Bénéficiant d’une place gratuite, je suis donc allé voir « Last Christmas », dont l’affiche française nous promet « La comédie romantique de Noël », rien de moins.
Il est à noter qu’avant son décès, survenu le 25 décembre 2016 ( !), George Michael avait donné son accord pour cette « adaptation » de l’un de ses tubes les plus mythiques.
Après quelques rebondissements et un scénario écrit par Emma Thompson, le film a enfin vu le jour, réalisé par Paul Feig. Le parti pris du film romantique étant une idée originale pour se démarquer, à l’heure où il aurait été plus « à la mode » de faire un biopic du chanteur disparu.
Malheureusement, malgré une attention portée aux détails, tout en décorations de Noël chatoyants, la magie ne prend pas.
Si la bande originale reste le meilleur atout du film, la discographie de George Michael reste sous-exploitée. On tourne autour de trois ou quatre titres et de leurs remix, quand d’autres auraient mérités d’y figurer. Ainsi le joyau « December song », qui aurait été tout à fait de circonstances, est au nombre des titres malheureusement oubliés.
L’intrigue ne brille pas non plus par son originalité. Les thèmes inévitables du pardon, de l’acceptation de soi et de la rédemption y sont abordés, mais d’une manière trop maladroite pour émouvoir.
Pour ne rien arranger, Emilia Clarke, surmaquillée à la truelle, surjoue en grimaçant comme si elle imitait (très mal) Jim Carrey. Et c’est bien dommage, quand son personnage aurait pu être intéressant par son côté rock n’ roll désabusé, bien loin des héroines très quiches habituelles de ce genre cinématographique.
Face à elle, Henry Golding livre une prestation toute en délicatesse, qui aurait pu nous faire attacher à son personnage, si on l’avait un peu plus vu. Paradoxe désolant, alors qu’il est littéralement le cœur du film, on ne le voit que très peu à l’écran.
Histoire d’achever de couler le navire, les personnages secondaires sont hyper caricaturaux et ont des storylines imposées au forceps, comme s’il fallait cocher les cases d’une checklist.
Et toutes les intrigues concernant ces personnages sont jetées en vrac, surgissant du chapeau chaque fois qu’il est nécessaire de faire une blague pas drôle sur une communauté. Parce que c’est bien le plus frappant dans cette « comédie » : ce n’est pas drôle. Ni vraiment romantique. D’ailleurs le film se cherche tellement sans savoir où il va qu’il bascule dans la science fiction par facilité, avec une fainéantise assumée.
Sauf que :
• En comédie romantique britannique, il y a mieux.
• En film de Noël, il y a mieux.
• En film fantastique, il y a mieux.
Reste que si on n’est pas trop exigeant, si on a une heure et demi à tuer, ou si on veut jouer à « Où est Charlie ? » en recherchant dans les décors tous les acteurs de série télé britannique qui viennent passer une tête juste pour le fun, alors on passera, peut-être , un moment divertissant.
Et puis, le dernier plan est joli.