Voici une compilation de 3 court-métrages signés du studio CoMix Wave (Makoto Shinkai), histoires ancrées dans le quotidien chinois moderne.
Film vendu pour le marché chinois, et dont le projet est porté par un réalisateur chinois, le film est naturellement un pamphlet engagé contre le terrible régime communiste (non, je déconne!).
Non en fait, c'est des saynètes gentillettes et bonne enfant sur la vie courante des habitants, abordant le thème de la nostalgie et de la cuisine chinoise dans son premier segment (les nouilles de San Xian), le second segment abordant le dur métier du mannequinat (non, non, ce n'est pas de l'humour) intitulé "mon petit défilé", tandis que le dernier segment s'intéresse à 3 élèves qui ont chacun choisit une voie différente qui les a éloigné de leur ville d'origine mais aussi créer une distance entre eux ("amour shanghaïen").
Si l'animation du studio est toujours aussi belle et soignée, les musiques sympathiques, c'est bien sur le fond que ce long-métrage échoue.
On se tape les pires clichés et raccourcis possibles et imaginables sur des adolescents et jeunes adultes, des réflexions philosophiques dignes d'un feuilleton soap au possible, avec tous les crises, grosses ficelles et happy ending guimauve sur la famille, le travail, l'amitié et l'amour.
Il y a tellement de sujets à aborder sur le quotidien des chinois, sur les dérives de son développement économique, sur écrasement systématique des minorités ethniques et religieuses, sur les ravages industriels de l'environnement, sur la déshumanisation de la société, les dérives de l'état policier.
Mais non, une bluette, des bons sentiments, des morales faciles, une oeuvre sans personnalité, vide mais parfaitement consensuelle plaît toujours plus, pas vrai?
Comme quoi, un commissaire politique fait un piètre scénariste... Mais illustre à merveille la doctrine de la "nouvelle ère du socialisme chinois" dictée par le Sérénissime Président à vie.
Plus globalement, le film est le pur produit du recentrage de l'animation japonaise vers le marché chinois, après l'adaptation de mangas chinois (manhua), puis la co-production avec des entreprises chinoises, et enfin la mise en scène de fictions par des réalisateurs chinois.