Que dire de ce film… un OVNI pour son époque, une claque venue de l’avenir. Intemporel ? à coup sûr !
En lisant le synopsis, tout laisse songer à un poncif moralisateur du genre, c’est peut-être vrai, mais le génie est bien présent et c’est tout ce qui compte.
Le récit est centré sur 4 personnages, les autres, furtifs, ne sont présentés que par leurs stéréotypes les plus abjects (le psy obsédé, le médecin véreux, le flic raciste, l’urgentiste sans compassion et j’en passe…), tout semble ainsi se dresser contre nos protagonistes.
C’est finalement le personnage de Sara Goldfarb qui retiendra le plus mon attention. Cette veuve, perdue dans l’enfer de l’ennui suite au décès de son mari, à qui Harry son fils égaré et toxicomane, viendra revendre quasi-quotidiennement son bien le plus cher (après son frigo) : sa télévision !
Violentée par la vie, esseulée et en quête d’attention, Sara ne s’attachera qu’à une seule chose, passer derrière le petit écran. S’en suivra alors un dramatique cheminement vers l’addiction et la démence. Pauvre Mme Goldfarb, son fardeau n’était-il pas déjà suffisamment lourd à porter ?
L’atmosphère du film est pesante, sourde et la luminosité saturée laisse à penser que nous sommes dans un rêve, un mauvais rêve. Les prises de vues ainsi que les cadrages accentuent cette pesanteur. Le rythme frénétique du film, soutenue par des interludes musicaux récurrents, s’accélère de manière linéaire, montant crescendo tel des pulsations cardiaques répondant à une pression grandissante. Le tout restant parfaitement maitrisé.
Enfin, je ne pourrai terminer cette critique sans parler de la bande de son du film, une merveille du genre et peut-être de sa décennie, pour un film tout simplement grandiose.