Dans un wagon lit entre Marseille et Paris, une jeune femme est retrouvée morte à l’arrivée du train. La police se met à la recherche des autres voyageurs, mais ils sont exécutés les uns après les autres avant même qu’elle ait eu le temps de les interroger. Le jeune grec émigré Costa-Gavras franchement sorti de l’IDHEC (Femis d’aujourd’hui) fait ses premières armes avec ce polar tendu, adapté par lui-même d’un roman. Son film restitue bien l’ambiance des romans noirs de gare de l’époque. Vif et rythmé, il travaille sur la dynamique de la mise en scène et la mécanique complexe du scénario. Et pour faire ses armes, grâce à l’amitié partagée avec Montand et Signoret (présents dans le film), il parvient à réunir un casting incroyable pour un premier film : Piccoli, Trintignant, Denner, Catherine Allégret, Bernadette Lafond,… Sa carrière est lancée, il retrouvera bon nombre d’entre eux dans ses meilleurs films… il reste la référence du cinéma politique français des 70’s. Ajoutons à cela la musique entrainante et envoutante de Michel Magne. Bon premier film, loin malgré tout des chefs d’œuvre à venir.
Polar mené avec vivacité et dynamisme, sans temps morts. Mais il apparaît que le film n’est qu’un exercice de style où Costa-Gavras, débutant, veut démontrer sa maîtrise, aux dépens de toute vraisemblance et de toute cohérence. En plus du rythme et d’une mise en scène léchée, on a heureusement le plaisir de voir une kyrielle de grands acteurs des années 60.
Pour un premier film, Costa Gravas ou plus exactement Konstantinos Gravàs a presque réussi un coup de maître : il a attiré (malgré une affiche détestable) plus d'un million d'entrées en salles dans une période pourtant néfaste pour le cinéma, pour cause de développement de la concurrence TV ! Il a fait la réalisation et le scénario de cette aventure, et on sent tout le travail de préparation réalisé en amont. Il a su choisir un roman digne d'un Simenon qui se déroule dans un lieu confiné où pourtant on n'a pas l'habitude de voir se dérouler des crimes, et il a su habilement tirer parti de l'intrigue ! Et puis,je ne sais qui a dirigé le casting, mais c'est une merveille ! Il y a là la famille Montand au grand complet avec Simone Signoret et Catherine Allégret, et par ailleurs Charles Denner dans un rôle truculent. Mais toute la distribution est admirable, même jusqu'aux seconds rôles dont certains vont devenir célèbres par la suite. Tous les rouages du succès sont réunis et la mécanique se met en marche. On se laisse emmener par cette histoire trépidante, pleine de rebondissements, menée à un train qui n'a rien de sénateur, avec un zeste de suspense. C'est tellement bien fait que sur France 2 "Les témoins" programmés le même soir n'avaient plus qu'à aller se rhabiller couverts de ridicule malgré leur ribambelle d'épisodes creux... On l'a échappé belle : wagons-lits et voitures couchettes n'existent plus à la SNCF de nos jours ! Un crime dans un TGV serait loin d'être aussi angoissant que l'espace confiné d'un compartiment de six personnes ! willycopresto
Déjà le titre du film sonne très bien je trouve; compartiment tueurs. Et ce film est un petit bijou du film policier français des années 60. Il est bercé d'ailleurs par ces petites musiques légères typique de ces années. Il est aussi servi par une brochette d'acteurs incroyable, Montand et Signoret et Allegret, Perrin, Piccoli qui est presque méconnaissable dans son rôle d'employé introverti sans oublié Mondy (primo, deuzio, tertio...), Trintignant et j'en passe, notamment tous les seconds rôles. Le fait qu'il soit en N&B ne gêne pas du tout, cela donne aujourd'hui un cachet spécial au film. L'histoire basé sur le livre de Japrisot avec lui-même à l’adaptation s'en ressent. On commence par un meurtre banal dans un train de nuit pour finir par une série de meurtres où les personnages finissent par s'imbriquer les uns dans les autres. Bref l'enquête n'est pas toujours facile à suivre. La fin du film avec sa course poursuite clos très bien le film mais nous laisse encore une fois avec Costa-Gavras sur notre fin, car toutes les questions n'ont pas reçu de réponse. A voir sans attendre.
Premier film mitigé pour Costa Gavras, qui a tout de même su s'entourer d'une distribution incroyable! Apres, tous ne sont pas au même niveau... L'histoire reste intéressante, et cette chasse au(x) tueur(s) ne manque pas de suspense.
L'intrigue est franchement mauvaise, la poursuite finale apparait terriblement ringarde aujourd'hui et les voix off sont pénibles. Mais quel plaisir de revoir cette extraordinaire pléiade de grands comédiens ! On se demande même comment Costa Gavras, alors à ses débuts, a réussi à réunir autant de grands noms du cinéma. Leurs numéros sont inégaux. Ceux de Signoret et Denner sont excellents, en revanche celui de Piccoli est peu convainquant (ce qui est rare). Quant à Montand, il cabotine à son habitude. Pierre Mondy ne fait pas un excellent commissaire, mais le duo Catherine Allegret/Jacques Perrin a beaucoup de charme. Trintignant a déjà la classe qu'on lui connait. Bref, si ce n'est pas ce que Costa Gravas a fait de mieux, si on est très loin du film noir américain dont il semble s'être inspiré, Compartiment tueurs reste néanmoins un classique des sixties.
Pour un premier film, Costa-Gavras s'en tire par le haut, avec ce polar sombre non dénué d'humour. Le classicisme de l’œuvre est compensé quelque peu par un vrai sens de l'image et de la direction d'acteurs. Au passage, soulignons que pour un premier film, on a quand même droit à un casting impressionnant... Les voix off et flashbacks sont utilisés avec une certaine maestria, générant fausses pistes et coups de théâtre. Pas encore totalement abouti, le style commence toutefois à s'affirmer et annonce de fort belles choses pour la suite. Ni complètement novateur ni vraiment parfait, ce Compartiment Tueurs reste du bon polar à la française habile et retors.
Un film policier génial....... il y a cette enquête menée tambour battant, ces jeux d'acteurs et cet humour qui tranche véritablement avec le style film noir. La fin du film qui correspond à la découverte de la vérité engendre une suite de scènes saccadées et rythmées à un tel point qu'il faut la poursuite finale incroyable pour résoudre un mystère complètement caché. Excellent
Pour son premier film, Costa-Gavras signe un polar classique mais rondement mené. Une femme est retrouvée morte dans un train, et quelqu'un commence à supprimer les passagers du compartiment, tandis que la police patauge. Le film bénéficie en premier lieu de son étonnante et impressionnante distribution : outre Yves Montand en inspecteur désemparé et Simone Signoret en vedette de théâtre, on y retrouve Pierre Mondy en commissaire inquiet, Jean-Louis Trintignant en amant froid, Charles Denner en suspect cynique à l'accent parisien prononcé, Michel Piccoli en voyageur pervers, et bien d'autres. Ceux-ci permettent de donner du corps et de la classe à tout un panel de personnages qui sont développés de manière intéressante. Par ailleurs, les dialogues sont jolis, amenant occasionnellement une touche d'humour. Enfin, la réalisation s'avère travaillée, avec des séquences de meurtres au montage et aux plans percutants, une poursuite finale très dynamique, et un noir et blanc bien équilibré. Ainsi, "Compartiment Tueur" est peut-être moins connu que les œuvres politisées du réalisateur, il n'en demeure pas moins un début prometteur pour sa carrière.
''Compartiment tueurs'' est le premier film du réalisateur Costa-Gavras. Il dément ainsi les clichés qu'on peut dire sur les premiers films, à savoir qu'il faut être indulgent parce que ces oeuvres là sont souvent maladroites et mal maîtrisées. En somme, qu'un premier film est le plus souvent une déception. Et bien, c'est exactement le contraire avec ce film, l'un des meilleurs de son réalisateur.
L'intrigue est tirée du roman éponyme de Sébastien Japrisot qui signe en d'ailleurs l'adaptation. Une femme est découverte assassinée dans un wagon de train à la Gare de Lyon. La police commence son enquête avant de se rendre compte que l'assassin recherche comme eux les autres membres du wagon-lit.
Dans le fond, on est assez éloigné des oeuvres suivantes du réalisateur. Ici, nulle trace d'allusion politique ou de régime dictatorial : juste un film policier assez classique mais vraiment très efficace. On reconnaît tout de même Costa-Gavras dans sa manière qu'il a de donner de l'ampleur à l'histoire en creusant la psychologie des suspects. Ainsi prend-il le temps de brosser le portrait de chaque membre du compartiment. Tout cela est à mettre au crédit du scénario, brillant et servi par les tout aussi brillants dialogues de Japrisot (par moment on croirait entendre du Audiard). Un scénario qui passe aisément d'un personnage à l'autre en adoptant tour à tour un ton comique (le couple Perrin/ Allégret), dramatique ou même romantique (le couple Signoret/ Trintignant).
Et puis, il y a la mis en scène. Soulignée par la fort belle photo de Jean Tournier en noir et blanc, la mis en scène est d'une grande beauté. Elle joue sur l'espace, multiplie les effets de miroir (comme la scène où le visage d'un des protagonistes se reflète dans sa boîte à cigarette) et met en valeur un Paris délicieusement désuet.
Soutenue par une éblouissante distribution (Montand, Perrin, Allégret, Signoret, Trintignant, Piccoli, Mondy, Denner et même le Claude Mann de ''La baie des anges''), Costa-Gavras réalise pour sa première oeuvre un excellent divertissement. L'homme engagé à gauche n'est pas encore là, il ne cherche en rien à faire un film à thèse. On voit donc ce film avec un plaisir inouï.
Premier film de Costa-Gavras : pas forcément de coup de maître mais un polar en tout cas bien mené, financé par Yves Montand et Simone Signoret afin de lancer la carrière du futur auteur de « Z ». Logiquement pas encore au sommet de sa maîtrise, Costa parvient toutefois sans mal à être fidèle à l'esprit de Sébastien Japrisot, le scénario s'avérant joliment retors mais toujours compréhensible, et non sans quelques rebondissements vraiment étonnants. Mené à un rythme relativement soutenu, c'est enfin l'impressionnante galerie d'acteurs qui impressionne peut-être le plus : Montand et Signoret donc, mais aussi Jacques Perrin, Jean-Louis Trintignant, Catherine Allégret, Pierre Mondy, Charles Denner ou Michel Piccoli, les deux premiers que nous retrouverons quatre ans plus tard dans « Z ». Assez noire, l'œuvre s'offre pour conclure spoiler: une course-poursuite très réussie et fort bien montée , finissant de parachever une œuvre qui, sans être majeure, n'en était pas moins prometteuse, quand bien même celle-ci prendra donc une tournure très politique alors inattendue. À (re)découvrir.
Après avoir fait l'IDHEC, Costa-Gavras fait ses premières armes opérationnelles en qualité d'assistant réalisateur aux côtés de cinéastes aussi prestigieux que René Clément, Henri Verneuil ou Jacques Demy. C'est sur "Le jour et l'heure" de René Clément qu'il fait la connaissance de Simone Signoret qui l'attire dans son cercle d'amis. Quand il remarque "Compartiment tueurs", le livre de Sébastien Japrisot sorti en 1963, germe dans son esprit l'idée de le réaliser lui-même malgré Verneuil qui lui a confié que lui et Simenon, n'ont pas réussi à faire éclore une transposition crédible pour le grand écran. Il a pourtant déjà rédigé un scénario alors qu'il n'est pas en possession des droits sur le roman. Il le présente au producteur Julien Dérode qui trouve le traitement proposé par Gavras tout à fait intéressant. Les liens du jeune homme avec le couple Montand/Signoret qui accepte de s'engager donne aussitôt un sérieux coup d'accélérateur au projet. La renommée et les relations du couple le plus célèbre du cinéma français attirent une pléiade de comédiens dans ce fameux compartiment où après un voyage nocturne en train, a sévi un tueur inquiétant. L'intrigue qui ressemble un peu à celles que tricotait Stanislas-André Steeman après guerre aurait pu donner un thriller où la dérision se conjuguerait harmonieusement au suspense comme dans les perles que furent "Le dernier des six" de Georges Lacombe en 1941 ou "L'assassin habite au 21" d'Henri Georges Clouzot en 1942. Costa-Gavras a choisi de privilégier l'humour en permettant à Simone Signoret exquise en actrice sur le déclin ne voulant se l'avouer, à Michel Piccoli dégoulinant de sueur en fonctionnaire libidineux, à Pierre Mondy en copie conforme de Louis de Funès ou encore à Charles Denner parfait en "bouffeur de poulets" de faire leur numéro. Tout ceci est fort sympathique et donne une coloration baroque pas désagréable à ce premier film. Mais Costa-Gavras y a perdu l'équilibre que maniait à la perfection le grand Clouzot, l'intrigue perdant un peu de sa substance et de son suspense qui était potentiellement très attractif. Seul Montand tente d'accrocher le film à sa vocation première, mais il est bien seul. Un premier essai sympathique qui ne poussera pas Gavras à persévérer dans le film de genre. Quand on connait la suite on peut affirmer qu'il n'a pas eu tort.
premier film de Costa-Gavras, ici il n'est pas encore le réalisateur "engagé" que l'on connait, un simple polar tiré d'un roman de Japrisot dont il a écrit le scénario avec l'auteur ,le film est un peu gauche, il manque de "punch", on ne ferrait pas ce film aujourd'hui de la même façon qu'à l'époque ; l'originalité tient plus dans la distribution des rôles que dans l'histoire, une pléiade de seconds voire troisième rôles du cinéma français des années 60/70, certains même ne font juste qu'apparaître devant l'écran ; et puis il y a le couple Montand-Signoret avec qui Costa-Gavras allait faire d'autres films