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dominique P.
844 abonnés
2 027 critiques
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4,5
Publiée le 15 juin 2019
J'adore les films qui parlent de gens seuls, à deux ou à plusieurs, qui font un voyage donc ce film ne pouvait que me plaire. En plus la Pologne je ne connais pas et j'aimerais beaucoup y aller. Ce couple en voyage dans ce pays m'a beaucoup plu et j'ai aimé l'ambiance et le charme qui se dégagent de cette histoire.
Un film pavé de bonnes intentions et pétri dans une substance visiblement très autobiographique. Malheureusement, comme cela arrive parfois dans ces cas-là, les bonnes idées ne fonctionnent pas et on s'ennuie ferme devant ce road movie qui montre un jeune couple juif parisien très peu religieux, en quête de ces origines polonaises.
Entre vues touristiques de Cracovie, exploitation forcenée des clichés (les Polonais boivent comme des trous) et répliques humoristiques qui tombent à plat, le film s'enlise tranquillement dans un conformisme bancal. La jeune réalisatrice Elise Otzenberger est pleine de bonne volonté mais peine dans tous les domaines : réalisation tristounette, écriture maladroite et direction d'acteurs pour le moins flottante.
Judith Chemla, qui ressemble physiquement de plus en plus à Juliette Binoche jeune, joue assez mal la névrosée à fleur de peau.
Une seule scène dans le film trouve grâce à mes yeux : celle de la dispute dans la voiture, lors de laquelle les deux personnages semblent enfin se livrer sans fard et qui se termine par une réplique saisissante : "J'ai épousé un juif antisémite !".
A éviter sauf peut-être si vous avez des ascendant juifs polonais.
Anna (Judith Chemla) et Adam (Arthur Igual) sont juifs d'origine polonaise. Ils viennent de se marier. Ils confient aux bons soins des parents d'Anna leur nourrisson pour partir en voyage de noces. Si Adam serait volontiers parti à New York, Anna a décidé de se rendre en Pologne sur les traces de leurs deux familles.
Aucune tromperie sur la marchandise : le trailer de "Lune de miel" annonce la couleur. Il s'agira d'entrelacer comédie de couple et enquête sur les origines.
Sur les deux terrains le pari est réussi.
On rit beaucoup au personnage d'Anna qu'interprète la décidément remarquable Judith Chemla qui a réussi à se frayer patiemment un chemin jusqu'à la tête d'affiche depuis son passage à la Comédie-Française et sa nomination en 2013 au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour "Camille redouble". Elle est hilarante en ashkénaze hystérique, couturée de complexes, entretenant avec sa mère (impeccable et trop rare Brigitte Roüan) une relation compliquée, enthousiasmée au-delà du raisonnable de ce pèlerinage sur les traces de ses ancêtres. Face à une telle tornade, Arthur Igual fait le pari réussi de la sobriété.
Si "Lune de miel" fait rire, il réussit aussi à émouvoir. On aperçoit dans la bibliothèque de l'appartement parisien du couple une exemplaire des "Disparus" de Daniel Mendelsohn, poignante enquête historique sur les traces des ancêtres juifs polonais de l'auteur. On pense aussi à "Tout est illuminé", le roman de Jonathan Safran Froer porté à l'écran par Liev Schreiber avec Elijah Wood dans le rôle principal. Sans avoir l'air d'y toucher, Lune de miel évoque en trois plans la disneylandisation de la Shoah dans laquelle a viré l'industrie touristique à Cracovie avec ses tours guidés à Auschwitz et ses concerts de musique klezmer, le devoir de transmission à travers le personnage d'Evelyn Askolovich, qui raconte sa déportation à Bergen Belsen et enfin l'oubli lourd d'antisémitisme et teinté de négationnisme dans lequel tombe irrésistiblement cette mémoire.
Comment peut-on à ce point saborder un film potentiellement beau et émouvant ? En écrivant des dialogues consternants de platitude ou de vulgarité, en multipliant les scènes banales et celles qui sont censées mettre un soupçon d’humour au cœur d’un sujet grave alors qu’elles ne sont que triviales, en dirigeant les acteurs en dépit du bon sens au point que, malgré l’indéniable talent dont ils ont fait preuve dans d’autres films, il paraissent ici à côté de la plaque (c’est le cas, en particulier, de Judith Chemla, une actrice pourtant généralement douée et attachante), etc. La mise en scène d’Elise Otzenberger ne fait grâce d’aucun poncif, d’aucune fausse note. Et cependant, quel sujet ! Raconter l’histoire d’Anna et Adam, un jeune couple de Parisiens d’origine juive polonaise qui entreprennent de revenir sur la terre de leur origine afin de commémorer le soixante-quinzième anniversaire de l’anéantissement de la communauté du village de naissance du grand-père d’Adam, ce n’est pas rien ! Comment peut-on massacrer un sujet pareil ? Eh bien, c’est néanmoins ce qui s’est produit. Allez, soyons juste, il y a quand même une ou deux scènes à sauver dans tout ce gâchis. Il y en a même une qui est tout à fait réussie. Elle montre Anna et Adam parcourant les allées d’un cimetière juif de Pologne et rencontrant une rescapée des camps de la mort qui, au soir de sa vie, s’est décidée à témoigner de ce qu’elle a vécu auprès des jeunes générations. Dommage que tout le film ne soit pas du même acabit, loin s’en faut !
Presente comme une comedie , certaines scenes devraient l'etre mais on ne souris quasiment jamais. C'est frustrant car les comediens sont tres correct mais ca ne marche pas. Et puis sujet qui ne va pas interresser beaucoup de monde , trop personnel et malgres la courte duree , le film semble tres long.
Un couple de juifs très dépareillés fait un voyage commémoratif en Pologne. Lui est intelligent, cultivé, cool, gentil, sympathique, arrangeant, beau et bien foutu, et elle est exactement tout le contraire. Leur périple est souvent amusant et quelquefois tristounet, mais jamais émouvant. Même si l’on ne s’ennuie pas sur le coup, on a quand même la sensation ensuite d’avoir perdu son temps.
Le sujet de Lune de miel est lourd et autobiographique : un pèlerinage vers ses racines. Pour son premier film en tant que réalisatrice, Elise Otzenberger n'a pas choisi la facilité en traitant de l'identité juive et de l'héritage de la Shoah au sein de la famille. Une transmission qui s'est faite par les non-dits plus que par la parole. Globalement, mise à part une poignée de scènes, le ton est à la comédie, débridée et parfois franchement triviale (les récurrences scatologiques). C'est surprenant, déstabilisant et loin d'être maîtrisé, à cause notamment d'une mise en scène peu inspirée. Cependant, malgré son instabilité chronique, Lune de miel n'est pas entièrement raté ne serait-ce que pour son culot et une sincérité évidente. spoiler: Avec quelques punchlines marquantes comme de qualifier Cracovie de "Disneyland de la Shoah. " La description de la Pologne peut sembler peu amène et réduite à quelques clichés mais elle correspond à ce que les personnages du film, avec leur ascendance et leurs apriori, pensent véritablement. C'est entendu, Elise Otzenberger est encore loin d'un Woody Allen, en particulier dans ses dialogues, mais elle essaie, elle tâtonne et son long-métrage a de la personnalité à défaut de susciter une pleine adhésion. Dans un rôle trop axée sur l'hystérie, l'excellente Judith Chemla (inoubliable dans Une vie) s'en tire sans trop de dommages et forme un couple énergisant avec Arthur Igual. Enfin, les seconds rôles ont aussi de la présence, même modestes : Brigitte Roüan, Isabelle Candelier, Antoine Chappey et le toujours suave André Wilms.
Une bonne surprise. Un film drôle et touchant avec de très bons acteurs. Un couple d'origine juif polonais, laisse leur bébé avec les grands parents, pour assister à une commémoration (destruction d'un village juif) en Pologne. Ils pensent que ce sera une "lune de miel" mais ce n'est pas exactement ce qui arrive. De bonnes scènes, de la nostalgie et beaucoup d'humour .... Judith Chemla est formidable dans son rôle.
Je tiens à mettre la note maximale car j'ai passé un excellent moment devant ce très beau film. La réalisatrice raconte ce qu'elle a vécu il y a 10 ans, c'est donc véridique cette histoire. J'ai été très touchée par cette histoire familiale touchante et bourrée d'émotions. spoiler: Alors quand je lis dans une critique que c'est nul et que cela n'a pas d'intérêt ce film, je suis vraiment sidérée.
Quel dommage qu'Elise Otzenberger ait parfois cédé à la facilité dans l'écriture de son scénario, notamment dans les répliques comiques, car son regard sur la mémoire est intelligent. Ce film montre avec justesse que la mémoire d'un événement - ici la Shoah - est un processus vivant qui se transforme avec le temps. La mère (Brigitte Roüan) et la fille (Judith Chemla) incarnent deux phases de l'histoire de la mémoire juive : l'une veut oublier quand l'autre souhaite ressentir et transmettre. C'est fin, pertinent et l'exagération des sentiments dans le jeu des deux actrices donne de la force au message final.
Avec talent et une certaine grâce, Elise Otzenberger tire le meilleur parti de ses interprètes et des situations, et donne, à l’heure de la résurgence de l’antisémitisme, une comédie légère et chaleureuse.
Film nombriliste, qui se complaît à décrire une parisienne à la recherche du passé familial, et qui entraîne tout le monde dans son délire. "Ma grand-mère a souffert, je porte sa souffrance, j'ai des origines polonaises...". Film victimaire pour névrosés, bien installé dans notre époque d'âmes égarées.
Jolie promenade mémorielle, qui nous emmène au-delà des idées préconçues sur l'antisémitisme prégnant en Pologne, que l'on pressent plus que l'on constate. L'horreur de la Shoah est là en arrière-plan. L'excursion sera l'occasion d'une transmission imprévue entre mère et fille. L'humour est là, l'être juif également et s'incarne différemment chez l'homme et la femme de ce jeune couple. Un film, qui nous parle avec légèreté, mais sans nous épargner de ce qui a eu lieu, de ce que l'impensable est advenu. Le travail de mémoire est toujours nécessaire pour ne pas écouter ceux qui nieraient tant ce qui a eu lieu est incroyable.