Estampillé « création TF1 » alors que ce n’est ni plus ni moins que l’adaptation d’une mini-série britannique (nommée pour les curieux "The reckoning"), "Piégés" a été imaginé et écrit par Chris Lang. Et ma foi, j’avoue avoir été agréablement surpris par cette petite production télé. En tout cas les premières minutes sont incroyablement accrocheuses, suffisamment en tout cas pour scotcher le téléspectateur efficacement. Le scénario a pourtant un léger air de déjà-vu, avec un meurtre des plus classiques qui respire l’amateurisme (les balais d’essuie-glace en marche, bonjour la discrétion !), puis par cette proposition indécente. Mais avouez que cette proposition, à l’opposé de tout sens éthique, a de quoi ramollir le mou à quiconque, en particulier quand celui-ci a besoin de l’argent proposé. Ce qui est remarquable, c’est que le vrai fond de l’histoire se dessine doucement, invitant le téléspectateur à découvrir le pourquoi du comment en même temps que la personne concernée. Et de la même façon qu’Elsa Aubry (Odile Vuillemin) l’est, le téléspectateur est mis devant le fait accompli. Avouez que de se voir proposer une vraie petite fortune par quelqu’un qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam, ça a de quoi attiser la curiosité ! Même si, entre nous, ça cache une anguille sous roche… Mais comme je vous l’ai dit, lorsqu’on se voit possiblement à la tête d’une telle somme d’argent, ça a de quoi vous retourner le cerveau, surtout quand on a besoin de cet argent, en particulier pour quelque chose d’essentiel. Et encore plus quand cet argent est supposé arriver pile poil au moment opportun. Odile Vuillemin joue le coup parfaitement bien en servant un personnage emporté par un épouvantable dilemme. Elle sort encore une fois une interprétation parfaite, et Thierry Neuvic n’a rien à lui envier. D’ailleurs, je ne vois pas en quoi il y aurait à redire sur chacun des protagonistes. Mais ce que je reproche à ce film, ce n’est non pas le manque de rythme puisque pour moi il est parfaitement adapté à des personnes lambda, mais plutôt le manque de tension malgré une musique bien présente et bien adaptée. Ce que je veux dire par là, c’est que je n’ai pas senti l’atmosphère de ce film si insoutenable que ça. De ce point de vue-là, j’attendais plus. Beaucoup plus. Malgré tout, on a une dimension dramatique supplémentaire apportée par l’épée de Damoclès qui plane sur la fille d’Elsa. D’autres choses plus attendues sont là également, assez conformes à la réalité pour peu qu’on se penche sur la psychologie humaine, comme les tensions qui naissent entre les deux époux, le mari obéissant à un autre genre de morale. Mais voilà : j’attendais plus d’insoutenable. Cependant le final sait tout de même choquer le spectateur par son dénouement final, même si on devine rapidement ce que vont devenir les deux personnages principaux. Mais on se dit : « tout ça pour ça ??? ».
Eh oui… la souffrance de certains pousse à chercher des responsables là où ils ne sont pas… et à monter de véritables machinations diaboliques…