Derniers Avis : Le Tombeau hindou - Page 3

Bizard, bizard! Ayant pu apprécier plusieurs oeuvres de Fritz Lang toutes plus fameuses les unes que les autres, quel coup de massue j'ai reçu après la vision de ses films indiens. Paul Hubschmit à autant de charisme qu'une moule et de même pour les autres acteurs. Seul Debra Paget s'en sors bien(en plus d'être plutôt exitante). Je ne pense pas que le scénario soit mauvais, ni la mise en scène, ni même les décors qui sont très soignés, il n'y a que Hubschmit qui soit plus que ridicule et flinguant au passage la crédibilité du film. Dommage, avec un acteur un peu plus charismatique, ce film aurait pu devenir un classique du cinéma d'aventure.

La suite du Tigre du Bengale gagne en intensité, les péripéties se succèdent. Debra Paget nous offre là encore une superbe danse hindoue sous le regard faussement zen des prêtres ( quel tas d'hypocrites ). L'ensemble est tout aussi somptueux que la première partie tourné dans un véritable palais avec des costumes splendides (on voit que ce n'est pas du toc)sauf pour notre pauvre héros Henri qui passe une grande partie du film dans des souterrains ou des oubliettes. Même si on peux sourire à certains passages (notamment celui des lépreux qui semblent plutôt sortir de la Guerre du Feu), je mets le maximum comme note car on ressort de ce film émerveillé.

Cette suite du Tigre du Bengale laisse plus de place à l'action mais il est regrettable que Fritz Lang perd trop de temps avec les personnages de la soeur et du beau-frère du héros. Pour les reste les décors et les paysages sont toujours somptueux et la scène avec les lépreux (ils ont un air de ressemblances avec les futurs morts-vivants de Romero) fait frissonner. Quant à Debra Paget elle nous offre une danse encore plus sensuelle que celle du 1er film.

«Das Indische Grabmal» (All., 1958) est la suite du très mauvais «Der Tiger bon Eschnapur». Réalisé par Fritz Lang, ce film est un poil meilleur que son prédécesseur. Ceci en partie grâce à l'action qui devient nettement plus prenante. La magie de la manipulation languienne opère, on retient son souffle face au situation de tension mais ça ne va guère plus loin. On en vient même à ne plus s'en foutre de l'histoire puisqu'on sait tous finalement que tout va bien finir, que l'architecte réussira à conquérir le coeur de la belle danseuse hindoue, etc... Bref, le film tout comme «Der Tiger...» souffre de son manichéisme tellement affligeant que s'en est désolant. Cependant le film est doté de la même photographie irréprochable que «Der Tiger...». Ewald Daub sauve le diptyque. En conclusion, «Das Indische Grabmal» est meilleur que «Der Tiger von Eschnapur» mais ne réussit par à sortit le film de sa dimension trop étroite pour une oeuvre de Lang. Bref, la nostalgie de Fritz Lang lui a joué des tours. Coup du sort étrange que de voir Fritz Lang signer son plus grand succès ( «M» ) en faisant un film avant-gardiste et signer son plus grand navet en faisant deux films nostalgiques. Si le film n'a aucune valeur enseignante, sinon celle naïve de nous apprendre à respecter l'autre ( leit motiv cinématographique ), il nous donne au moins la leçon qu'il ne faut jamais faire par nostalgie.