronnée par le très beau titre « Outside » de Tap qui permet d’emballer quelques belles séquences en apesanteur. Un film qui magnifie son sujet et frappe en plein cœur par l’évanescence des sentiments qu’il évoque.
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Ce film sera sans doute vite oublié pour ma part mais j'ai passé un bon moment ; mise en scène douce et scénario lent, dans l'ensemble réussi et très bien interprété.
une exploration, à travers trois portraits de jeunes ado, des 1ers émois et de la recherche d'identité. sans vraiment de liant entre eux, pendant longtemps on se demande bien où P. Lesage veut bien nous emmener. mais le récit, comme ses personnages, manque d'épaisseur et de profondeur. un résultat plat où ni l'émotion, ni l'empathie n'envahissent le spectateur. dans ce triste constat, reste une BOF intéressante.
Le premier long-métrage de fiction de Philippe Lesage, Les démons, après plusieurs documentaires, ne laissait pas planer le doute quant aux qualités de mise en scène de son auteur même si le film n'était pas des plus convaincants. Genèse, qui ne plaira pas à tout le monde, ce qui n'est pas forcément mauvais signe, se singularise par des choix narratifs très forts même si déconcertants avec un épilogue qui n'a rien à voir avec ses deux intrigues principales, si ce n'est qu'il y est question de la découverte du sentiment amoureux. Ce dénouement est plutôt optimiste et innocent et contraste avec le reste du film, beaucoup plus nuancé, voire sombre. Deux récits non sans rapport, puisque concernant un frère et sa soeur, poursuivent leur cours en parallèle, avec une fluidité exceptionnelle où la mise en scène et surtout l'art du découpage et la maîtrise temporelle de Lesage font merveille. Hormis le fait que le cinéaste s'appuie un peu trop sur son excellente B.O, petit travers qui le rapproche de son compatriote Dolan, le film réussit à rendre électrisant un scénario somme toute banal à base d'hésitations sentimentales et de tourments adolescents. Il faut bien que Genèse se passe, y compris dans la douleur, l'humiliation, le rejet ou la déréliction. Mais cette chronique n'est pas pour autant plombée par trop de noirceur, cadencée par la musique, donc, et remarquable dans deux ou trois scènes d'épiphanie dont une lors d'un exposé en classe. L'humour et l'ironie ne sont pas non plus absents de Genèse et accompagnent ces battements de coeur erratiques et souvent synonymes de déception au contraire de l'amitié, quoique. Le film mêle grâce et gravité avec deux interprètes admirablement dirigés : Théodore Pellerin et Noée Abita, l'héroïne d'Ava, laquelle devrait faire une belle carrière si de vilains prédateurs ne la mangent pas. Tomber amoureux ne s'explique pas et l'être de Genèse est un sentiment finalement très personnel qui n'a pas besoin d'être commenté plus avant.
Après « Les Démons » qui s’attelait à comprendre le passage de l’enfance à l’adolescence, Philippe Lesage présente la vie de plusieurs adolescents en phase de devenir adultes. Le très prometteur Théodore Pellerin est l’un d’eux. En apparence le jeune homme est accompli, populaire et heureux. En réalité ce dernier est tourmenté par un secret. Sa demi-sœur se cherche également. Alors que son petit copain lui propose une relation plus libre, elle tente de nouvelles expériences. C’est la jeune Noée Abita, repérée dans le très joli film « Ava » qui joue cette dernière. Avec ses plans fixes et sa photographie proche d’un Eric Rohmer, le réalisateur québécois tente d’expliquer cette période la plus difficile de la vie. « Genèse » fait rire, nous touche, nous choque, mais traite-il réellement de la complexité de l’adolescence ? Malgré ses beaux effets et ses très bonnes musiques, le film ne semble pas répondre aux questions existentielles de cette génération en perpétuel mouvement. spoiler: Nous sommes alors mal à l’aise devant l’exhibition d’un viol ou du rejet d’un homosexuel, comme si le film avait été pensé pour les prix de festivals plutôt que pour ses spectateurs. Le final déconcerte également. Le gros plan en traveling sur un autre garçon et une autre fille aurait constitué un message très fort s’il s’était arrêté au bon moment. Non Philippe Lesage a préféré rallonger son film d’une demi-heure afin de raconter une nouvelle chronique d’ado. Dommage. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Cas rare d'une bande-annonce bien meilleure que le film lui-même... Les deux minutes du teaser laissaient en effet entrevoir une chronique singulière de la jeunesse contemporaine ; un film presque aussi novateur que "Barbara" de Mathieu Amalric, par exemple. La réalité est plus conventionnelle. On suit d'abord en montage parallèle deux frère et sœur, dans leur quête d'amour et de reconnaissance sociale. Comme dans "Pour un oui ou pour un non" de Sarraute/Jacquot, la relation de la jeune femme s'effondre pour une phrase dite maladroitement par son petit copain. S'ouvre alors une recherche d'ailleurs qui la mènera jusqu'au plus sordide. Le film restera d'ailleurs dans ma mémoire pour la scène de viol hyper-réaliste, sans aucune violence ni aucun cri, qui montre la sidérante bassesse de certains hommes. Parallèlement, on découvre la quête personnelle du frère blagueur et forte tête, mais sans réel succès auprès de ses amis et des femmes. Là encore, un personnage complexe qui finit injustement accusé du pire. Après ce diptyque effrayant sur les mœurs contemporains, le cinéaste ouvre une perspective plus heureuse autour d'une troisième histoire, sans lien avec les premières : deux jeunes adolescents tombent amoureux dans un camp de vacances. Étrange optimisme que nous montrent ces premiers émois alors que le début du film nous a signifié la violence qui les attend ensuite. Bref, sans être aussi puissant que sa bande-annonce, Genèse dit tout de même beaucoup de la jeunesse actuelle.
La genèse du sentiment amoureux vu à travers les premiers émois de trois adolescents. Élève fort en gueule dans un pensionnat pour garçons, Guillaume tombe secrètement amoureux de son meilleur ami. Sa demie soeur Charlotte prend au mot son copain en s’essayant à l’amour libre. De quelques années plus jeune, Félix tombe amoureux de Béatrice lors d’une colonie de vacances.
Genèse a un charme qui doit beaucoup à son origine : le film nous vient du Québec dont les héros ont le vocabulaire. On y dit « être en amour » plutôt qu’être amoureux, « une blonde » plutôt qu’un flirt. Ils en ont aussi l’accent qu’on ne comprendrait pas de ce côté-ci de l’Atlantique sans le recours aux sous-titres.
Mais son charme ne se limite pas à son seul exotisme. Genèse le doit surtout à l’infinie délicatesse avec laquelle Philippe Lesage filme les tourments amoureux de ces adolescents. On s’attache à chacun d’eux : à Guillaume, qui cache derrière sa gouaille un trouble dont il est le premier surpris, à Charlotte, qui cherche sa voie entre une conjugalité étouffante et un libertinage sans boussole, et surtout à Félix et Béatrice, si jeunes et pourtant si graves.
Mais Genèse souffre d’un défaut de construction. Si les deux histoires de Guillaume et de Charlotte sont entrelacées et durent 1h40, la troisième entre Félix et Béatrice est racontée indépendamment durant la dernière demie heure du film. Elle a beau être lumineuse, elle arrive trop tard, déséquilibrant une structure qui aurait pu en faire l’économie.
Film assez déconcertant ! J'avais vu le film 'Démons' et je me suis mis devant persuadé de retrouver Félix en tant que jeune adulte mais pas pantoute ! Le début est indépendant du premier film de Philippe Lesage et c'es fort dommage ! En plus, la fin (qui, elle, est censée être la suite de Démons) n'apporte rien du tout et franchement ça laisse bête ! Mais il n'empêche que la première partie du film est intéressante et la présence délicieuse de l'excellent Pier-Luc Funk ne gâche rien du tout bien au contraire ! Film sur l'adolescence assez lent mais touchent & réaliste !
Un petit coming of age movie québécois sur les initiations amoureuses parallèles d'un frère et d'une soeur. C'est très bien éclairé, très bien cadré, très bien joué et joliment découpé en plans séquences bien maîtrisés. On est dans un mi-chemin intéressant entre le documentaire et le teen movie, mais finalement, malgré une bande son assez porteuse et des petites touches d'humour bienvenues, le film manque de souffle et de chair, à cause d'un scénario vraiment trop maigre. Malgré tout, on en garde une impression singulière après la fin de la projection, principalement grâce à sa dernière partie, déconnectée du reste du film, sorte de petite parabole pleine d'espoir et de poésie, qui élève le film au-dessus de lui-même et donne envie de suivre de près ce réalisateur.
Je comprends mal les bonnes critiques de ce film qui cumule clichés et platitudes. C'est fade, niaiseux, presque insultant pour un spectateur. Pourquoi le sous-titrage qui fait passer la parlure québécoise pour une langue étrangère ? Je suis furieux contre moi : perte de temps !
Un film très doux sur l'amour et l'enfance, l'adolescence et le passage à la vie adulte. La musique est très bien choisie, les images et l'atmosphères sont calmes, soignées et douces. un très beau moment passé.