Votre avis sur Compartiment tueurs ?
3,5
Publiée le 16 mars 2017
Pour son premier film, Costa-Gavras signe un polar classique mais rondement mené. Une femme est retrouvée morte dans un train, et quelqu'un commence à supprimer les passagers du compartiment, tandis que la police patauge. Le film bénéficie en premier lieu de son étonnante et impressionnante distribution : outre Yves Montand en inspecteur désemparé et Simone Signoret en vedette de théâtre, on y retrouve Pierre Mondy en commissaire inquiet, Jean-Louis Trintignant en amant froid, Charles Denner en suspect cynique à l'accent parisien prononcé, Michel Piccoli en voyageur pervers, et bien d'autres. Ceux-ci permettent de donner du corps et de la classe à tout un panel de personnages qui sont développés de manière intéressante. Par ailleurs, les dialogues sont jolis, amenant occasionnellement une touche d'humour. Enfin, la réalisation s'avère travaillée, avec des séquences de meurtres au montage et aux plans percutants, une poursuite finale très dynamique, et un noir et blanc bien équilibré. Ainsi, "Compartiment Tueur" est peut-être moins connu que les œuvres politisées du réalisateur, il n'en demeure pas moins un début prometteur pour sa carrière.
3,0
Publiée le 8 février 2017
Premier film de Costa-Gavras : pas forcément de coup de maître mais un polar en tout cas bien mené, financé par Yves Montand et Simone Signoret afin de lancer la carrière du futur auteur de « Z ». Logiquement pas encore au sommet de sa maîtrise, Costa parvient toutefois sans mal à être fidèle à l'esprit de Sébastien Japrisot, le scénario s'avérant joliment retors mais toujours compréhensible, et non sans quelques rebondissements vraiment étonnants. Mené à un rythme relativement soutenu, c'est enfin l'impressionnante galerie d'acteurs qui impressionne peut-être le plus : Montand et Signoret donc, mais aussi Jacques Perrin, Jean-Louis Trintignant, Catherine Allégret, Pierre Mondy, Charles Denner ou Michel Piccoli, les deux premiers que nous retrouverons quatre ans plus tard dans « Z ». Assez noire, l'œuvre s'offre pour conclure spoiler: une course-poursuite très réussie et fort bien montée
, finissant de parachever une œuvre qui, sans être majeure, n'en était pas moins prometteuse, quand bien même celle-ci prendra donc une tournure très politique alors inattendue. À (re)découvrir.
3,5
Publiée le 2 janvier 2017
Après avoir fait l'IDHEC, Costa-Gavras fait ses premières armes opérationnelles en qualité d'assistant réalisateur aux côtés de cinéastes aussi prestigieux que René Clément, Henri Verneuil ou Jacques Demy. C'est sur "Le jour et l'heure" de René Clément qu'il fait la connaissance de Simone Signoret qui l'attire dans son cercle d'amis. Quand il remarque "Compartiment tueurs", le livre de Sébastien Japrisot sorti en 1963, germe dans son esprit l'idée de le réaliser lui-même malgré Verneuil qui lui a confié que lui et Simenon, n'ont pas réussi à faire éclore une transposition crédible pour le grand écran. Il a pourtant déjà rédigé un scénario alors qu'il n'est pas en possession des droits sur le roman. Il le présente au producteur Julien Dérode qui trouve le traitement proposé par Gavras tout à fait intéressant. Les liens du jeune homme avec le couple Montand/Signoret qui accepte de s'engager donne aussitôt un sérieux coup d'accélérateur au projet. La renommée et les relations du couple le plus célèbre du cinéma français attirent une pléiade de comédiens dans ce fameux compartiment où après un voyage nocturne en train, a sévi un tueur inquiétant. L'intrigue qui ressemble un peu à celles que tricotait Stanislas-André Steeman après guerre aurait pu donner un thriller où la dérision se conjuguerait harmonieusement au suspense comme dans les perles que furent "Le dernier des six" de Georges Lacombe en 1941 ou "L'assassin habite au 21" d'Henri Georges Clouzot en 1942. Costa-Gavras a choisi de privilégier l'humour en permettant à Simone Signoret exquise en actrice sur le déclin ne voulant se l'avouer, à Michel Piccoli dégoulinant de sueur en fonctionnaire libidineux, à Pierre Mondy en copie conforme de Louis de Funès ou encore à Charles Denner parfait en "bouffeur de poulets" de faire leur numéro. Tout ceci est fort sympathique et donne une coloration baroque pas désagréable à ce premier film. Mais Costa-Gavras y a perdu l'équilibre que maniait à la perfection le grand Clouzot, l'intrigue perdant un peu de sa substance et de son suspense qui était potentiellement très attractif. Seul Montand tente d'accrocher le film à sa vocation première, mais il est bien seul. Un premier essai sympathique qui ne poussera pas Gavras à persévérer dans le film de genre. Quand on connait la suite on peut affirmer qu'il n'a pas eu tort.
3,0
Publiée le 10 mars 2017
Après avoir bossé sur quelques films en tant qu'assistant, Costa-Gavras passait à la réalisation avec ce "Compartiment tueurs" adapté de Sébastien Japrisot. Exercice de style dans lequel le réalisateur s'essaye à une mise en scène ambitieuse et moderne, le film nous fait suivre une foule de personnages pris dans la tourmente d'une enquête policière à la suite d'un assassinat dans le compartiment d'un train. Le talent dont fait preuve le cinéaste, bien que n'ayant pas encore trouvé son style, est indéniable et l'on se régale des bons mots du scénario ("elle disait qu'il lui mettait le feu au coeur, si vous voulez mon avis c'était plutôt ailleurs") écrit par Costa-Gavras en personne. Ajoutez à cela un casting incroyable composé de Yves Montand (dont c'est la première rencontre avec un cinéaste qui fera de lui son acteur fétiche), Jacques Perrin, Catherine Allégret, Simone Signoret, Simone Signoret, Pierre Mondy, Jean-Louis Trintignant, Michel Piccoli (dans le rôle d'un pauvre type) ou encore Charles Denner (impayable) et vous obtiendrez un solide premier film, habile divertissement rondement mené et habilement mis en scène.
3,5
Publiée le 27 juillet 2010
Pour le cinèaste Costa-Gavras, le film policier a ètè une sorte d'exercice prèliminaire, qui lui a permis d'aborder ensuite un cinèma plus directement politique: "Compartiment tueurs" fut une oeuvre très brillante, tant par l'habiletè avec laquelle sont agencès le mècanisme de l'ènigme et les ressorts du suspense que par la distribution èclatante des comèdiens (Yves Montand, Pierre Mondy Catherine Allègret, Jacques Perrin, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner...)! Costa Gavras signe donc un premier long-mètrage bien enlevè, menè avec vivacitè mais aussi avec un certain manièrisme! Belle musique de Michel Magne...
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