J’avoue être partagé. Je comprends les déçus. Moi aussi, je m’attendais à bien autre chose. Sans doute influencé par des reportages vus sur « National Géographic » comme « La vie dans la station spatiale » où des astronautes de diverses nationalités apportent leurs témoignages sur tel ou tel compartiment comme les WC, la chambre ; répondent à des questions du type : comment recycler l’eau ? expliquer la longue et indispensable préparation qui précède chaque sortie extra véhiculaire (EVA) ; comment réagit le corps en impesanteur ; expliquer la diminution de la masse osseuse, l’écrasement de la rétine etc. Et parmi ces astronautes, une intervention de Thomas Pesquet. Je m’étais dit que son intervention était extraite de « 16 levers de soleil ». Ben non. En effet, rien de son ressenti. Rien de ses préoccupations. Aucune information sur son métabolisme. Et on ne sait rien de ses acolytes. En soi, on a affaire à des séquences qui sont des instantanées, des tranches de vie à l’intérieur de la station spatiale. Une balade poétique avec des extraits des oeuvres complètes d'Antoine de Saint-Exupéry pour commentaires, et onirique en toute fin de séjour avec des nébuleuses. Si on accepte cette dimension artistique, le film passe bien. Tout juste. En soi, les images proposées par Thomas Pesquet sont d’une… terrifiante banalité !!! « Terrifiante banalité » ???!!! Suis-je blasé ??? Si tel est le cas, c’est terrifiant ! Je ne me lasse jamais de voir des films liés à l’espace. Mais force est de constater que les images proposées ne révèlent aucune surprise ! Les images de Thomas Pesquet, puisque c’est lui qui a occupé la caméra en l’absence évidente de Pierre-Emmanuel Le Goff n’ont en soi rien d’exceptionnelles. C’est du vu et revu dans de nombreux reportages. Je suis conscient que pour Thomas Pesquet, c’est nouveau. C’est son oeil qui capte. Nous ferions sans doute la même chose. Les images que nous prendrions seraient similaires à celles que nous voyions à la télé. Seulement ce serait « nos » images. Notre film. On aurait fait comme à la télé ! Après tout, la station spatiale est un lieu très délimité. Quand même, il aurait fallu ajouter à ces images des commentaires, du ressenti, des impressions de notre spationaute. J’ai lu dans une critique que le film manquait « de structure et de rythme ». C’est sans doute son défaut. Alors Thomas Pesquet qui aurait mérité être crédité co-réalisateur n’a fait que respecter un cahier des charges, des consignes de Pierre-Emmanuel Le Goff. Thomas Pesquet n’est pas responsable de se manque « de structure et de rythme ». Seul Pierre-Emmanuel Le Goff est responsable par son montage. Ce sont ses choix. Il a fait au mieux avec ce que lui a ramené Thomas Pesquet. Si je suis déçu c’est parce que je m’attendais à autre chose. Sans doute aussi influencé par le livre de Marion Montaigne. Une bande dessinée que je recommande expressément de lire : « Dans la combi de Thomas Pesquet ». Un livre tellement loufoque, déjanté ; j’ai ri plusieurs fois et entendu rire ceux qui l’ont lu dans mon salon. Une mine d’informations. Ainsi, vous aurez toutes les réponses que vous n’avez pas eues (dont moi). Un livre qui gommera votre frustration. Un livre qui en dit long sur le caractère, l’état d’esprit de Thomas Pesquet. C’est rafraîchissant. Instructif et amusant. Peut-être que la démarche des deux hommes n’était pas de se répéter. Un complément. Sans doute. Encore une fois, le livre gagne par rapport au film. Comme je le disais plus haut, je ne me lasse pas de voir des films sur l’espace. Alors, je donnerai une bonne note à cette semi-déception pour saluer avant tout le courage de ces astronautes qui me font rêver, qui font rêver la part d’enfant qui demeure encore en moi, ce qu’évoque Thomas Pesquet. Et lui souhaite d’autres missions dans l’espace.