Mara est sur le papier un film plutôt fun. Déjà il y a Olga Kourilenko. Certes, elle choisit fort mal ses rôles, mais elle est charmante et plutôt convaincante dans son rôle de psychologue débutante qui cherche à réparer ses bourdes. Elle porte pour ainsi dire le métrage sur ses épaules, lequel s’avère en effet malheureusement très faiblard. Le scénario part d’une excellente idée, avec ce démon qui emporte les gens dans leur sommeil, malheureusement, il se dissout dans une improbable histoire de vengeance ou de regrets, ou de pardon, de je ne sais quoi encore, ce n’est pas du tout clair. Intriguant et efficace au début, plus le film avance plus il sombre dans le grotesque, avec même des séquences invraisemblables dans la dernière partie (genre vous savez, la scientifique qui va fumer une clope en pleine expérience majeure ?). Le pire restant la fin. Très sincèrement, ils auraient évité le rebondissement de l’épilogue, j’aurais trouvé le film acceptable, mais vouloir rajouter ce rebondissement, c’était stupide. Ca rend l’explication bancale, c’est pseudo-spectaculaire jusqu’au ridicule, on sent le twist hyper forcé pour faire « film d’horreur ». Quel dommage ! Alors que l’intrigue avait vraiment des ressorts intéressants au début.
Visuellement rien de bien signifiant. Une photographie grisâtre très quelconque, des décors sans grand relief, une mise en scène des plus classiques, ça fait moins film d’horreur cinématographique digne de ce nom que petit téléfilm de fin de soirée. Du reste, le film n’est guère effrayant, malgré une ou deux apparitions sympathiques de la créature qui doivent beaucoup à Javier Botet. Il y a également une séquence d’immolation plutôt cool, un cadavre pourri à l’apparition subreptice, mais sincèrement, c’est de l’épouvante grand public très peu graphique, et en vérité, peu psychologique également.
Mara plaira sans doute aux amateurs de films de possession ou de malédiction qui n’aiment pas trop l’horreur trop violente. Il plaira sûrement aux adeptes du Conjuring verse, dont on sent l’influence et dont il reprend un peu les codes esthétiques. Mais on est plus dans la veine des mauvais épisode de la saga que du meilleur, c’est clair ! 2