J'avoue que, jusqu'à présent, le cinéma de Toledano et Nakache m'était plutôt insupportable. Au point que, après "Intouchables", j'avais carrément zappé les deux films suivants. Avec "Hors normes", le duo me parait en progrès. Certes, on y retrouve toujours les mêmes défauts, mais ils sont moins appuyés, moins gênants que d'habitude : une certaine lourdeur dans le propos, une utilisation abusive de musiques destinées à appuyer ces propos, et ce côté "fractionné de l'entrainement athlétique" avec une succession de scènes souvent trop longues et qui ont tendance à se trainer, entrecoupées de scènes nerveuses et brillantes. Et puis, heureusement, il y a le sujet du film, un sujet fort, émouvant, la façon dont certaines organisations, certaines personnes arrivent à s'occuper d'enfants et d'adolescents autistes dont les troubles sont si graves qu'ils sont rejetés par les institutions officielles. Quant à l'interprétation, on peut la considérer comme étant "hors normes", avec Vincent Cassel et Reda Kateb au sommet de leur forme, mais aussi, entre autres, Frédéric Pierrot, Suliane Brahim et Alban Ivanov. Plus le plaisir de retrouver deux des plus grandes comédiennes du cinéma français : Hélène Vincent et Catherine Mouchet. Et celui de retrouver Lyna Khoudri, excellente représentante de la jeune génération (la tête d'affiche de "Papicha"). Et, enfin, tous les interprètes des rôles d'autistes.