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Un visiteur
4,0
Publiée le 2 décembre 2008
Chaines conjugales s'ouvre sur une présentation en voix off d'une petite ville provinci1ale américaine. Le ton railleur de cette voix féminine donne la tonalité satirique au film et soulève aussitôt une interrogation sur la place qu'elle occupe dans l'histoire. Véritable personnage principal des trois récits en flash back qui se succèdent, on ne verra pourtant jamais ses traits. On pense immédiatement à la série Desperate Houswives et à la femme au foyer désespérée dont la voix hante le feuilleton, en moins brillant et plus convenu, et lui donne sa cohérence. Toutefois,cette virulente satire de la bourgeoisie provinciale américaine risque à chaque instant de verser dans la vulgarité qu'elle prétend dénoncer. Heureusement, l'ensemble est tellement brillant qu'on en oublie la médiocrité de cette bonne société.
Splendide comédie de mœurs autour du blues et des doutes de trois femmes au foyer. Un film que le créateur de « Desperate housewives » à dut voir en boucle, sans en retenir la profondeur. Le discours de Kirk Douglas qui oppose l’art et l’éducation à l’abrutissement des masses par la pub est un des multiples moments savoureux du film. Un des plus beau longs métrages de Mankiewicz.
Récemment réédité en DVD dans une version correcte, "Chaînes Conjugales" démarre allègrement comme une version originelle de "Desperate Housewives" (frivolité des épouses oisives, détachement des maris un peu veules, et cette voix sublime - pas vraiment d'outre-tombe ici, mais pas loin - qui commente l'action avec une distance cruellement ironique...), avant de s'épanouir de manière complètement paradoxale : entre le mélodrame classique - jeu tendu et intense des actrices, toutes trois sublimes (mention particulière à la renversante Linda Darnell, me semble-t-il injustement oubliée aujourd'hui !) - et le thriller sociologique, le spectateur ne sait plus trop quoi penser, d'autant que Mankiewicz redouble de dialogues étincelants et de coups de poker dans sa mise en scène (ah ! cette idée géniale de ne jamais voir LA séductrice !). "Chaînes Conjugales" séduit et déconcerte tout autant, peut-être parce que le cinéma d'aujourd'hui a abandonné ce niveau de richesse et de complexité.
Découvert il y a quelques années, je gardais un souvenir assez mitigé de ce long métrage. J’ai donc décider dernièrement de lui donner une seconde chance et cette seconde vision me laisse un sentiment nettement plus agréable, au point même de le considérer comme étant un quasi chef-d’œuvre. J’ai trouvé le scénario extrêmement bien agencé et la mise en scène de Joseph L.Mankiewicz totalement maîtrisée. Certaines séquences m’ont d’ailleurs fait franchement rigoler, en grande partie aussi grâce à la présence de subtils dialogues et à un casting qui joue tout en finesse. Le trio féminin composé de Linda Darnell, Jeanne Crain et Ann Sothern est excessivement drôle et on remarquera aussi que Kirk Douglas s’en sort à merveille dans ce registre. En résumé, il s’agit d’une superbe comédie de mœurs de la part d’un metteur en scène qui n’en finit pas de m’étonner.
Une comédie subtile et intelligente, genre quasi-disparu (on peut penser néanmoins à Little Miss Sunshine pour l'aspect étude de relations familiales au travers d'un évènement cocasse). Des acteurs tous brillants (Jeanne Crain est particulèrement impressionnante), un découpage en flashback d'une maîtrise absolue, une mise en scène en verve (la caméra se rapproche du couple par à coups de la même façon que l'homme se rapproche de la belle autour de la table du restaurant). Le film est basé sur le principe de l'arroseur arrosé, sur le thème de la manipulation. Les trois femmes manipulent et exploitent les hommes de façons différentes, mais elles se sentent en danger face à Addie Ross, la voix off, femme fatale qui semble comprendre bien mieux qu'elles leurs époux et être leur modèle de femme idéale. L'élément déclancheur du film provoquera remise en cause, soupçons... et flashbacks permettant de mettre à nu les faiblesses des différents couples de manière brillante. Peut-être peut-on regretter le dénouement assez attendu, et également les relations entre les 3 femmes, moins travaillées que les relations de couple. Mais c'est du chipottage, le film est excellent.
LA leçon de scénario et de construction narrative d'Hollywood. Si on y ajoute trois incroyables actrices et une compréhension aigüe de la relation amoureuse... ça donne un chef-d'oeuvre.
Mais quel régal ! On n'a pas le droit de passer à côté d'un tel petit bijou d'humour, de peinture de moeurs d'une certaine classe de la société américaine ! Joseph L. Mankiewicz signe un chef-d'oeuvre ! A Masterpiece, Joyce, pas le master of a piece !
Mankiewicz met en scène avec la grande subtilité qui le caractérise cette comédie sur les rapports sociaux en s'interressant aux troubles conjugaux de trois couples. Un scénario intelligent, un découpage très fin, des acteurs attachants, tout est réuni pour un divertissement sans failles. Le film n'est pas sans évoquer la série Desperate Housewives (intérêt pour les personnages féminins, peinture de la banlieue aisée, chronique des tragédies du quotidien et même voix off d'un personnage absent).
Un film de haute volée, signé du maître des dialogues. Mankiewicz avait compris que l'intérêt dramatique d'une scène n'a nul besoin de poursuites de voitures, ce dont feraient bien de s'inspirer nombres de tâcherons actuels. La structure en flash-back est un modèle du genre. Les seconds rôles sont fantastiques: Thelma Ritter, Florence Bates ( la scène de la réception chez les Phipps est un régal). L'ironie désabusée de Linda Darnell, le cynisme lourdaud de Paul Douglas, la magistrale utilisation de la voix off de Celeste Holm ... tout concourt à faire de cette bande un chef-d'oeuvre indémodable.