1997. Hong-Kong est en pleine Rétrocession. Sort THE LONGEST NITE, véritable diamant noir de polar, vicieux, hermétique, moderne, voire même avant-gardiste, auquel flics pas toujours honnêtes et pègre locale se livrant une guérilla sans merci servent de pitch de départ. La première moitié du film n'est que prétexte à une surenchère de violence physique crapoteuse (supplices divers, passages à tabac, meurtres) rythmée par un piratage technoïde de la bande-son de « Midnight Express », puis le tout tourne à une haletante mais nébuleuse course contre l'échec, avant d'aboutir à un face-à-face d'action aussi remarquable visuellement que psychologiquement entre un policier corrompu et un mystérieux truand au crâne rasé (exceptionnelles compositions respectives de Tony Leung Chiu Wai et Lau Ching Wan). Bien quelques années avant le fameux « Infernal Affairs » d'Alan Mak et Andrew Lau, le polar HK faisait déjà dans le jeu de rôles machiavélique, où l'on ne finit par plus savoir véritablement qui est quoi. Un film énorme et forcément trop méconnu, reflétant ce que l'on peut faire de mieux du point de vue esthétique comme scénaristique dans le genre. À voir absolument.