La saga culte Chucky (Child's Play, 1988) faisait frémir et rire les ados et adultes, incapables ensuite de ne pas jeter un œil inquiet à leur peluches (décoratives, qu'ils prétendent...) et s'est soldée par des suites plus ou moins bonnes qui ont fini par décevoir complètement les fans de la poupée possédée. On s'attendait assez peu à voir débarquer cette suite remaniée pour devenir plutôt un point de départ à une nouvelle saga. En effet, Child's Play : La Poupée du mal tient moins du remake (refaire à l'identique le premier opus de 1988) que du reboot (comprenez : vous allez manger encore plusieurs opus suivant celui-ci), et l'on n'est pas vraiment sûr que cela ne nous effraie pas davantage que la poupée, car cela veut dire que nous allons devoir subir ce design épouvantable qu'arbore cette nouvelle version. Affreuse, ignoble, ni faite ni à faire...les mots nous manque face à la première vision de la tête de "Buddi", on ne s'y fait pas. Le film en lui-même ne surprend guère par sa forme "klaxon à chaque endroit où il faut insérer le sursaut", et le simple fait de couper le son (ou mettre des bouchons Quies face à ces coups de trompettes sans vraie proposition d'idée effrayante) nous suffit à le confondre avec un film pour enfants. Il n'y a qu'à voir la scène où le jeune Andy apprend à sourire à la poupée, ce burlesque n'a pas vraiment sa place dans ce genre de film, et pourtant cela dure pour tenter d'arracher un rire au forceps à son spectateur. Ajoutons à cela un scénario sans surprise (la poupée qui protège son enfant, même de lui-même...), un casting bon marché (casting oubliable) et une fin clichée qu'on sait déjà être celle des futurs opus de cette saga... Seuls les doublages français sauvent la mise (on sourit toujours quand on entend les tonalités de Laurent Morteau) et les scènes de gore sont dignes - pour une fois - d'un bon nanar qui amuse. Ces macabres scènes qui combinent le ridicule au gore sont certainement les plus intéressantes dans ce reboot. Mais il en faudra plus pour nous faire oublier ce qui nous a vraiment traumatisé : le nouveau design de Chucky...